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Pas de garderie pour leur fils autiste de 4 ans: ce couple d'Anderlecht doit épuiser tous ses jours de congé

Sans solution pour la garde de leur fils, Guillaume et sa compagne prennent congés chacun leur tour. Une situation angoissante dont ils ne voient pas le bout.

Depuis le 4 mai, début de la première phase de déconfinement, de nombreux parents ont repris le travail. "Dans les écoles, les garderies seront aussi assurées pour les enfants des personnes à qui on a demandé de reprendre le travail et plus uniquement aux personnes de première ligne comme le personnel soignant", assurait alors le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. En pratique, certains parents peinent à organiser la garde de leurs enfants. C'est le cas de Guillaume et Laure (prénoms d'emprunt car ils veulent garder l'anonymat), d'Anderlecht. Leur fils de 4 ans, autiste, devrait en principe pouvoir bénéficier d'une garderie à l'école d'enseignement spécialisé où il est inscrit à Ixelles. Mais, d'après Guillaume, ce service est trop limité. "C'est très angoissant et incompréhensible vu l'urgence nécessaire pour aider les parents qui doivent reprendre le travail", confie-t-il via notre bouton orange Alertez-nous.

Depuis la fin du chômage provisoire de Laure, prendre congé est la seule solution pour assurer la garde de leur fils

Au début du confinement, seuls les enfants du personnel soignant ou ceux dont les parents n’avaient pas d'autres choix pouvaient être accueillis dans les garderies. La compagne de Guillaume, Laure, aide-ménagère, était alors au chômage provisoire. Elle pouvait donc s'occuper de son fils, tandis que Guillaume travaillait au Palais de justice, en tant qu'employé administratif. Un poste où le télétravail n'est pas possible.

Quand je n'aurai plus de congés, comment je vais faire ?

Le 11 mai, Laure a dû reprendre le travail. Le couple a donc contacté l'établissement où est scolarisé son fils : l'école ne proposait pas de service de garderie, faute de matériel (masques, gants, gel hydroalcoolique...), lui aurait expliqué la directrice dans un premier temps. Finalement, une garderie de 8h30 à 14h50 aurait bien lieu, l'a-t-on informé par la suite. Insuffisant pour cette famille. "Faudrait aller le rechercher à 14h50. Vous imaginez bien que pour l'employeur c'est compliqué...", déplore Guillaume. Il a donc été obligé de puiser dans ses congés payés pour s'occuper de son petit garçon. "Quand je n'aurai plus de congés, comment je vais faire ?", s'inquiète-t-il.

Ce lundi 18 mai en Belgique, les cours ont repris pour les élèves de 6e primaire et 6e secondaire. Pas dans les années maternelles. Dans l'école de son fils, des gardes sont organisées certains jours, d'autres pas, nous rapporte Guillaume. "La directrice essaye de trouver des solutions mais cela ne nous aide pas vraiment", regrette-t-il. Finalement, c'est sa compagne qui a pris congés pour s'occuper de leur fils.

Le type de handicap dont il s'agit, l'autisme, fait qu'une simple garderie ne suffit pas

Des difficultés d'organisation dues à la spécificité de cette école, expliquent les autorités

Julien Nicaise, directeur de Wallonie Bruxelles Enseignement, est au courant de la situation dans cette école : "C'est un établissement qui a des difficultés pour s'organiser", confirme-t-il. Selon lui, il s'agit d'un cas particulier : "Le type de handicap dont il s'agit, l'autisme, fait qu'une simple garderie ne suffit pas. On ne peut pas se permettre de faire surveiller ces enfants par un enseignant toute la journée. La garderie revient à rouvrir l'école pour un certain nombre d'enfants. Donc c'est un peu plus lent à mettre en place".

Pour la semaine suivante, Guillaume et Laure ne savent pas encore comment ils s'organiseront. "C'est un énorme point d'interrogation, on est vraiment perdus, en plein stress", confie le père. Julien Nicaise affirme que l'école de leur fils autiste rouvrira le mardi 26 mai. Le problème du manque de matériel (masques et gel hydroalcoolique) a été réglé, assure-t-il : "La distribution a eu lieu partout et je n'ai pas de remontée d'endroits où il n'y en aurait pas eu". La directrice de l'école n'a pas souhaité répondre à nos questions.

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