Actuellement en Israël, Hadja Lahbib définit les relations diplomatiques avec le pays comme étant "franches, ouvertes et sans tabous"

"Franches, ouvertes et sans tabou". C'est en ces termes que la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib a qualifié mercredi les relations diplomatiques entre la Belgique et Israël.

La cheffe de la diplomatie belge effectue une visite de travail de trois jours en Israël et en Cisjordanie. La première journée est consacrée au côté israélien. La journée a commencé par une visite du kibboutz de Nir Oz, en compagnie de son homologue israélien Israël Katz. Une visite qui s'est déroulée dans une ambiance tendue. Ce kibboutz, situé à quelques kilomètres de la ville gazaouïe de Khan Younes, est l'un des 22 lieux qui a été attaqué par le groupe terroriste palestinien Hamas le 7 octobre 2023.  

Le combat d'Israël (contre le Hamas) n'est pas contre l'Islam mais contre l'Islam radical. "Vous connaissez aussi cela en Belgique", a déclaré M. Katz, qui n'a pas caché des désaccords avec les positions diplomatiques belges. Devant la presse, M. Katz a rappelé les intentions israéliennes dans l'opération militaire menée depuis octobre contre la Bande de Gaza : faire revenir les otages, mais pas seulement. "Ce n'est pas seulement notre combat, mais celui du monde libre", a-t-il indiqué, pointant la responsabilité de l'Iran. M. Katz a assuré qu'Israël respectait chaque humain et ouvrait des corridors humanitaires. M. Katz a aussi évoqué le sort des bébés massacrés le 7 octobre. La tension est montée lorsque M. Katz a jugé que, actuellement, Gaza obtenait ce qu'elle demandait. Ces propos ont suscité un pas de côté de la ministre Lahbib.  

Interrogé sur le risque de famine à Gaza, le chef de la diplomatie israélienne n'a en outre pas répondu. L'interview a alors été interrompue, Hadja Lahbib jugeant également que ce n'était pas le lieu pour évoquer ce sujet.    Après un passage par le site du festival Nova, également attaqué le 7 octobre par le Hamas, une réunion bilatérale entre les deux ministres s'est tenue à Sderot, la ville israélienne la plus proche de la Bande de Gaza, l'occasion de se dire les choses en face à face.  

"Ce n'était pas l'endroit pour faire des déclarations politiques", a réagi Hadja Lahbib, à propos de la visite tendue à Nir Oz. "Chacun est libre de faire ce qu'il veut, mais pour moi, c'est un lieu de recueillement. Je suis venue pour entendre la douleur, voir à quel point ils sont traumatisés. Il est important de reconnaître la souffrance de l'autre".  

Mais "un massacre ne peut pas justifier un autre massacre", a-t-elle complété. "Nous sommes d'accord sur les objectifs, mais pas sur les moyens". Et de rappeler la position belge : cessez-le-feu immédiat, libération des otages et reprise des négociations en vue d'une solution à deux États.  

Selon Hajda Lahbib, la diplomatie israélienne aurait promis l'ouverture de nouveaux points de passage humanitaire d'ici une à deux semaines. La visite de travail se poursuit à Jérusalem avec une visite au mémorial de Yad Vashem.    Jeudi, Hadja Lahbib rencontrera les autorités palestiniennes.