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Un projet de poulailler dérange à Léglise: "Ça va occasionner des nuisances nombreuses"

Un élevage en plein air avec plus de 39.000 poules pourrait voir le jour à Léglise. Les habitants de Gennevaux ne sont pas enthousiastes car ce poulailler serait situé à 500m de leur maison. Ils demandent au jeune agriculteur et aux autorités communales de le relocaliser. Ils évoquent notamment des nuisances sonores, olfactives et s'inquiètent de l'impact énergétique de l'exploitation.

Le projet prévoit la construction d’un poulailler de 39.000 poules pondeuses élevées en plein air à proximité du petit village de Gennevaux. Même si le nombre de bêtes peut paraître élevé, il s’agit d’un élevage de classe 2, de la taille d’une ferme normale dans un village, grâce à la grande superficie de l'exploitation. Au total, l’exploitation se fera sur 16 hectares. Le projet, réalisé en agriculture différenciée, permet d’avoir le label plein air pour les œufs pondus. L'exploitation sera au minimum à 500 mètres des premières maisons du village.

L’affichage pour l’enquête publique a débuté il y a quelques jours et celle-ci se termine ce lundi 31 août. Plusieurs citoyens inquiets se sont regroupés dans une association qu’ils ont baptisée "Gennevaux Bien !". Ils disent comprendre la nécessité actuelle pour les agriculteurs de chercher d’autres modes d’élevage plus rémunérateurs, mais sont interpellés par la taille et, surtout, par le choix de la localisation de ces infrastructures. Le choix de localisation à 500 mètres du village, en plein vents dominants, est incompréhensible pour les riverains. Le groupement souligne aussi le côté entièrement automatisé des installations qui consommeront d’après eux de gigantesques quantités d’électricité pour assurer la ventilation, l’automatisation et l’éclairage 24 heures sur 24. Enfin, il est prévu de creuser un puits pour puiser dans la nappe phréatique, ce qui risque d’accroître localement l’effet des sécheresses.

Ils s’inquiètent des nuisances olfactives, poussières de fientes et molécules d’ammoniac portées vers le village par les vents, de l’épandage des fientes sur les champs voisins des habitations, du trafic routier et d’éventuelles pollutions sonores, des impacts sur la nappe phréatique provoqués par les extractions d’eau par forage, des rejets des eaux usées sur ces mêmes terres, et à deux pas de la vallée de la Mandebras, zone Natura 2000 et donc protégée, du respect du périmètre d’intérêt paysager et du point-de-vue remarquable, qui sont sur un itinéraire de promenade qui borderait le projet.

Les riverains souhaitent que le principe de précaution soit respecté. Et que des études d’incidences soient effectuées par des experts indépendants agréés pour évaluer ces risques, aussi bien pour la préservation de l’environnement naturel que pour la santé des habitants. Le groupe demande à la commune de Léglise l’organisation d’une réunion d’information.

L’agriculteur, Antoine Lapraille, comprend ces inquiétudes mais se veut rassurant notamment au niveau nuisances olfactives (les odeurs seraient dirigées par les vents vers la forêt d’Anlier et non vers le village) et pour le charroi (les camions arrivant et repartant par la nationale existante (N40) sans passer par le village. Il est fils d’agriculteur et souhaite développer une filière de qualité, en local. Et il précise qu’il existe un élevage de ce type mais 4 fois plus grand et industriel dans un village voisin, à Namoussart, sans que celui-ci pose problème.

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