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Caroline, porteuse d'un gène dangereux: "Je l'ai appris car ma cousine est décédée d'un cancer du sein"

À 30 ans, Caroline Lambert a découvert qu'elle était porteuse du gène BRCA1. Un gène héréditaire qui peut être responsable des cancers du sein et des ovaires. 7 ans après cette triste découverte, la comédienne a décidé de livrer son vécu sur scène avec son spectacle "What the luck ?qui se jouera du 4 au 8 février à la Comédie Claude Voltaire à Bruxelles. Ce spectacle mêle émotion et bonne humeur pour aborder ce sujet délicat. Caroline était l'invitée d'Alix Battard.

Comment avez-vous appris que vous étiez porteuse de ce gène ?

J'ai appris que j'étais porteuse parce que j'ai perdu ma cousine d'un cancer fulgurant du sein. Il s'est avéré qu'elle était porteuse de ce gène qui lui avait été transmis du côté paternel. On ne le savait pas à ce moment-là donc elle n'a pas été prise en charge à temps et elle en est décédée. Du coup, on a proposé à toute la famille de faire des tests. C'est à ce moment que je l'ai découvert.

Angelina Jolie est notamment porteuse de ce gène.

Oui, elle a libéré la parole par rapport à ce gène. Elle a décidé de tout faire enlever, ses ovaires et ses seins, pour être sûre de ne pas avoir de problème par la suite. Moi à 30 ans, célibataire et sans enfant, enlever tout pouvait modifier réellement ma vie.

De plus, vous n'aviez pas la certitude que ce gène allait muter.

Exactement. Pour le moment, je me fais surveiller et je suis toujours en bonne santé. En effet, je ne suis pas malade, je suis porteuse d'un gène. Il ne faut juste pas qu'il mute. Bien sûr, faire tout enlever peut amener un sentiment de sécurité, mais la sécurité qu'est-ce que c'est par rapport à ces opérations pour tout faire enlever ?

Depuis vos 30 ans, votre maman dit "la meilleure façon de ne pas se perdre, c'est de ne pas savoir où l'on va. C'est comme ça que vous avez l'impression d'avancer aujourd'hui dans votre vie ?

Oui. Le gène m'a aussi apporté du positif. Avant, je voyais le verre à moitié vide, maintenant je le vois à moitié plein. J'ai dû faire un énorme travail d'acceptation, mais j'ai décidé de le vivre positivement. En fait, j'ai décidé de lâcher prise par rapport à ça.

Comment on fait avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête pour retrouver la joie ?

J'essaye justement de travailler cette joie. J'essayerai de transmettre cette joie aux gens qui viendront voir ce spectacle.

La question centrale de votre spectacle, c'est donc : qu'est-ce qu'on fait d'une épreuve qui nous arrive ?

Oui, c'est comment on transcende ce genre d'épreuve. Quand j'ai appris que j'étais porteuse du gêne, j'ai décidé de vivre. Lors du décès de ma cousine, de laquelle j'étais extrêmement proche, j'ai ressenti comme un effet miroir. Ça a été un électrochoc pour moi, elle m'a permis de vivre. j'ai le sentiment de m'être réveillée à ce moment-là. Je suis même peut-être plus heureuse maintenant qu'avant mes 30 ans même si ça peut paraître paradoxal.

Est-ce que c'est mieux de savoir ou de ne pas savoir ?

Je soulève cette question dans le spectacle. Je n'ai pas la réponse, je me demande toujours ce qui est le mieux. Une fois qu'on sait, on ne peut pas faire abstraction. J'ai deux frères qui n'ont pas fait le test et qui ne savent donc pas s'ils sont porteurs ou pas. Je pense que ça dépend de chacun, il n'y a pas de bien ou de mal.

On rigole lorsqu'on va voir ce spectacle ?

On rigole beaucoup, on est ému aussi. Pour moi, l'humour est un merveilleux moyen pour sortir la souffrance, c'est comme les larmes. On rigole beaucoup, avec un sujet pareil, il vaut mieux !

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