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Affaire Dupont de Ligonnès: le retraité Guy Joao raconte "l'inimaginable" méprise

Guy Joao, le retraité français d'origine portugaise qui avait été soupçonné à tort d'être Xavier Dupont de Ligonnès, a raconté pour la première fois vendredi son arrestation et les conséquences de cette méprise "inimaginable" dans un entretien à M6.

"On est dans la science-fiction, c’est inimaginable", témoigne ce retraité, s'exprimant pour la première fois face caméra.

Arrêté à l'aéroport de Glasgow le 11 octobre 2019 alors qu'il rejoignait son épouse écossaise, l'homme a été pris à tort pour l'homme le plus recherché de France: Xavier Dupont de Ligonnès, suspecté d'avoir tué sa femme et ses quatre enfants à Nantes en avril 2011.

"Lorsqu’on m'a dit que j’étais un criminel, un assassin, j'ai dit +pas de problème, j’ai jamais tué personne+, et deux policiers me menottent et m'emmènent dans un petit fourgon de police, à l'arrière, comme les chiens et nous partons", se souvient M. Joao.

"Le commandant me dit + bah voilà, il paraît que vous êtes M. Xavier Dupont de Ligonnès, mais j’ai dit +c'est bien, mais qui est M. Xavier Dupont de Ligonnès ?+", se remémore M. Joao, alors "horrifié" par le profil de celui avec lequel il a été confondu.

Placé en garde à vue, à l'isolement, il devra attendre 26 heures pour être disculpé. Ses empreintes digitales, que les policiers écossais "n'arrivaient pas" à prendre correctement s'y reprenant à plusieurs reprises dit-il, correspondaient partiellement à celles de M. Dupont de Ligonnès, selon la police écossaise. Ce sont des tests ADN qui vont finalement lever tout doute sur son identité.

Guy Joao avait été victime d'une dénonciation calomnieuse qui proviendrait, selon M6, du site internet Crimestoppers qui transmet à la police des signalements émis par des citoyens anonymes. Or le retraité dit ne pas avoir "la moindre idée" des raisons de cette dénonciation.

"On a pas d'ennemis, on est deux retraités tranquilles", affirme-t-il.

Impressionné par "l'emballement médiatique", autour de son histoire, M. Joao a également déclaré à M6 être toujours, cinq mois après son arrestation, durablement marqué par cet épisode.

"Ses nuits sont encore faites d'insomnies", a indiqué à l'AFP le journaliste de M6 François Vignolle, qui a réalisé cette interview, fruit de multiples contacts avec Guy Joao.

"Il a basculé de l'autre côté du miroir à un moment donné, sans savoir pourquoi on l'interpellait, et il a été très abattu les premiers jours et les premières semaines", a-t-il ajouté.

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