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Premières vacances "confinées" pour une partie des élèves à partir de vendredi

Vendredi soir, une partie des élèves français seront en vacances. Une pause nécessaire dans l'école à la maison selon les enseignants, même si certains parents redoutent de rompre avec une activité qui permet de rythmer les journées de confinement.

"Il faut respecter le temps de repos que représentent les vacances et comme on est confiné, que ce soit un moment riche humainement", conseillait récemment le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer.

A partir de vendredi soir, les élèves de la zone C (académies de Paris, Créteil, Montpellier, Toulouse, Versailles) seront officiellement en congés pour deux semaines.

Le confinement lié au Covid-19 ayant été prolongé au moins jusqu'au 15 avril, il n'y aura cette année de départ en vacances pour aucun enfant. Elles devront se passer "à la maison", où les cours sont enseignés à distance depuis la fermeture de toutes les écoles du pays le 16 mars.

Des vacances "confinées" donc. Pour autant, "il faut qu'il y ait un temps de pause", préconise le ministre de l'Education.

Et les syndicats sont du même avis: "Les enseignants sont partis plein pot" pour assurer la continuité pédagogique, souligne Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire. "Il était nécessaire de maintenir le rendez-vous avec l'école, il va être tout autant utile de marquer celui des vacances".

Ce qui ne veut pas dire rompre le lien avec les familles: "Les enseignants peuvent proposer des activités aux élèves, mais plus ludiques", suggère Mme Popineau.

"Il est essentiel de faire cette pause", estime aussi Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat SE-Unsa. Les devoirs envoyés aux familles ne devront surtout pas dépasser le volume habituel en période de vacances, selon lui.

Enseignant en CE2 dans le Val-d'Oise, Thomas Saubaber va par exemple recommander des livres à ses élèves et leur demander de réviser les tables de multiplication. Mais il ne donnera "surtout pas de devoirs écrits". "Il faut que les enseignants mais aussi les familles puissent se reposer", juge-t-il.

- "Prendre leur temps" -

"Je vais inciter les uns et les autres à la lecture, ou à écouter de la musique", a souligné de son côté Jean-Michel Blanquer, insistant aussi sur l'importance de "l'activité physique". Les vacances seront forcément un peu "plus studieuses pour les élèves de Première et de Terminale". Car si le bac ne pourra se tenir dans sa forme habituelle, il aura bien lieu, a promis le ministre.

Sur la base du volontariat, des professeurs pourront aussi assurer du soutien scolaire auprès des élèves qui en ont le plus besoin pendant les vacances, a par ailleurs assuré le ministre.

Du côté des parents d'élèves, les avis sont plus partagés. En région parisienne, Jalila a ainsi hâte que ses enfants, en 5e et en CE2, puissent souffler un peu: "Je les sens fatigués, ils vont pouvoir se lever plus tard, prendre leur temps et ne plus subir la contrainte quotidienne des devoirs". Même s'ils ne vont pas bouger de leur appartement, "ils vont très bien s'occuper avec des activités manuelles", espère-t-elle.

A l'inverse, Isabelle, mère de deux enfants de 3 et 6 ans à Malakoff (Hauts-de-Seine), ne compte pas rompre avec le rythme de l'école: "Nous sommes entre quatre murs, ça nous crée une routine et les enfants en ont besoin", estime-t-elle. Si les professeurs ne transmettent plus de travail pendant les vacances, "on en donnera, nous", prévoit-elle.

"Les familles ont souvent mis en place des rituels, c'est important de pouvoir conserver des activités pendant les vacances, même si elles sont plus légères qu'en temps normal", estime Hubert Salaün, porte-parole de la Peep, fédération de parents d'élèves.

Mais en fonction de la présence ou de non d'un jardin et de bibliothèques plus ou moins bien fournies selon les foyers, les vacances ne seront pas les mêmes pour tous les élèves, souligne-t-il.

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