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L'Ukraine et les Etats-Unis ont "commencé à travailler" à un accord de sécurité bilatéral, selon Volodymyr Zelensky

L'Ukraine et les Etats-Unis ont "commencé à travailler" à un accord de sécurité bilatéral, a annoncé lundi le président Volodymyr Zelensky après s'être entretenu au téléphone avec Joe Biden, qu'il a remercié de la nouvelle tranche d'aide américaine. 

Dans son message quotidien, M. Zelensky a également assuré que Kiev et Washington avaient avancé sur la question de la livraison de missiles de longue portée américains ATACMS. L'Ukraine a signé ces derniers mois avec plusieurs Etats européens dont la France et le Royaume-Uni de tels "accords de sécurité", qui sont essentiellement des promesses de ces pays de continuer à lui fournir un soutien militaire et financier à long terme pour faire face à l'invasion russe.

Au cours de leur entretien téléphonique, Volodymyr Zelensky a dit être "reconnaissant à Joe Biden pour son soutien indéfectible à l'Ukraine" et s'attendre à une aide "rapide et puissante", qui "renforcera nos capacité de défense antiaérienne, de longue portée et d'artillerie".

Selon le président américain, la contribution d'un montant de près de 61 milliards de dollars votée samedi par la Chambre des représentants répondra "aux besoins urgents de l'Ukraine, sur le champ de bataille" et en matière de défense antiaérienne. Bloquée pendant des mois du fait de luttes politiques internes à Washington, cette aide a été accueillie avec soulagement en Ukraine, où la situation sur le front s'est considérablement dégradée ces dernières semaines.

Confrontées à une armée russe plus nombreuse et mieux équipée, les troupes ukrainiennes ont été forcées de céder du terrain, une tendance qu'illustre la revendication par Moscou lundi de la prise d'un nouveau village dans l'est. M. Biden a quant à lui promis de fournir "rapidement" cette nouvelle enveloppe, dès que le Sénat américain l'aura à son tour votée, ce qui ne devrait être qu'une formalité.

Peu avant cette conversation, une frappe russe a détruit la tour de télévision de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, située près de la frontière et de plus en plus fréquemment visée par des bombardements ces dernières semaines. Haute de quelque 240 mètres, la structure en métal s'est effondrée à mi-hauteur, a constaté un journaliste de l'AFP. Elle avait déjà été endommagée en mars 2022, au début de l'invasion russe.

Selon le gouverneur régional Oleg Synegoubov, cette attaque n'a pas fait de victimes mais a provoqué des "interruptions dans le signal pour la télévision numérique". M. Zelensky a jugé, pendant sa conversation téléphonique avec M. Biden, que cette frappe était révélatrice d'une "intention claire de la Russie de rendre la ville inhabitable".

L'un des responsables de l'occupation russe dans le sud de l'Ukraine, Vladimir Saldo, s'est pour sa part réjoui sur Telegram de la "destruction des moyens de communication et de propagande" de l'adversaire. Des images prises peu après l'impact et diffusées sur les réseaux sociaux montrent la partie supérieure de l'édifice tomber dans un nuage de fumée grise.

Kharkiv, où habitaient près d'1,4 million de personnes avant la guerre, a été la cible de nombreux bombardements ces dernières semaines. Ses infrastructures énergétiques ont notamment été visées, provoquant d'importantes coupures de courant fin mars. Le président Volodymyr Zelensky s'était rendu début avril sur des lignes de défense nouvellement creusées dans cette région, le front se trouvant à une quarantaine de kilomètres de Kharkiv.

Dans la partie orientale de l'Ukraine, où les soldats russes grignotent du terrain depuis la chute de la ville-forteresse d'Avdiïvka en février, Moscou a revendiqué la conquête de Novomykhaïlivka, à une trentaine de kilomètres de Donetsk.

Ce village est aussi proche de Vougledar, une localité à la jonction des fronts sud et est que dont Russie tente de s'emparer depuis deux ans. Ces dernières semaines, plusieurs autres villages sont tombés, les troupes russes profitant des difficultés de l'armée ukrainienne du fait de retards dans la mobilisation et dans la livraison d'aide occidentale. Dans ce contexte, le chef du renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov a prédit lundi que la situation sur le front allait empirer autour de la mi-mai et de début juin, qui sera une "période difficile" pour l'Ukraine.

Les Russes se sont engagés dans "une opération complexe", a prévenu M. Boudanov, interrogé sur l'état du front, dans un entretien avec le service en ukrainien de la BBC. "Nous pensons qu'une situation plutôt difficile nous attend dans un avenir proche. Mais il faut comprendre que ce ne sera pas catastrophique".

Les forces russes ont désormais en ligne de mire la cité stratégique de Tchassiv Iar, perchée sur une hauteur, à moins de 30 kilomètres au sud-est de Kramatorsk, la principale ville de la région sous contrôle ukrainien, qui est un important noeud ferroviaire et logistique pour les Ukrainiens.
 

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