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Boxe: Tony Yoka supersonique

Expéditif. Le poids lourd français Tony Yoka n'a pas manqué ses retrouvailles avec le ring après un an d'absence en terrassant son compatriote Johann Duhaupas dès le 1er round, vendredi à Paris La Défense Arena.

Le champion olympique (2016), dont la dernière apparition remontait au 28 septembre 2019 et un succès contre l'Allemand Michael Wallisch, n'a laissé aucun répit au vétéran tricolore (39 ans), l'envoyant au tapis à deux reprises dès l'entame du combat avant que l'arbitre n'abrège les débats après à peine 1 minute 30 et un uppercut dévastateur.

Yoka relance ainsi de manière éclatante une carrière professionnelle encalminée par les désistements successifs de ses adversaires et la crise sanitaire. Lui qui s'est engagé récemment avec le puissant promoteur américain Bob Arum ne pouvait pas se permettre de louper son premier grand rendez-vous sous peine d'hypothéquer sérieusement ses rêves de gloire. Il a parfaitement tenu son rang et en a profité pour mettre les choses au clair après de longs mois de joutes verbales avec Duhaupas.

Lancé dans une "Conquête" très scénarisée par Canal+ censée le mener jusqu'au titre mondial, le Parisien de 28 ans peut reprendre sa marche en avant et gagne enfin en crédibilité après sept premières victoires contre des opposants de faible niveau. En surclassant Duhaupas, il prouve sa maturation en tant que boxeur pro depuis son arrivée dans la cour des grands en 2017.

Car Duhaupas est loin d'être un inconnu sur la scène internationale. Le Nordiste a bien bourlingué et son long parcours a notamment été jalonné d'un titre de champion de France (2013) et de deux défaites honorables contre deux références de la catégorie-reine, l'Américain Deontay Wilder, l'un des cogneurs les plus puissants de la planète (arrêt de l'arbitre à la 11e reprise en 2015), et le Russe Alexander Povetkin (KO au 6e round).

En acceptant de disputer un 12 rounds pour la première fois, Yoka avait aussi pris un risque supplémentaire. Mais il n'a pas laissé le soin à Duhaupas, pourtant gros encaisseur, de respirer et de tenir la distance.

- Nouveaux horizons -

"On a beaucoup travaillé et je ne sous-estime jamais mes adversaires, a expliqué le médaillé d'or des JO-2016. Je m'attendais à un combat très très dur, je sais qu'il a fait une très grosse préparation. Je ne m'attendais pas vraiment à gagner au 1er round. La tactique était de le tester d'entrée et d'envoyer des coups très très lourds pour voir comment il allait réagir. J'ai vu l'ouverture et j'ai sauté dessus."

Avec ce succès, de nouvelles portes vont désormais s'ouvrir pour Yoka dont l'objectif est d'enchaîner les combats afin d'avoir éventuellement une chance mondiale fin 2021.

"Je continue mon apprentissage et là je peux monter plus haut dans le classement", a-t-il expliqué.

Pour couronner cette soirée parfaite, Yoka a pu suivre des vestiaires le retour gagnant de son épouse Estelle Mossely. Quatre mois après avoir donné naissance à son 2e enfant, la médaillée d'or olympique (2016) l'a facilement emporté aux points contre la Française Aurélie Froment, venue du pied-poing.

Mossely, qui détient une ceinture mondiale mineure (IBO des poids légers) depuis juin 2019, reste ainsi invaincue en 7 sorties chez les pros, dont une victoire avant la limite

"J'ai bien fait de remonter sur le ring, ça me démangeait, a déclaré la boxeuse de 28 ans. J'ai pris du plaisir à boxer. Il y a encore du travail pour revenir à mon niveau d'avant grossesse mais c'est un bon départ. Je vais vite réenchaîner parce que je veux défendre ma ceinture très rapidement. L'idéal ce serait en novembre."

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