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Les tests de Mathieu: Huawei se concentre sur le PC haut-de-gamme, que vaut son MateBook 14 ?

Windows et Intel ont obtenu des licences auprès du gouvernement américain pour fournir logiciel et matériel à la division 'ordinateur' de Huawei. L'entreprise chinoise peut donc commercialiser sans peine des laptops de qualité, à un prix élevé mais plutôt logique.

Géant des télécoms et durant quelques mois, plus gros vendeur de smartphones dans le monde, Huawei va bientôt connaître un revers considérable. Les sanctions américaines de l'administration Trump, qui interdisent à toute entreprise dans le monde de collaborer (vendre ou acheter du matériel ou du logiciel d'origine américaine ou contenant des technologies américaines) avec Huawei, vont produire leurs premiers gros effets dans les mois à venir, avec une chute attendue des ventes de smartphones.

Une division semble épargnée par ces sanctions: les ordinateurs. Huawei peut effectivement continuer à assembler ses MateBook avec des composants (processeurs Intel) et des logiciels (Windows 10) dont l'origine est indiscutablement américaine.

La raison ? "Ils ont eu les licences", se contente de dire Huawei. Même si c'est sûrement vrai, on se demande bien pourquoi Huawei a pu obtenir des licences pour des processeur et logiciel d'ordinateur, mais pas de smartphone. Cela signifierait que l'administration Trump ne veut lutter que contre la partie "télécoms" (smartphone / 5G) – il est vrai qu'elle a toujours utilisé l'argument de l'espionnage via les infrastructures réseau.


 

Des ordinateurs premium en 2020

Si par le passé, Huawei a commercialisé quelques modèles moyens de gamme (notamment le D14 sorti l'an dernier à 599€), en 2020 il a décidé de se concentrer sur le haut de gamme, avec un MateBook 14 (999€ / 1.299€) et un MateBook Pro (1.899€) annoncés en septembre.

Cette présence sur le segment haut de gamme prouve que Huawei a su se faire un nom rapidement sur le marché des PC portables (il est arrivé timidement en 2016). On parle bien d'une réputation honorable et d'une forte croissance, et non d'une belle place au niveau des parts de marché: avec moins de 5%, il est bien loin de HP et Lenovo.

Du "plein écran" très appréciable

J'ai pu mettre la main sur le MateBook 14, un ordinateur portable somme toute assez classique quand il est fermé, même si le châssis en aluminium légèrement sablé lui confère une élégance digne des MacBook d'Apple. Le design est soigné, précis, sobre, jusque dans la caméra rétractable. Quant à la partie son, située sous l'écran, elle se réverbère sur la table ou le bureau, et ça donne vachement bien.

C'est quand on l'ouvre qu'on aperçoit les points forts, à commencer par l'écran de 14" baptisé FullView par Huawei. Une jolie manière de dire qu'il occupe une grande partie de la face avant, 90% pour être précis. Et ça en jette: avec des marges de seulement 4,9 mm, on a effectivement beaucoup de surface d'écran par rapport à l'encombrement de l'ordinateur : 30,8 cm de long, 22,4 cm de large et 1,6 cm d'épaisseur.

La dalle affiche 2.160 x 1440 pixels, c'est donc légèrement supérieur au Full HD, et très agréable à regarder. Le contraste est excellent, la luminosité aussi. Ce sont des caractéristiques qu'on oublie souvent de regarder, et elles ne se trouvent pas sur les fiches techniques. C'est pourtant essentiel, surtout sur un appareil à 1.000 euros. Sachez que l'écran est tactile (sur la version i7/16 GB RAM à 1.299€): avec Windows 10, ça peut s'avérer utile dans certains cas particuliers, mais l'écran n'étant ni détachable, ni orientable à 360°, vous ne le toucherez pas souvent (tant mieux pour sa propreté, d'ailleurs).

Petit défaut quand on l'utilise dans un endroit lumineux: la dalle est très brillante et réfléchit fort la lumière.


De bonnes performances et une application de partage smartphone géniale (si vous avez un Huawei)

Bien entendu, le MateBook 14 est équipé d'un processeur performant (i5 de 10e génération / 8 GB de RAM pour le modèle non tactile à 999€), voire très performant (i7 / 16 GB pour la version tactile à 1.299€).

Le résultat est vachement bon, également grâce à la carte vidéo dédiée (Nvidia MX 350): encodage de vidéo en 4K, retouche photo, jeu vidéo en ligne… Tout ce que j'ai essayé était fluide. C'est donc une machine très polyvalente.

Gros point fort du MateBook 14: sa batterie de 56Wh qui est très endurante. J'ai utilisé régulièrement l'ordinateur pendant une semaine et je ne l'ai épuisée que de moitié. La mise en veille est bien optimisée: la batterie ne bouge pas si vous n'y touché pas pendant 3 jours. D'après Huawei, le MateBook 14 est capable de lire des vidéos en 1080p pendant 14,7 heures ou de surfer sur internet pendant 10,7 heures. Le chargeur rapide de 65W permettra de retrouver une pleine autonomie en moins d'une heure.

Autre originalité de Huawei: avoir développé une solution logicielle qui fusionne votre smartphone et votre PC, une fois que ceux-ci sont connectés en Bluetooth. Il faut cependant avoir un téléphone Huawei récent, car c'est dans la surcouche ajoutée à Android (EMUI) que tout se joue. Via l'application PC Manager, vous connectez le téléphone et son écran s'affiche sur celui du MateBook. Vous pouvez contrôler le smartphone avec la souris de votre ordinateur, transférer des fichiers par drag & drop et surtout, voir les notifications et répondre au téléphone. Pratique.

A part ce PC Manager qui inclut d'autres fonctions de gestion de l'ordinateur, Huawei n'ajoute pratiquement rien à Windows 10, à part quelques raccourcis pour télécharger des applications sur le store de Microsoft.

Enfin, très appréciable: le lecteur d'empreintes digitales à côté du clavier, qui fait aussi office de bouton ON/OFF. Huawei le rend enfin utile: pour sortir l'ordinateur de veille et déverrouiller sa session, il suffit d'appuyer une fois dessus.

Conclusions

Si votre budget est de 1.000 euros et que vous cherchez un ordinateur portable, opter pour ceux de Huawei est un choix judicieux. Finition, puissance, écran, autonomie et quelques options précieuses en font une alternative parfaitement valable aux ténors du segment que sont Lenovo et HP.

Si le géant chinois, dans sa partie "télécoms" (smartphone, infrastructures 5G) est pris pour cible par l'administration Trump qui lui met de solides bâtons dans les roues, ce n'est pas le cas de sa division PC.

Microsoft et Intel, deux entreprises américaines, ont visiblement "obtenu des licences" pour fournir Huawei. On ne sait pas cependant combien de temps elles dureront, mais tous les appareils vendus sont normalement couverts pour leur durée de vie (mise à jour Windows comprise).


 
 
 
 
 
 
 

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