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Audrey, une habitante de Gembloux, DOIT renoncer à la venue de ses parents de Nice pour Noël: "Ça fait mal au coeur"

Audrey souhaitait, comme beaucoup de Belges, passer les fêtes en famille. Ses parents sont français et habitent Nice. Ils n'ont plus vu leur fille et leurs petits-enfants depuis un an et demi. Ils avaient déjà réservé leur billet d'avion avant l'annonce des dernières mesures. Mais la situation actuelle ne les autorise pas à séjourner chez leur fille, et la compagnie aérienne refuse de rembourser les billets.

"J'avoue qu'on ne sait plus quoi penser... le vol est maintenu et l'annulation impossible", nous a écrit Audrey via le bouton Alertez-nous.

Âgée de 35 ans, cette jeune femme, originaire de France, vit en Belgique, à Gembloux, avec son compagnon Sébastien, et leurs deux garçons de 7 et 10 ans, Matteo et Hugo. La petite famille avait espéré pouvoir fêter Noël en compagnie des grands-parents qu'ils n'ont plus vu depuis des mois en raison des mesures sanitaires liées au coronavirus. Pour la jeune femme qui a strictement respecté les mesures depuis le début de la crise, ça commence à faire long. "C'est difficile, surtout pour les enfants à qui les grands-parents manquent beaucoup", confie-t-elle.

A-t-elle le droit de les faire venir ? 

Audrey a examiné tous les cas de figure et reste dans le flou quant à ces fêtes en famille. "Est-il possible de faire venir mes parents avec les mesures en vigueur ?", se demande-t-elle.

Étant donné que son foyer est composé de deux adultes et deux enfants, ils ne peuvent accueillir Serge et Christine à leur domicile durant les fêtes. Un seul contact rapproché à la fois est autorisé pour le foyer. Donc, la seule solution est qu'ils se voient à l'extérieur où un groupe de 4 personnes (hors foyer et enfants -12 ans non compris) peut se rassembler.

C'est impensable pour Audrey, qui n'imagine pas fêter Noël dehors, et qui avait tout prévu que ses parents séjournent chez elle. 

Quarantaine et formulaire à remplir

La solution du séjour dans un gîte n'est pas envisageable pour eux pour des raisons financières, mais aussi en raison de la question de la quarantaine et du fameux formulaire qui est à remplir par les voyageurs 48 heures avant leur arrivée en Belgique.

"Qu'est-ce que ça implique si mes parents disent, dans ce formulaire, qu'ils viennent chez moi ? Quelles sont les conséquences ?", se demande-t-elle.

Dans les 48 heures précédant leur arrivée en Belgique, les parents d'Audrey sont supposés remplir le Formulaire de Localisation du Passager. En fonction des réponses, un calcul sera effectué afin de déterminer si le voyageur a potentiellement été en contact avec le virus. Si c'est le cas, il reçoit un SMS l'obligeant à se faire tester et doit observer une quarantaine. Si le voyageur ne reçoit pas de SMS, il ne doit pas observer de quarantaine.

Le problème du remboursement des billets

Un tel risque ne peut être pris par Serge et Christine qui viennent spécialement en Belgique pour voir leur famille.

La seule solution est donc d'annuler leur venue, mais cela se complique au niveau du remboursement des billets auprès de la compagnie Brussels Airlines. "Leur contrat est de transporter les gens. Les frontières sont ouvertes, et les mesures en vigueur ne sont pas, pour eux, un motif d'annulation", explique la jeune femme. Elle accepte malgré tout la position de la compagnie : "Je comprends qu'en termes financiers, ils ne s'en sortiraient pas s'ils devaient rembourser tout le monde."

Comme les horaires du vol de ses parents ont été modifiés, elle va s'appuyer là-dessus pour tenter de se faire rembourser.

Devant ces difficultés et après avoir examiné tous les cas de figure, leur décision est prise : ses parents ne viendront pas pour Noël : "Le risque, on ne va pas le prendre parce qu'on veut respecter les règles", explique Audrey.

La solution la plus simple aurait été qu'elle et sa famille se rendent en France puisque là-bas, les fêtes en famille sont autorisées.

"Mais ils sont 2, on est 4 donc, en termes de billets d'avion, c'était plus intéressant qu'ils viennent", répond-elle. Elle a aussi envisagé cette solution mais là encore, le problème de la quarantaine se pose. À leur retour de Nice, les enfants d'Audrey devraient manquer l'école pour observer la quarantaine et ce n'est pas envisageable pour elle.

Ça fait mal au cœur parce qu'on ne sera pas ensemble pour Noël et parce qu'on on respecte alors que plein de gens ne vont pas les respecter

Et puis, il y a le manque de ses parents qui se fait sentir. Le billet de la Christine avait été pris il y a bien longtemps et la date a déjà été modifiée une fois. Car depuis un an et demi, la famille ne s'est pas rassemblée. "Depuis l'été 2019... Ma maman devait venir cet été mais elle a repoussé à Noel car en août, lorsqu'elle devait venir, les chiffres ont commencé à remonter".

Serge, son papa, ne sait quant à lui jamais revenir à noël en temps normal car il travaille dans l'horeca. Mais comme les cafés et restaurant sont également fermés en France, il s'était dit que c'était l'occasion ou jamais de venir voir sa fille et ses petits-enfants et a pris son billet. Mais la situation sanitaire et les autorités en ont décidé autrement. 

Ce qui est particulièrement difficile à vivre pour Audrey, c'est de voir qu'elle respecte les mesures depuis le début et est malgré tout pénalisée alors que d'autres n'en ont cure.

"Je comprends les mesures et on fait en sorte de les respecter, mais ça fait mal au cœur parce qu'on ne sera pas ensemble pour Noël et parce qu'on respecte alors que plein de gens ne vont pas les respecter", déplore-t-elle finalement.

Audrey et Sébastien espèrent pouvoir descendre dans le sud de la France d'ici quelques semaines, lors des prochains congés scolaires de Matteo et Hugo. En attendant cette hypothétique visite chez Christine et Serge, c'est à 4 qu'ils passeront les fêtes. 

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