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Les sèche-cheveux fermés dans les piscines mettent en colère une mère de Liège à l'approche de l'hiver

Les piscines ont rouvert au début du mois de juillet sous certaines conditions rassemblées dans un protocole de sécurité. Parmi celles-ci figurent l'interdiction de l'usage des sèche-cheveux qu'on appréciait tant en sortant des cabines. Si cette indisponibilité ne prêtait guère à conséquences pendant l'été, il en va moins de même avec le retour du froid. C'est en tout ce que pense une mère de la région liégeoise dont les enfants suivent des cours de natation. Et elle déclare ne pas être la seule. "Beaucoup de parents trouvent scandaleux que les enfants ne puissent plus se sécher les cheveux et doivent quitter l'établissement avec les cheveux mouillés", nous écrit-elle via le bouton orange Alertez-nous. "Ceux qui n'ont pas la chance d'avoir une voiture doivent rentrer chez eux avec la tête mouillée dans le vent et la pluie", fait-elle remarquer. Selon elle, alors que les enfants sont peu touchés par le Covid-19 (NDLR: un fait confirmé encore à l'heure actuelle par les faibles chiffres de nouveaux cas dans la tranche d'âge des moins de 10 ans), une mesure censée les protéger de cette maladie risque de les amener à attraper d'autres infections à cause de refroidissements. "Pour protéger du Covid inoffensif chez les enfants, on risque de leur donner des pneumonies", résume-t-elle.

Peut-elle espérer voir les sèche-cheveux des piscines souffler à nouveau avec le retour de l'hiver ? Dans l'introduction à la liste des conseils/conditions de son protocole de sécurité sorti fin juin, la Fédération Wallonie-Bruxelles annonce être prête à faire évoluer les conditions en fonction de la réalité de terrain, déclarant que "ces conseils se veulent non exhaustifs et seront enrichis par l’expérience et la situation de chaque établissement aquatique".

Des adultes et personnes fragiles peuvent se trouver à proximité des sèche-cheveux, il est important de les protéger

Les sèche-cheveux resteront éteints, a déclaré Olivier Schotte, le porte-parole de la ministre des Sport en charge du dossier, Valérie Glatigny. Il est tenu compte du fait que si les enfants sont moins sensibles au coronavirus, ils sont rarement seuls à la piscine, il y a des adultes autour d'eux. "Nous comprenons parfaitement les petits désagréments que cela peut engendrer. Mais des adultes et personnes fragiles peuvent se trouver à proximité des sèche-cheveux. Il est important de les protéger", dit-il avant d'énumérer les quatre raisons de l'indisponibilité des sèche-cheveux dans les piscines:

- Il s’agit d’appareils tout public et donc, s’il y a un point de contact, il faut pouvoir le désinfecter entre chaque utilisation.

- La soufflerie participe à la propagation des particules, et donc éventuellement du Covid.

- Des études démontrent que les particules projetées sont souvent à hauteur d’enfant (en fonction de l’emplacement de l’appareil).

- La zone des sèche-cheveux peut provoquer un regroupement de personnes.

L'alerteuse déplore aussi la fermeture des douches dans certaines piscines qui peut amener, là encore, le risque d'autres maladies. Elle cite en exemple la détection de légionelles (la bactérie qui donne la légionellose, une infection pulmonaire) à la piscine de Grivegnée contrainte de clore ses portes. La légionelle se développe dans des eaux stagnantes qui sont favorisées lorsque les douches ne sont pas suffisamment entretenues régulièrement, surtout quand elles ont été fermées pendant un certain temps. "Il convient de procéder à des rinçages poussés des conduites, têtes de douche, nébuliseurs… si l’installation sanitaire n’a pas été utilisée pendant une période prolongée. Si des rinçages ont été réalisés toutes les semaines, il n’est pas nécessaire d’en refaire lors de la reprise", conseillait ainsi un spécialiste français à l'occasion de la réouverture des piscines après le confinement.

4 piscines sur 5 rouvertes dès juillet

En Belgique, la réouverture des piscines s'est bien déroulée dans l'ensemble selon la Fédération Wallonie-Bruxelles. En juillet, malgré les adaptations réclamées par les autorités, 4 établissements sur cinq avaient rouvert. Certains d'entre vous s'interrogent sans doute sur le risque réel de contamination dans une piscine car il est vrai qu'il n'y a aucun élément montrant que le coronavirus se transmet dans l'eau et par ailleurs le chlore inactive le virus (ce qui n'est pas une raison pour nettoyer des aliments à l'eau de javel comme certains originaux ont pu le faire, car absorber de l'eau de javel est extrêmement dangereux). Ce n'est effectivement pas dans le bassin proprement dit que le risque majeur d'infection existe mais bien autour, dans des endroits exigus comme les vestiaires, les cabines, les douches, là où une distance suffisante entre les personnes peut être difficile à maintenir.

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