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Des caméras ANPR, qui reconnaissent vos plaques, installées à Sprimont et Chaudfontaine: dans quel but?

La présence de nouvelles caméras ANPR à Sprimont et à Beaufays, en province de Liège, a interpellé certains habitants de la région ces derniers jours. Ces appareils reconnaissent vos plaques et verbalisent de nouvelles infractions routières depuis le mois de juillet 2019. Ils ressemblent à de simples caméras de surveillance, mais ils en font beaucoup plus. Christophe Blerot, porte-parole du SPW, Mobilité et Infrastructures, nous explique ce qu’apportera ce dispositif.

"Ce genre de caméra a fleuri dans la commune de Sprimont ainsi qu'à Beaufays (Chaudfontaine) ! La Wallonie prépare-t-elle de la surveillance active?", s’interroge Antoine, qui les a repérées. Il aimerait en savoir plus sur les raisons de l’installation de ce dispositif.

Comme nous l’a confirmé Christophe Blerot, porte-parole du Service Public de Wallonie (SPW) Mobilité et Infrastructures, il s’agit de caméras ANPR. Elles ont notamment été observées rue du Centre à Sprimont.

ANPR signifie Automatic Number Plate Recognition, soit Reconnaissance automatique de numéro de plaque. L'installation de 3.000 de ces caméras en Belgique avait été annoncée en août 2018 par Jan Jambon, le ministre de l'Intérieur de l'époque.

Il y a différents systèmes: les fixes, comme ceux installés sur les structures métalliques qui surplombent nos autoroutes ou ceux placés aux carrefours. Mais il y a aussi des caméras mobiles, que vous avez déjà peut-être aperçues au-dessus des ponts.

Elles ont la réputation de permettre de verbaliser beaucoup plus d’infractions (en savoir plus). Mais ce n’est pas leur unique utilisation.

Des caméras pour faire baisser le transit de camion? Pas encore!

Interrogé sur la présence de ces appareils sur le territoire de sa commune, Luc Delvaux, le bourgmestre de Sprimont, a déclaré qu’il espérait qu’il s’agissait des caméras permettant de faire baisser le transit de camion (+7,5T) dans son entité.

Au début de l’année 2020, la Région wallonne avait annoncé l’installation de caméras afin d'empêcher de nombreux poids lourds de quitter l’autoroute pour éviter les taxes kilométriques, en empruntant les nationales, notamment à Sprimont, Theux et Pepinster.

"La problématique n’est pas récente. Cela fait un an et demi ou deux ans que les bourgmestres de Pepinster, de Spa, Jalhay, Theux, Trou et Sprimont, qui en ont marre, essayent d’éliminer totalement ce charroi de transports internationaux qui prennent nos routes deux régionales", a expliqué Luc Delvaux. "La région wallonne vient de faire un investissement assez important pour placer des caméras ANPR sur le tracé pour dissuader par des amendes les sociétés de transports internationaux de passer par là.  De ce fait là, on a placé en parallèle de nouvelles signalisations à la sortie de l’autoroute E25 pour bien faire comprendre qu’il ne faut pas sortir de l’autoroute et traverser nos villages inutilement. On espère d’ici un an éliminer ce charroi qui n’est pas local et ne dessert pas nos communes. Il ne fait que traverser cet itinéraire."

Pour tenter de décourager les camions de passage, la Région wallonne a donc décidé d’investir 550.000 euros pour l’achat et le placement de caméras ANPR.

Des points de comptage mobiles installés pour une période déterminée

Les bourgmestres et les habitants des communes concernées devront toutefois encore patienter car les caméras, dont nous vous parlions au début de cet article n’auront qu’un usage temporaire. Christophe Blerot, porte-parole du SPW, Mobilité et Infrastructures, nous explique leur utilité.

"Ces caméras ANPR sont installées depuis peu comme points de comptage mobiles. Rien à avoir avec des radars tronçons, qui sont installées en entrée et en sortie d’un tracé surveillé", indique-t-il. "Ici, elles permettent d’enregistrer le nombre de passages, qui serviront pour toute une série d’études en matière de gestion de trafic. Cela ne concerne pas non plus le transit de camions internationaux. Ici, l’idée est surtout de connaître le trafic. Elles vont juste permettre de compter le nombre de véhicules qui passent sur la voirie."

En mai 2019, la Sofico, société de financement complémentaire des infrastructures en Wallonie, avait communiqué sur le placement des caméras à divers endroits de la Région pour améliorer la mobilité sur nos routes.

Le dispositif complet se compose de différents éléments:

  • d’une caméra ANPR permettant de détecter la plaque d’immatriculation d’un véhicule ;
  • d’une caméra d’environnement offrant une vue globale sur le trafic;
  • d’un détecteur des OBU de la redevance kilométrique poids lourds ;
  • d’un radar utilisé pour calculer la vitesse des véhicules et en déterminer le gabarit. Ces radars ne sont en aucun cas utilisés pour verbaliser les usagers !

"Ce dispositif peut intervenir pour toute une série d’études, que ce soit dans le cadre de plans communaux de mobilité, par exemple. On peut s’intéresser à la fréquentation de certains axes routiers pour voir s’il n’y a pas de possibilité de réorienter le trafic vers d’autres axes, en cas de congestion", explique Christophe Blerot. "Si on constate que d’autres axes sont capables d’absorber davantage de circulation, on pourra rabattre le trafic par-là, et notamment le transit, sur des axes régionaux plutôt que sur des rues du réseau communal. C’est le genre d’analyse qu’on fait grâce à ce genre de données. Ces points de comptage mobiles sont installés là pour une période déterminée, de quelques semaines."

Et d'ajouter: "C’est un marché que nous avons au niveau du territoire wallon et que nous allons utiliser là où nous avons besoin de le faire."

Concernant le projet de faire baisser le transit de camion dans la région, "il n’est pas encore en place", indique brièvement le porte-parole du SPW sans donner d'échéance précise.

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