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Les 3 médecins accusés d'avoir tué une patiente en l'euthanasiant ont été acquittés par la cour d'assises de Gand

Les trois médecins accusés du meurtre de Tine Nys en 2010 ont été acquittés dans la nuit de jeudi à vendredi par la cour d'assises de Gand. Le jury n'a retenu ni la culpabilité pour meurtre, ni de facto la circonstance aggravante d'empoisonnement.

Le jury était entré en délibération jeudi vers 18h, après 10 jours de procès. Il a rendu son verdict peu avant 1h du matin. La décision d'euthanasier Tine Nys le 27 avril 2010 avait été prise sur la base des souffrances psychiques que celle-ci connaissait. Selon le ministère public, les conditions posées par la loi sur l'euthanasie n'avaient pourtant pas été respectées, ce qui avait amené les trois médecins impliqués à répondre d'un empoisonnement devant la justice.

Concernant le médecin généraliste de Tine Nys, l'accusation avait requis l'acquittement. Le ministère public et la partie civile demandaient néanmoins la condamnation du médecin exécutant et du psychiatre pour empoisonnement (article 397: l'empoisonnement est appelé homicide volontaire commis au moyen de substances qui peuvent plus ou moins rapidement causer la mort, quelle que soit la manière dont ces substances ont été utilisées ou administrées.

Le procureur avait requis un non-lieu

La peine encourue est la perpétuité). La défense des trois médecins avait requis l'acquittement. L'affaire avait débuté après une plainte déposée par la soeur de Tine Nys avec constitution de partie civile. La justice avait examiné le dossier, mais le procureur du roi de Termonde avait requis un non-lieu.

La chambre du conseil de Termonde avait alors décidé de ne pas poursuivre les médecins, mais la partie civile avait fait appel. Le parquet général avait ensuite demandé le renvoi pour empoisonnement et la chambre des mises en accusation de Gand avait décidé fin 2018 de renvoyer les trois médecins devant la cour d'assises.

C'était la première fois que des médecins étaient poursuivis pour empoisonnement dans le cadre d'un dossier d'euthanasie depuis l'entrée en vigueur de la loi en 2002. Seul un appel à la Cour de cassation est possible pour contrer l'arrêt de la cour d'assises. Le public a répondu au verdict avec des applaudissements soutenus, ce que le président Martin Minnaert a qualifié de "réaction inappropriée".

Les amis et la famille des accusés se sont pris dans les bras. Le psychiatre a également reçu une accolade du président de la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie, Wim Distelmans. "Le verdict prouve que la loi, bien qu'elle ne soit pas parfaite, est solide", a déclaré M. Distelmans dans une première réaction.

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