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Suspension de l'asile en Grèce: la justice empêche l'expulsion de deux Afghanes

(Belga) La justice grecque a ordonné "le non-refoulement" de deux mères Afghanes, menacées d'expulsion en vertu d'une loi récente qui suspend la procédure de la demande d'asile en Grèce, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Cette décision a été prise par le président du Conseil d'État, la cour suprême administrative grecque, Athanassios Rantos, qui a pris en compte "la vulnérabilité" de ces femmes, mères de huit enfants au total. L'examen sur le fond de l'affaire, c'est-à-dire sur la constitutionnalité de la loi, est prévu pour le 18 septembre. Le Conseil grec des réfugiés (GCR), une ONG de défense des droits de réfugiés, qui avait formulé la semaine dernière un recours devant le Conseil d'État au nom de ces deux femmes, s'est félicité dans un communiqué de cette décision tout en soulignant qu'il attend "le retour à la légalité de l'administration grecque qui doit respecter le droit international et européen sur la protection des réfugiés". Le GCR comme de nombreuses organisations de défense des droits des réfugiés, dont Amnesty International, ont vivement critiqué la suspension de la procédure d'asile, adoptée le 1er mars par Athènes pour répondre à l'ouverture par la Turquie de ses frontières vers l'Europe. Des milliers de demandeurs d'asile s'étaient alors rassemblés à Kastanies, l'un des deux postes frontaliers grecs avec la Turquie, réclamant leur entrée en Europe. Soutenue alors par l'UE, Athènes les avait empêchés de passer sur le territoire grec en faisant usage de gaz lacrymogènes et en arrêtant et refoulant de nombreuses personnes, selon les médias et les ONG. Valable jusqu'au 31 mars, la suspension de la procédure d'asile permet aussi le refoulement des migrants. Le gouvernement a l'intention de prolonger cette suspension en raison de la situation encore "extraordinaire" à la frontière greco-turque mais aussi de la pandémie du nouveau coronavirus, a indiqué à l'AFP une source du ministère des migrations et de l'asile. "Environ 2.000 migrants et demandeurs d'asile, dont des familles avec de nombreux enfants, sont arrêtés et détenus dans des camps surpeuplés et insalubres" en Grèce continentale, a dénoncé mercredi l'ONG Human Right Watch. Cette ONG souligne que la pandémie ne doit pas servir "de prétexte" pour "détenir arbitrairement" les demandeurs d'asile "dans des conditions inacceptables, les privant de leur droit de demander l'asile". (Belga)

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