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Test Sony WH-1000XM4: était-il possible de faire mieux que le meilleur ?

Si vous vous intéressez un peu aux casques à réduction active de bruit, qui vous isole (plus ou moins bien) du monde extérieur, vous savez qu'il faut regarder du côté de Sony et de Bose. Le géant japonais vient de sortir un nouveau modèle. Enfin, plutôt une légère mise à jour. Je l'ai essayé durant deux semaines.

L'expertise de Sony dans l'audiovisuel n'est plus à démontrer. Le géant japonais de l'électronique, actif au niveau des professionnels (audio, vidéo, photographie) et des particuliers, a mis tout le monde d'accord depuis quelques années au niveau de deux catégories d'accessoires très en vogue: les casques et les écouteurs entièrement sans fil ET à réduction active de bruit.

C'est assez simple, et j'en ai essayé quelques exemplaires ces dernières années: à part Bose (assez discret en Belgique), aucun fabricant ne peut rivaliser avec Sony en termes d'efficacité et de qualité de son. Que ce soit au niveau des écouteurs intra-auriculaires (voir mon test des WF-1000XM3 en 2019) ou des casques recouvrant les oreilles.

D'ailleurs, c'est précisément cette dernière catégorie qui a eu droit à un renouvellement assez discret cet été, une période assez délicate pour faire du bruit, même en dehors de l'étrange épisode d'épidémie mondiale que nous connaissons.

Très, très proche de son prédécesseur

Me voici donc avec un WH-1000XM4 sur la tête. Ce casque à réduction active de bruit succède au WH-1000XM3 (voir mon test du mois d'octobre 2018), Sony étant attaché à ces noms pourtant très peu évocateurs.

Dès la photo sur la boite, on constate que Sony n'a pas l'intention de bouleverser le design de son best-seller. Et quand je regarde de plus près, je constate que rien n'a changé à l'extérieur, au niveau des couleurs, de l'agencement des pièces, de la position des boutons et du port USB pour la recharge. Deux ans plus tard, Sony a donc réutilisé les mêmes moules pour fabriquer le XM4. Tout juste constate-t-on une finition légèrement plus mate sur le nouveau modèle et la gravure du logo NFC. Tout de même une nouveauté, le capteur de proximité logé dans l'oreille gauche (voir photo ci-dessous): il arrête la musique, se met en veille et coupe les commandes tactiles uniquement quand on le retire (et c'est plutôt pratique).

Toujours aussi performant

Le conservatisme – ou la peur de toucher à un best-seller, selon le point de vue - de Sony se voit également dans l'électronique embarquée, car c'est le même processeur HD QN1 qui se charge de la réduction active de bruit, toujours aussi efficace. Il y a cependant une nouvelle puce Bluetooth, plus performante, dont le principal avantage est de gérer plusieurs connexions simultanées. Il ne faudra donc plus le déconnecter d'un appareil préalablement appairé pour le connecter à un nouveau (si les deux appareils sont allumés, le casque se connectera à celui ayant été connecté en dernier lieu). Cette puce calcule 700 fois par seconde le bruit ambiant, et le processeur le restitue en onde inversée pour le supprimer. Rappelons que ça marche à merveille sur les basses fréquences (bruit d'un avion, d'un train, brouhaha ambiant) et que ça atténue les hautes fréquences (on entendra toujours un peu les voix des personnes aux alentours).

Autre amélioration sensible et assez importante: les commandes tactiles sur l'oreille droite sont nettement plus réactives. Une fois qu'on est habitué aux gestes (mouvement de l'index vers le haut, le bas, la droite et la gauche, ainsi que les tapotements), on peut enfin contrôler intuitivement la musique et le volume de son XM4. Détail amusant: le nouveau casque de Sony prend également en charge la nouvelle fonction Fast Pair de Google, qui vous permet de retrouver facilement votre casque en le faisant sonner.

Pour le reste, c'est la même chose: l'autonomie fait partie des meilleurs (entre 24 et 30 heures, c'est largement suffisant pour un très long voyage en avion), tout comme la qualité audio. Celle-ci atteint la perfection selon moi: la différence avec les casques professionnels ne s'entend que si on a une oreille très, très sensible. Je vous renvoie vers mon article du WH-1000XM3 car rien n'a vraiment changé, mais en gros, c'est équilibré, riche et précis dans les aigus, profond et puissant dans les basses.

Même le prix indicatif de lancement (380€) est identique à celui du XM3, que l'on trouve aujourd'hui en promotion chez Krëfel à 229€.

Cependant, vu que le XM3 était déjà le meilleur selon moi, le XM4 est le nouveau meilleur casque à réduction active de bruit, vu qu'il s'est un peu amélioré. Donc oui, il était possible de faire (un peu) mieux que le meilleur, mais on parle de détails…


 
 

De l'audio 360, c'est quoi ?

Vu qu'il n'y a pas grand-chose de nouveau à dire, je me suis penché sur une option mise en avant par Sony depuis quelques: la 360 Reality Audio. Ce format mis ou point par Sony et sorti en 2019 n'est pas propre au WH-1000XM4, mais c'est le casque idéal pour l'essayer et il a été optimisé pour.

En deux mots, le 360 Reality Audio de Sony traite les différents éléments audio des chansons ou des enregistrement (le chant, le piano, les chœurs, la guitare, la basse, la batterie, et même le bruit des spectateurs) comme des objets audio distincts. Lors du (re)mixage, l'ingénieur du son les place dans un champ sonore sphérique à 360° enveloppant l’auditeur, à l'aide d'un logiciel spécifique.

Pour commencer, il faut bien entendu configurer l'application Headphones Connect de Sony, qui permet de régler le casque, de le mettre à jour, etc. Et Sony prend la chose au sérieux pour le son 360: il faut prendre ses oreilles en photo via l'application, pour que le casque sache comment envoyer le son au bon endroit.

Le but du jeu: rendre le son plus spatial qu'une simple stéréo. Et dans un casque, c'est un challenge, contrairement à une salle de cinéma ou un salon, où l'on peut multiplier les enceintes et donc les sources sonores.

Reste à trouver une source de chansons "audio 360". Sony n'ayant plus de service de streaming musical par abonnement (Music Unlimited a disparu en 2015, et Mora Qualitas est réservé au Japon), il faut se tourner vers Tidal ou Deezer. J'ai donc utilisé le voucher inclus dans la boite du casque pour avoir un abonnement gratuit de 3 mois à Tidal. Le service musical premium a créé une catégorie 360 pour y ranger toute la musique qui a été remasterisée dans le format créé par Sony.

Est-ce que ça change quelque chose ?

J'ai parcouru quelques playlists, et j'ai comparé des morceaux 360 avec leur version "normale" sur Spotify (voir captures d'écran ci-dessus). Verdict: oui, effectivement, on sent une différence. Sur Spotify, le son est traditionnellement en stéréo: on entend donc dans le casque quelques instruments uniquement à droite ou uniquement à gauche. Le 'corps' de la chanson est diffusé dans les deux oreilles en même temps, ce qui annule les effets (ça devient presque du mono, selon les morceaux).

Avec les playlists 360 de Tidal, le son est effectivement plus spatial. Sa provenance est impossible à définir, et c'est nettement plus complexe que du stéréo. Moi, j'avais l'impression que ça venait d'au-dessus de ma tête, comme si j'étais juste devant un podium dans un concert et que je percevais tous les instruments. C'est un peu troublant au début, je pense que mon vieux cerveau de 38 ans ne comprenait pas ce qui se passait. Après quelques minutes, c'est plutôt sympa, et forcément plus immersif. C'est un peu l'équivalent musical des fameuses normes Dolby Atmos et DTS:X pour le (home) cinéma.

Rien de transcendant: il faut vraiment passer de Spotify à Tidal pour capter la différence. L'écoute c'est 10 fois plus agréable en 360 mais, fidèle à son image premium (et au logo Audio Hi-Res cher à la marque), Sony a raison de proposer cette option, qui n'est pas dénuée d'intérêt et plaira aux puristes.

Tiens, "puriste", c'est exactement comme que je définissais le dernier smartphone haut-de-gamme de… Sony.


 

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