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Les agents de voyages manifestent à l'aéroport de Charleroi: "Tous les jours, c'est la peur et donc on doit se battre"

Les travailleurs du secteur du tourisme ont manifesté ce matin à l'ancien terminal de l'aéroport de Charleroi. Ils ont procédé à l'enterrement symbolique de la liberté de voyager, largement malmenée selon eux en cette période de crise sanitaire. Ils pointent du doigt l'exception belge. Ces agents de voyages espèrent des mesures pour faire redémarrer les voyages à moyen terme, en sécurité.

"Tous les jours c’est la peur. La peur de se dire est-ce que demain les agences seront toujours là. On est donc présents pour se battre", confie Aurélie Lembourg, gérante de quatre agences de voyages.

Cela fait six mois que les agences de voyages n’ont pratiquement plus rien à vendre. Les pertes sont colossales: entre 80 et 90%. L'Union professionnelle des agences de voyages (Upav) alerte d'ailleurs sur le risque de voir nombre d'agences de voyages ne pas passer l'hiver.

"Rouvrir les frontières de manière responsable et organisée"

Avec cette action symbolique, le secteur demande l’ouverture des frontières avec des mesures adaptées. "Prenons le cas de la Grèce qui est considérée comme le meilleur élève de la classe européenne avec un minimum de taux de contamination et pourtant c’est le seul qui rouvre ses frontières. Mais pourquoi ? Parce que le pays oblige à tous ceux qui entrent ou qui sortent à être testé. En Belgique, seulement 2% des voyageurs sont testés. Donc ce que nous demandons, c’est d’ouvrir mais de manière responsable et organisée", indique Sébastien Hamende, porte-parole de l’Union professionnelle des agences de voyages.


"On voit des photos sur Facebook qu’ils sont quand même partis"

Chaque pays applique ses propres règles. Ce qui, selon les agents de voyages, favorise la concurrence déloyale. "Un client qui est d’habitude chez moi peut faire 1h30 de route, aller à Lille et réserver un voyage en Turquie ou en Tunisie, que moi je ne peux pas lui vendre. Donc c’est déloyal", estime Cindy Adens, gérante d’une agence de voyages.

"Une fois que le voyage est annulé, les clients demandent le remboursement et repartent réserver en France dans d’autres agences. Et puis, 15 jours après, on voit des photos sur Facebook qu’ils sont quand même partis. Je ne pense pas que cela va dans un sens de sécurité réelle de les empêcher de partir de Belgique tout simplement", souligne Jean-François Beroudiaux, agent de voyages indépendant.

Seulement 6% des destinations mondiales ouvertes 

Les agents de voyages par cette action tiennent également à rappeler que la liberté de circuler et de voyager est garantie dans la déclaration des droits de l’homme."Je pense que quelqu’un qui sait respecter le port du masque et toutes les mesures à Bruxelles sera le faire aussi bien en Espagne ou dans d’autres régions. Donc je pense qu’il faut aussi nous laisser la liberté de voyager", insiste Damien Keutgen, directeur d’une agence de voyages.

Selon l'Upav, actuellement, 6% des destinations mondiales seulement sont ouvertes. Une situation qui compromet notamment l'utilisation des bons émis au début de la crise après une décision du gouvernement fédéral pour soutenir le secteur.

Photo de Justine Roldan Perez
 

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