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Après la France, Xi Jinping poursuit sa tournée européenne en Serbie

Après les ors de l'Elysée et les plats du terroir en France, le président chinois Xi Jinping a poursuivi mardi soir sa tournée européenne en Serbie.

Le dirigeant "est arrivé à Belgrade par avion spécial dans la soirée du 7 mai, afin d'y effectuer une visite d'Etat", a indiqué la télévision publique chinoise CCTV. Un photographe de l'AFP à Belgrade a vu son avion atterrir.

Emmanuel Macron avait organisé dans la journée une escapade "personnelle" avec Xi Jinping dans les Pyrénées, dans le sud-ouest de la France, au second jour de la visite d'Etat du président chinois, l'occasion d'un dialogue plus direct sur la guerre en Ukraine ou les désaccords commerciaux.

Le président français avait choisi un lieu où il a des attaches personnelles, le col du Tourmalet, mythique ascension du Tour de France, pour accueillir avec son épouse le couple présidentiel chinois, à 2.115 mètres d'altitude, sous la neige.

Emmanuel Macron a offert à son homologue des couvertures en laine des Pyrénées, une bouteille d'Armagnac, des bérets, mais aussi un maillot jaune du Tour de France.

"Je sais que tu aimes le sport (...) On serait ravis d'avoir des coureurs chinois sur le Tour", lance le président français qui accueille son homologue chinois en France pour la première fois depuis 2019.

Xi Jinping promet en retour de faire de la publicité pour le jambon local avant d'assurer "aimer beaucoup les fromages".

- "Cadre de concurrence loyale" -

Cette escapade pyrénéenne est une sorte de réponse à la cérémonie du thé que les deux dirigeants avaient partagée l'an dernier, à Canton, dans la résidence officielle où le père du président chinois avait vécu quand il était gouverneur de la province du Guangdong.

Le cadre du col du Tourmalet, sous le brouillard neigeux, offre en tout cas un contraste saisissant avec l'Elysée où, entre un accueil en grande pompe et un banquet fastueux, Emmanuel Macron et Xi Jinping n'ont pas cherché à dissimuler les différends sur le commerce entre l'Europe et la Chine.

Le président français a ainsi appelé à un "cadre de concurrence loyale", se félicitant à l'issue des discussions d'avoir préservé le cognac français de la menace de taxes douanières chinoises "provisoires".

Conviée pour afficher un front continental uni, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a prévenu que l'Union européenne prendrait "des décisions fermes" pour "protéger son économie", dénonçant l'afflux de véhicules électriques chinois massivement subventionnés.

"Le soi-disant +problème de la surcapacité de la Chine+ n'existe pas", leur a répondu sèchement Xi Jinping.

Concernant l'Ukraine, il s'est voulu plus consensuel, réaffirmant sa volonté d'œuvrer à une solution politique.

Et il a apporté son soutien à une "trêve olympique" à l'occasion des Jeux de Paris cet été, poussée également par Emmanuel Macron. Selon une source diplomatique française, cette trêve pourrait servir, s'agissant de l'Ukraine, à enclencher un processus plus politique après plus de deux ans de conflit.

Mais Paris, qui insiste depuis un an pour que Pékin fasse pression sur la Russie pour contribuer à mettre fin à la guerre, se veut "lucide" sur les chances limitées d'une percée rapide. D'autant que le président chinois reste le principal allié de son homologue russe Vladimir Poutine, qu'il doit recevoir prochainement.

- "Pouvoir de séduction" -

La présidence française a également fait savoir qu'Emmanuel Macron avait abordé avec Xi Jinping la question très sensible des droits humains, en particulier "quelques cas individuels". C'était lundi à Paris, avant cette journée pyrénéenne.

Ce coin de montagne est "directement lié à l'histoire très personnelle" d'Emmanuel Macron, explique son entourage. Celui qui fêtait mardi les sept ans de sa première élection a passé de nombreuses vacances entre le bourg de Bagnères-de-Bigorre et La Mongie avec ses grands-parents auxquels il était très attaché.

"La diplomatie d'Emmanuel Macron a toujours misé, de manière peut-être excessive, sur le pouvoir de séduction", analyse Bertrand Badie, spécialiste des relations internationales à Sciences Po.

Mais Xi Jinping, "n'est pas vraiment un grand sentimental" et personne, jusqu'ici, "n'a trouvé la clef des relations euro-chinoises", prévient le chercheur.

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