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Attaque près des anciens locaux de Charlie Hebdo à Paris: sept personnes interpellées, on en sait plus sur le suspect principal

Plusieurs personnes ont été interpellées après l'attaque au hachoir qui a fait deux blessés vendredi devant les anciens locaux du journal Charlie Hebdo à Paris. Le principal suspect est un Pakistanais de 18 ans. Cette nuit, un homme de 33 ans mis "hors de cause" a été relâché tandis qu'un ancien colocataire du principal suspect a été interpellé. Ce qui porte à sept le nombre d'interpellations en cours ce samedi matin. Le Premier ministre français a déclaré vendredi que la vie des victimes n'est "pas en danger".

L'interpellation du deuxième suspect dans l'attaque au hachoir à Paris vendredi, devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, a été levée à 23h30 car cet homme qui se trouvait à proximité du lieu de l'attaque a été mis "hors de cause", a affirmé ce samedi à l'AFP une source judiciaire. Selon une source proche du dossier, son récit qui "consiste à dire qu'il a été témoin, a poursuivi l'auteur et a ensuite été menacé, a été corroboré par l'enquête" dans cette agression qui a fait deux blessés graves dans l'équipe de l'agence Premières Lignes.

Selon la source judiciaire, un "ancien colocataire du principal suspect quand il résidait dans un hôtel social" à Cergy (Val-d'Oise) a été interpellé à son tour vers 23h vendredi.

Cela maintient à sept le nombre d'interpellations en cours ce samedi matin: tout d'abord, le principal suspect, arrêté par la police place de la Bastille à la mi-journée vendredi, un homme né au Pakistan et âgé de 18 ans. Il était arrivé en France encore mineur il y a trois ans. Ensuite, cinq hommes qui se trouvaient dans l'un des domiciles présumés du principal suspect, à Pantin (Seine-Saint-Denis). Deux domiciles présumés du principal suspect ont en effet été perquisitionnés, celui de Cergy et celui de Pantin.

La vie des victimes "pas en danger"

Un premier bilan de la préfecture de police (PP) faisait état de quatre blessés dont deux en "urgence absolue", avant d'être revu à la baisse. Les deux blessés font partie de l'agence Premières Lignes, qui travaille notamment pour l'émission de France 2 Cash Investigation.

La vie des deux victimes de l'attaque à l'arme blanche perpétrée vendredi à proximité de l'ancien siège parisien de Charlie Hebdo "n'est pas en danger", a assuré le Premier ministre Jean Castex lors d'un déplacement sur les lieux.

Que s'est-il passé?

Peu avant midi, un homme muni d'une arme blanche a blessé deux personnes, un homme et une femme, près des anciens locaux de l'hebdomadaire satirique, rue Nicolas Appert, dans le 11e arrondissement de Paris. "Leurs vies ne sont pas en danger, dieu merci", a déclaré le Premier ministre.

 

Les deux victimes sont employées par l'agence Premières Lignes, installée dans la rue. Ils étaient en "pause cigarette" lorsque l'agresseur a surgi. "J'ai vu un de mes collègues, taché de sang, être poursuivi par un homme avec une machette dans la rue", a témoigné auprès de l'AFP une employée de cette société de production.



Depuis l'attentat du 7 janvier 2015, au cours duquel 12 personnes avaient été tuées par les frères Kouachi, Charlie Hebdo n'occupe plus ses locaux du 11e. La rédaction a déménagé à une adresse tenue secrète.

Qui est le principal suspect?

Peu après l'attaque, le principal suspect a été interpellé à proximité de la place de la Bastille. Âgé de 18 ans, il est né au Pakistan, selon une source proche de l'affaire. Il s'agit de l'"auteur principal des faits", a déclaré Jean-François Ricard, le chef du parquet national antiterroriste (Pnat), chargé de l'enquête. Le principal suspect interpellé ne présentait "aucun signe de radicalisation" pendant sa prise en charge par l'aide sociale à l'enfance, a indiqué le conseil départemental du Val-d'Oise. 

"Cet individu, qui revendiquait sa minorité, avait été pris en charge à son arrivée en France en août 2018", indique le département dans un communiqué. Le conseil départemental du Val-d'Oise "avait contesté sa minorité, mais une décision de justice avait confirmé sa prise en charge jusqu'au 10 août 2020, date de sa majorité et donc depuis laquelle il n'est plus sous la protection de l'aide sociale à l'enfance".

L'information judiciaire ouverte par le parquet national antiterroriste pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle" a été confiée à la police judiciaire parisienne et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

Quel est le contexte?

L'attaque est survenue "dans un lieu symbolique", "au moment même où se déroule le procès des auteurs des actes indignes contre Charlie Hebdo", a souligné vendredi Jean Castex, qui a rappelé l'"attachement indéfectible" du gouvernement "à la liberté de la presse" et "sa volonté résolue par tous les moyens de lutter contre le terrorisme".

L'attaque survient alors que la rédaction de Charlie Hebdo fait l'objet de nouvelles menaces depuis que l'hebdomadaire a republié des caricatures de Mahomet le 2 septembre, à l'occasion de l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015, prévu jusqu'au 10 novembre.

Après une courte suspension au procès vendredi, l'audience a repris sans aucune mention par la cour d'assises spéciale de Paris de l'attaque, selon une journaliste de l'AFP.

Manifestement c'est un acte de terrorisme islamiste

L'attaque au hachoir constitue "manifestement un acte de terrorisme islamiste", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur France 2. "C'est la rue où il y avait Charlie Hebdo, c'est le mode opératoire des terroristes islamistes, bien évidemment, cela fait peu de doute, c'est une nouvelle attaque sanglante contre notre pays", a ajouté le ministre.

Charlie Hebdo apporte son soutien "aux personnes touchées"

Charlie Hebdo a apporté vendredi son soutien aux victimes de l'attaque près de ses anciens locaux à Paris, notamment ses "anciens voisins et confrères" de la société de production Premières Lignes, dont deux employés ont été blessés à l'arme blanche.

"Toute l'équipe de Charlie apporte son soutien et sa solidarité à ses anciens voisins et confrères PLTVfilms et aux personnes touchées par cette odieuse attaque", a affirmé l'hebdomadaire satirique sur Twitter.

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