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Des enfants disparus du Congo à l'affaire Dutroux: découvrez le parcours du spécialiste belge des cold cases, Kurt Wertelaers

Kurt Wertelaers, le spécialiste des affaires criminelles non résolues, a établi le bureau "Van Meerbeeck" à Aarschot dans le but d'apporter une assistance bénévole aux familles des victimes.

Depuis cinq ans, Kurt Wertelaers s'est spécialisé dans les cold cases : "J'ai eu une formation de détective privé, il y a une dizaine d'années". Avant ça, il était journaliste pour le média flamand " Het Laatste Nieuws". En 1996, le jeune journaliste est appelé en renfort sur l'affaire Dutroux : "Dans les années 90, l'affaire Dutroux a éclaté. On a eu besoin de beaucoup de journalistes à Bruxelles pour traiter ce fait divers".

Ses débuts 

Le 10 août 1996, Sally Van Hecke, 22 ans, est retrouvée morte en bordure de l’Escaut : "Sally était une jeune femme d'une vingtaine d'années qui était dans le monde de la prostitution et de la drogue". L'affaire date de quelques jours seulement avant l'affaire Dutroux : "Tout le monde est occupé avec l'affaire Dutroux (...). Il n'y avait pas beaucoup d'intérêt pour cette affaire, donc, ça a été complètement oublié".

C'est la maman de Sally qui fera appel à Kurt Wertelaers et en 2016, il décide de faire de nouvelles recherches : "On a trouvé qu'il n'y avait pas eu beaucoup d'attention pour un suspect". La maman de Sally et Kurt ont donc décidé d'interviewer des témoins de l'époque.

Le spécialiste va finalement retrouver l'homme qui a tué Sally, qui se trouvait en prison pour d'autres affaires. Ce dossier sera finalement rouvert, en 2017, grâce aux nouveaux indices. 

Enfants enlevés à leur famille au Congo

En 2017, des sources ont contacté Kurt Wertelaers pour lui dire que des enfants auraient été enlevés au Congo et placés en Belgique dans des familles adoptives : "Le gouvernement belge et les autorités au Congo savaient déjà depuis des années qu'il y avait des trucs qui n'étaient pas corrects". Après plusieurs recherches, il a pu finalement retrouver les parents biologiques au Congo. 

L'affaire Agnès

En 1970, Agnès est retrouvée assassinée dans son magasin à Tongres, étranglée par un soutien-gorge.

Cinquante ans plus tard, ses petits-enfants décident de faire appel à un expert des affaires non résolues. Nicole, l'une de ses petites-filles, ressent le besoin de comprendre ce qui s'est passé et souhaite reconstituer cette histoire familiale. Au moment des faits, elle n'a jamais eu de réponse de l'enquête initiale.

L'expert a commencé par rassembler des articles de presse et des informations des archives policières, découvrant qu'il y avait beaucoup de monde sur les lieux du crime à l'époque, y compris des membres de la police locale. Bien que le dossier ait été perdu à Tongres, il parvient à retrouver une partie du dossier grâce à d'autres services de police et à des photos fournies par la justice de Liège.

Après six mois d'investigation, le procureur de Liège demande à Nicole de prouver son lien de parenté avec la victime. Pendant ce temps, Kurt explore plusieurs scénarios possibles, dont celui d'un tueur en série, celui d'un proche de la victime, et celui d'une voiture repérée près de la maison avec des plaques françaises, mais dont le chauffeur n'a jamais été identifié. Malgré plus de cinquante ans écoulés depuis le crime, il semble peu probable de retrouver l'auteur. Même si quelqu'un était identifié, la prescription rendrait toute condamnation impossible. Pour la famille, cette quête de vérité est essentiellement symbolique.

La ville de Tongres a même installé une plaque commémorative à l'emplacement du crime, dans le centre culturel de la ville, construit à la place de la maison d'Agnès.

L'affaire de Marielle

Actuellement, Kurt Wertelaers se penche sur l'affaire de Marielle, une jeune journaliste assassinée à Bruxelles en 1987.

Depuis quelques années, Kurt Wertelaers est en contact avec sa sœur pour mener l'enquête sur son crime. "Il y a quelques années, alors que l'affaire avait été officiellement close depuis un an, j'ai découvert dans le grenier des lettres datant de quelques années après le meurtre, portant le nom de Marielle. Ces lettres étaient anonymes et prétendaient détenir des informations sur le meurtre ainsi que sur l'identité du coupable".

"J'ai les lettres en ma possession, mais nous n'avons pas pu identifier l'auteur". Finalement, ces lettres l'ont orienté vers une secte située dans le sud de la France, mais jusqu'à présent, aucune piste significative n'a émergé.

Retrouvez l'interview complète de Kurt Wertelaers dans l'émission "Ils mériteraient d'être dans le journal" sur RTL Play.

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