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Situation préoccupante à Liège: le bourgmestre Willy Demeyer pointe du doigt le retour des étudiants dans la ville

Le nombre de cas de coronavirus dans la Ville de Liège s'élève à 5.716 selon les chiffres publiés par Sciensano le 20 octobre 2020. Le bourgmestre de Liège, Willy Demeyer (PS), assurait ce matin, que selon les chiffres dont il dispose, la situation sanitaire dans sa ville est toujours préoccupante. Il répondait aux questions de Fabrice Grosfilley sur BEL RTL.

Pour lui, selon les graphiques spécialement conçu pour Liège, il peut affirmer que le retour des étudiants dans la ville explique l'augmentation des cas de coronavirus.

Fabrice Grosfilley : On parlait beaucoup de Bruxelles et d'Anvers, maintenant de Liège. Est-ce qu'il y a un problème de gestion dans les grandes villes ? 

Willy Demeyer : Non, c'est une situation qui est propre aux grandes villes, dans la mesure où ce sont des centres d'activités mais aussi des centres médicaux. C'est dans les grandes villes que vous trouvez les plus grandes institutions hospitalières. Et ce sont aussi des centres d'enseignement. Si vous observez bien les graphiques, on remarque que la rentrée scolaire est un élément déclenchant de la situation actuelle.

C'est parce que Liège est une ville universitaire qu'elle a des chiffres aussi élevés ?

Oui, vous voyez que c'était pareil à Bruxelles, à Anvers, et à Louvain-La-Neuve. Les étudiants se revoient, ont des contacts, et puis retournent chez eux. On observe d'ailleurs un décalage d'une semaine entre le moment où on arrive dans sa ville universitaire, et le moment où on rentre chez soi, pour les étudiants kotteurs. C'est ce qui explique, à mon sens, le décalage entre la Flandre et la communauté française, puisque la Flandre avait organisé une rentrée en code orange, avec des restrictions.

Ça veut dire qu'on n'aurait pas dû permettre une rentrée en Fédération Wallonie-Bruxelles ?

C'est plus facile à dire après, en observant les graphiques. Mais il ne faut pas oublier la volonté de la Communauté française de privilégier à tout prix la rentrée et l'éducation, ce qui est défendable.

C'était une erreur ?

Non, c'était une option. On a pu mettre Anvers en évidence, Bruxelles, et maintenant Liège, mais tous les graphiques montrent que ce n'est qu'une question de jours pour que la situation soit uniforme et préoccupante partout en Belgique.

De nombreux experts et politiques suggèrent que la fermeture de l'Horeca n'est pas suffisante, et que soit on doit fermer d'autres secteurs, soit on doit imposer des confinements locaux. Votre avis ?

Il faut prendre la mesure de la gravité de la situation, par rapport à l'engorgement des hôpitaux. Des mesures sont nécessaires, mais c'est au CNS (Conseil National de Sécurité) de décider. 

Un lockdown à Liège, vous serez contre ?

Le lockdown devrait concerner l'ensemble des provinces, et l'ensemble de la Province de Liège, ce n'est pas seulement la Ville. Si vous regardez les chiffres, dans l'ensemble de la Wallonie, à Bruxelles, et en Flandre, vous verrez que les chiffres sont alarmants dans de nombreuses communes, et parfois c'est surprenant. Mais ça s'explique par le nombre d'étudiants dans ces communes. A Liège, nous avons aussi un réseau hospitalier qui rassemble des patients bien au-delà de Liège, qui viennent du namurois ou de la Province du Luxembourg.

La ministre conteste

Le cabinet de la ministre de l'Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR) conteste les propos tenus par Willy Demeyer. "La rentrée académique s'est faite en code jaune dans toutes les communautés, à la suite d'une décision collégiale", relève son cabinet, précisant néanmoins que certains établissements flamands sont passés d'initiative au code orange. "Mieux, nous avons même pris les devants la semaine dernière en passant nous-mêmes en code orange. Le ministre (de l'Enseignement flamand) Ben Weyts nous a ensuite suivis le week-end dernier." Le cabinet de la ministre Glatigny réfute en outre toute propagation du coronavirus au sein des établissements d'enseignement supérieur. "Tout le monde est unanime là-dessus. Le problème ne vient pas des auditoires mais bien de la vie estudiantine, et sa gestion dépend des autorités locales".

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