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Adrien Devyver souffre de TDA/H: quel est ce trouble qui touche 96.000 enfants en Belgique?

Adrien Devyver était l'invité du RTL INFO Avec Vous ce mercredi. L'animateur a récemment sorti un livre intitulé "On m'appelle la Tornade", dans lequel il explique souffrir de TDA/H, Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité.

Alix Battard: Adrien, vous avez toujours été un enfant hyperactif mais c’est seulement il y a 5 ans, à l’âge de 35 ans, que l’on a réussi à mettre de mots sur ce comportement. Pourquoi est-ce arrivé si tard ?

Adrien Devyver: "Cela faisait longtemps que je me doutais qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas normalement, que j'étais un peu en marge de tous les potes que je croisais au fur et à mesure de l'évolution de ma vie. Mais à l'époque, quand j'étais enfant ou adolescent, on ne parlait pas du tout de ça. On parlait de temps en temps d'un enfant hyperkinétique. Mais cette thématique en tant que telle d'un trouble mental comme le TDA/H, on n'en parlait pas du tout."

On considérait que c'étaient des enfants mal élevés, remuants…

"Exactement. Impolis, perturbateurs… J'ai eu toutes ces remarques dans mon bulletin pendant tout mon cursus scolaire. Et puis, de fil en aiguille, j'ai commencé à me construire des petites options qui me permettaient de passer au-delà de ce trouble qui m'encombrait au jour le jour. J'ai continué ma vie comme ça, au niveau professionnel, au niveau relationnel, en me disant que ce n'était pas nécessaire de me faire diagnostiquer parce que je m'étais bien rendu compte que c'était de ça dont je souffrais. C'était il y a 5 ans, quand j'ai rencontré un petit garçon qui avait été interdit par son école d'une visite au sein de mon entreprise… Je me suis reconnu dans cet enfant. Et je me suis dit: maintenant, j'ai un rôle à jouer en tant que personnalité publique pour aider l'association belge qui prend en charge toute cette problématique des TDA/H."

Qu’est-ce que cela a changé de le savoir ?

"Ça n'a pas changé grand-chose parce que je m'étais déjà créé tout mon système de fonctionnement un peu alternatif pour pouvoir survivre dans ce monde. Mais du coup, ça m'a simplement permis d'être crédible auprès de l'association et dans mon rôle d'ambassadeur et de parrain de l'association TDA/H Belgique."

J'étais quelqu'un de très nerveux

Comment étiez-vous enfant ?

"J'étais quelqu'un de très nerveux, très dynamique, j'avais besoin de tout le temps bouger. Mon institutrice de première primaire, qui intervient dans le livre, explique que de temps en temps, il fallait me proposer d'aller faire quelques tours de la cour parce que je ne tenais plus en place. J'étais un peu à côté de ce qui se passait, je n'avais pas l'attention tout le temps rivée sur le cours qui était donné par la prof. J'étais un peu dans la lune et puis, au fur et à mesure de l'évolution, quand je suis devenu adolescent, ça a commencé à se caractériser par beaucoup plus d'impulsivité, par beaucoup d'extrêmes. Il a donc fallu cadenasser tout ça avec des solutions que je me fabriquais moi-même."

Finalement, malgré un parcours scolaire parfois un peu chaotique, vous êtes tombé dans les médias et l'animation. Cela ne vous a donc pas fermé des portes ?

"Ça ferme beaucoup de portes quand on est TDA/H… Moi j'en parle directement à toutes les personnes que je rencontre, que ce soit dans ma vie privée ou professionnelle. Je parviens directement à cerner les personnes qui ont envie d'avancer avec moi et avec tous les problèmes de fonctionnement que j'ai au niveau structurel et au niveau organisationnel. Je suis désordonné, je ne sais pas tenir plus d'une heure à une réunion, je ne sais pas répondre à des mails de manière efficace et rationnelle…"

Être TDA/H ferme beaucoup de portes

Vous a-t-on toujours pardonné tout cela dans le milieu professionnel ?

"Je pense que le fait d'en avoir parlé avant permet aux personnes qui ont envie de travailler avec moi de mettre en place un système de fonctionnement rationnel et fonctionnel pour nous deux. Cela m'a fermé des portes pour certains projets. Mais ce n'est pas grave parce que je préfère travailler dans une chouette ambiance et une chouette connivence."

Vous expliquez dans le livre à quel point être père a été bénéfique pour vous…

"C'est un truc de dingue. Je pense que c'est le cas de beaucoup de papas, pas seulement ceux qui sont TDA/H. Il y a vraiment une mission qui m'est apparue, d'autant plus qu'on est passé par la néonatologie avec les soins intensifs avec Gaspard (son fils NDLR). On s'est vraiment cloisonné dans une bulle au service de notre enfant et de notre famille. Et ça m'a permis de m'isoler de tous les stimuli extérieurs et donc de pouvoir me recentrer, ce que j'ai très peu l'habitude de faire avec mille idées qui me passent par la tête."

En Belgique, environ 96.000 enfants de moins de 14 ans souffrent de Trouble de l’Attention et d’hyperactivité. Le livre d'Adrien Devyver, "On m’appelle la Tornade", est publié chez Kennes. Un pourcentage des ventes est reversé aux associations qui soutiennent les personnes qui souffrent d’un trouble de l’attention.

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