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Affaire Mouzin: "on avance" mais "des éléments" manquent

"On avance" mais "nous n'avons pas tous les éléments", a déclaré jeudi l'avocate de la famille d'Estelle Mouzin, au quatrième jour du déplacement dans les Ardennes de Michel Fourniret visant à retrouver le corps de la fillette, qu'il est accusé d'avoir séquestrée et tuée en 2003.

"On avance, car depuis quatre jours, ils reconnaissent les faits et ne sont pas revenus en arrière", a affirmé Me Corinne Hermann devant la gendarmerie de Charleville-Mézières. Monique Olivier, l'ex-épouse du tueur en série, "est très participante", lui posant des questions, a-t-elle relevé.

Depuis lundi, la juge d'instruction Sabine Kheris tente de "déclencher des souvenirs" de "l'ogre des Ardennes", dans l'espoir de retrouver le corps de la fillette de neuf ans. Les échanges sont compliqués par les déclarations alambiquées et l'état neurologique du tueur en série de 78 ans.

Malgré "quelques détails supplémentaires", "nous n'avons pas tous les éléments qu'on souhaiterait", a déclaré Me Hermann.

"On ne sait pas s'il ne se souvient plus, s'il a peur de se tromper ou s'il ne veut pas donner d'éléments", a-t-elle poursuivi, rappelant que "cela avait été très long et difficile pour les autres corps" de ses victimes.

Mercredi, l'avocat de Monique Olivier, Me Richard Delgenes, s'était montré positif quant aux chances de retrouver le corps d'Estelle, enlevée à Guermantes (Seine-et-Marnes) le 9 janvier 2003. "On n'est pas loin", avait-il affirmé.

"La famille attend de pouvoir inhumer le corps d'Estelle, donc pour moi on n'est proche de rien tant qu'on ne l'a pas retrouvé", a nuancé Me Hermann. "La juge est déterminée" et "tout peut basculer à tout moment", a-t-elle ajouté.

L'ex-couple devait être escorté jeudi au château du Sautou, vaste propriété isolée lui ayant appartenu, fouillé en vain en juin, selon une source proche du dossier.

Depuis lundi, des échanges ont été menés à plusieurs reprises dans la maison de Ville-sur-Lumes, où Monique Olivier affirme qu'Estelle Mouzin a été séquestrée, violée et tuée. Le convoi s'est aussi rendu sur un étang proche, dans un cimetière à Charleville-Mézières et à Floing, sur un terrain ayant appartenu à Michel Fourniret.

Mis en examen dans cette affaire en novembre 2019, il avait avoué en mars sa responsabilité. Il a été condamné à la perpétuité incompressible en 2008 pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001, et a avoué en 2018 avoir tué deux autres jeunes femmes dans l'Yonne.

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