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Cafés et restos dans les starting blocks, symbole d'une économie qui redémarre

A deux jours du sésame tant attendu, cafés et restaurants se préparaient dimanche pour accueillir leurs premiers clients depuis plus de deux mois, un symbole d'une économie brutalement touchée mais qui "redémarre".

Après des semaines de fermeture forcée pour cause de coronavirus, bars, cafés et restaurants des zones vertes sont autorisés à rouvrir leurs portes le 2 juin, avec des règles sanitaires strictes: dix personnes maximum par table, un mètre au moins entre chaque groupe, consommation debout interdite dans les bars.

En Ile-de-France, Mayotte et Guyane, toujours en vigilance orange, seules les terrasses pourront rouvrir.

A Paris, la mairie a annoncé que bars, cafés et restaurants pourraient s'étendre gratuitement sur une partie de l'espace public, trottoirs, places de stationnement voire quelques rues fermées à la circulation.

En respectant toutefois les règles de bon voisinage: "pas de bruit, pas de musique, fermeture à 22h".

"Le peu de tables qu’on aura en terrasse, on sera toujours plein, donc ce sera déjà un bon début", a commenté Arnaud Bazire, patron du bar-restaurant Le Comité dans le 19e arrondissement.

Ce week-end, dix établissements à Paris ont été verbalisés par la police pour terrasses ouvertes par anticipation.

Inspirés par une météo estivale, les Parisiens ont aussi pris d'assaut les berges de la Seine, du canal Saint-Martin ou encore les pelouses des parcs rouverts depuis samedi, portant ou non le masque, seulement "recommandé".

La maire de Paris Anne Hidalgo a appelé à "un sursaut de civisme", tout en appelant à parler aux citoyens "comme à des adultes, pas (comme) à des enfants".

Elle s'exprimait lors d'un déplacement sur le parvis de Notre-Dame de Paris qui a rouvert dimanche, sans lien avec le déconfinement, après avoir été fermé au public depuis l'incendie de la cathédrale il y a plus d'un an.

- "Se battre" -

"Je rêvais de pouvoir marcher dans le jardin des Tuileries, c'était mon envie de grossesse, et enfin je peux le faire, je suis aux anges", explique Adriana, 35 ans, qui s'est joint aux dizaines de joggeurs, marcheurs et photographes amateurs ayant investi ce lieu emblématique du coeur de la capitale.

A Strasbourg, au parc de l'Orangerie, principal espace vert de la métropole alsacienne, c'est aussi le retour des joggeurs et flâneurs et même des cours de zumba. "Mon salon, il commençait à me saouler quand même!", s'exclame la coach Safia Afif.

La réouverture de l'ensemble des plages mardi est également attendue avec impatience, de la Manche à la Méditerranée.

A Calais, la plage principale a retrouvé ce week-end sa physionomie estivale, avec le retour des transats, parasols, voiliers et bateaux de plaisance.

"On est très contents car on n'est pas les uns sur les autres", se félicite Yves, 45 ans, venu en camping-car avec sa femme et son fils de 8 ans.

"D’habitude, on commence à travailler en mars, ça fait quand même un sacré manque à gagner!", commente un employé d'Opéra Plage, établissement plus que centenaire de la Baie des Anges à Nice.

Côté patrimoine, les visiteurs étaient de nouveau au rendez-vous au château de Chenonceau, l'un des monuments les plus visités du Val de Loire. L'autre star de la région, le château de Chambord, ne rouvre pas avant vendredi.

Dans les paroisses, les cérémonies religieuses reprennent progressivement depuis une semaine.

A Manzat (Puy-de-Dôme), 90 fidèles ont assisté en ce dimanche de la Pentecôte à leur première messe post-confinement, avec distanciation et masques. Durant l'office, le traditionnel "geste de la paix" qui consiste à serrer la main de son voisin, a été remplacé par un geste de la tête, mains jointes.

A Chartes, ils étaient un peu plus nombreux, 275, à participer à la messe de Pentecôte dans la célèbre cathédrale de la ville. "Si cette Pentecôte peut être l'occasion de dire à tous ses proches qu'on les aime, ça sera déjà le monde d'après qui commence", a affirmé Mgr Philippe Christory, évêque de Chartres.

Au total, le Covid-19 a tué 28.802 personnes en France (+31), selon le dernier bilan publié dimanche, qui n'a pas actualisé les chiffres en Ehpad.

Le nombre de patients en réanimation continue lui à diminuer (1.319). Ce ralentissement de l'épidémie a permis au gouvernement de donner jeudi son feu vert à la levée de nouvelles restrictions.

Dans l'Ile-de-France, la Guyane et Mayotte, seules régions qui ne soient pas passées en zone verte, le déconfinement y sera un peu plus prudent.

La limite de déplacements à plus de 100 km du domicile va également être levée.

Pour permettre ces déplacements, le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a annoncé dimanche que "100% de l'offre" de la SNCF serait commercialisée à partir de la "mi-juin", avec la levée de la restriction d'un siège sur deux occupé.

En revanche, l'attestation pour prendre les transports en commun aux heures de pointe en Ile-de-France sera obligatoire "au moins jusqu'au 22 juin".

La levée d'un grand nombre de restrictions ne signifie pas pour autant un retour à la normale. L'application de traçage StopCovid, destinée à repérer la propagation du coronavirus, devrait être disponible à partir du mardi 2 juin.

L'économie a repris un peu son souffle avec le début du déconfinement le 11 mai, mais elle ne retrouvera pas avant longtemps son niveau d'avant-crise.

L'objectif est désormais pour le ministre de l'Economie Bruno Le Maire "que le plus grand nombre de Français qui vont être confrontés au chômage de masse puissent le plus rapidement possible retrouver un emploi".

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