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Maison de l'horreur à Lessines: 13 chiens retrouvés dans des conditions abominables (photos)

"Nous sommes au bout émotionnellement, en pleurs pour la plupart". Ces mots, publiés sur Facebook, ont été écrits par des membres du refuge des Collines après leur intervention dans une maison à moitié abandonnée à Lessines, près de Ath dans le Hainaut. Les photos de l'intérieur des lieux sont répugnantes et témoignent des conditions dans lesquelles vivaient les animaux trouvés sur place, traumatisés et abandonnés à leur sort.

Racontant avoir été appelé jeudi en milieu d'après-midi, le refuge informe avoir sorti 13 chiens et trois tortues d'eau, laissant trois cadavres de chien et sept tortues mortes. Les chiens, visiblement terrorisés, vivaient dans une épaisse couche de déjections: "Cette couche était présente dans l’entièreté de la propriété, sans aucune exception" qui précise qu'il leur a été difficile d'ouvrir une porte tant elle était bloquée par les excréments accumulés derrière. Les animaux ont été emmenés et pris en charge. "Toutes les femelles ont servi de reproductrices et leurs mamelles sont saccagées. Certaines ont des hernies, d’autres des problèmes de cœur ou encore des troubles sévères du comportement", décrit le refuge. Quant aux tortues, "étonnamment vivantes", elles ont été trouvées dans un "fond d'eau glacée". La maison est désormais sous scellé. Selon le refuge, "les propriétaires venaient environ 2x sur le mois jeter des sacs de croquettes et mettre de l’eau gelée aux tortues".

Jointe par nos soins, la police locale s'est refusée à tout commentaire nous renvoyant vers la Division Tournai du parquet de Mons qui déclare ne pas être au courant. Contacté également, le bourgmestre de Lessines s'est borné à indiquer qu'une procédure était en cours.

Un membre de l'expédition du refuge des Collines au sein de cette maison de l'horreur décrit en détails sur Facebook l'avancée dans la vieille bâtisse et la découverte des animaux, les uns après les autres. Nous vous rapportons ce récit tel qu'il est relaté, illustré de photos prises par le refuge et publiées sur sa page Facebook.

À l'entrée, un chien dans un chenil au sol de boue et de déjections

"A notre arrivée sur place, dans cette maison plus qu’isolée, nous trouvons tout d’abord un chien croisé berger enfermé dans un chenil de fortune dans plus de 40 cm de boue et de déjections. L’animal a de gros soucis de peau mais est extrêmement amical. Ces conditions en disent déjà long sur ce que nous allons découvrir à l’intérieur."



Quatre chihuahuas croisés pékinois dans leurs excréments, "l'un d'eux coincé derrière un poêle"

"Nous rentrons dans la première pièce, une annexe de la maison. A l’intérieur : 4 chihuahuas croisés pékinois demeurent. Les chiens vivent dans des conditions d’insalubrité totale. Ils vivent dans leurs excréments, sans aucun couchage confortable & au milieu d’objets dangereux. L’un d’eux était d’ailleurs coincé derrière un poêle. Les animaux sont terrorisés, non habitués au contact de l’homme. Certains mordent, se lancent sur nos bénévoles. Mais après quelques dizaines de minutes, nous arrivons à les prendre en charge et à sortir tout le monde de ce capharnaüm."



La porte coincée par les déjections, 7 petits chiens derrière

"Nous pensions être au bout de nos surprises, nous entendons à nouveau des aboiements de petits chiens. Nous en découvrons 7 derrière la porte principale de l’habitation. Cette porte, impossible à ouvrir, était coincée par plus de 10 cm de déjections au sol. Cette couche qui était présente dans l’entièreté de la propriété, sans aucune exception."





7 cadavres de tortues en décomposition sur le bord d'une fenêtre

"Après avoir enfin réussi à rentrer, nous montons au premier étage. Nous découvrons tout d’abord 7 cadavres de tortues, alignés sur la fenêtre de la salle de bain, tels des trophées, en décomposition."


"Plus loin, nous retrouvons 3 tortues étonnamment vivantes. Elles demeurent dans un fond d’eau glacée."


Nous soulevons ensuite le matelas de la chambre principale, l’horreur se produit !! Un chien est couché sur le cadavre d’un autre

"Le sol sur lequel nous marchons menace de s’écrouler incessamment sous peu, nous faisons au plus vite. Nous découvrons ensuite les 2 chambres de l’habitation, dans lesquelles les chiens se cachaient. L’un d’entre eux ne sait plus se déplacer tellement sa couche de noeuds est épaisse et s’emmêle dans ses pattes. La douleur que lui inflige ce casque de poils qu’il porte sur lui le rend agressif."


"Nous embarquons les premiers, nous devons aller en douceur, ils sont terrorisés. Nous soulevons ensuite le matelas de la chambre principale, l’horreur se produit !! Un chien est couché sur le cadavre d’un autre, ne voulant pas le laisser. Nous parvenons tant bien que mal à le prendre en charge et l’amener en sécurité."

"Nous trouvons ensuite un autre cadavre de chien en dessous d’une garde de robe, sans compter tous ceux que nous n’avons certainement pas pu voir."


"Et pendant ces plus de 2 heures de prises en charge, nous découvrons en partant, que l’un des chiens se cache depuis le début sous un meuble. Affolé, il n’osait pas en sortir."

"Le calvaire est-il terminé? Malheureusement non. Nous trouvons ensuite un croisé dogue argentin dans une autre pièce de la maison remplie de cages pour rongeurs & oiseaux heureusement vides. Il est caché derrière des débris, affolé et menaçant. Après de nombreuses tentatives ratées et des bénévoles qui se mettaient en péril, nous décidons de le tranquilliser avec notre vétérinaire. Notre refuge est full. Il faut trouver une solution au plus vite. Si un refuge ne le prend pas dans l’heure, les autorités prendront la décision de l’euthanasier. Après quelques recherches, il est parti sereinement vers l’arche de Noé."


Le refuge appelle aux dons et remercie "d’ores et déjà les petits vieux qui prendront en charge les 2 chiens les plus âgés, l’arche de Noé pour la prise en charge du dogue argentin ainsi que la SPA de Mouscron qui prendront également en charge 3 d’entre eux."

Les chiens sont désormais bien à l'abri dans le refuge comme a pu le constater notre journaliste Michaël Menten cet après-midi:

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