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Coronavirus: les conditions de réouverture des salons de coiffure jugées "inacceptables" par le secteur

Si les chiffres de l'épidémie le permettent, les salons de coiffure pourront rouvrir à partir du 13 février. Cette reprise sera conditionnée par des mesures strictes, notamment la ventilation des locaux. Les travailleurs pourraient devoir porter un masque FFP2. Des conditions jugées inacceptables par le secteur.

"Je ne sais pas fermer les yeux cette nuit", confie Caroline vendredi soir via notre bouton orange Alertez-nous. Gérante d’un salon de coiffure à Visé, elle remet en cause les restrictions imposées au secteur pour une éventuelle reprise le 13 février. "C’est peut-être juste un pansement pour nous faire taire et nous calmer. On crève tous à petit feu", dénonce cette indépendante.

Le comité de concertation, réuni vendredi, a reporté de deux semaines, au 5 février, la décision sur l'éventuelle réouverture des salons de coiffure et de beauté au plus tôt le 13 février. "Cela donne une perspective. Mais à ce jour, les conditions assorties à la réouverture des salons sont inacceptables", a réagi le président de la Fédération Belge de la Beauté (FBB), Mario Blokken, dénonçant "un manque de concertation avec le secteur". "Des mesures supplémentaires qui ne feront qu'augmenter les coûts pour des secteurs déjà au bord de l'asphyxie", souligne Mario Blokken.

Voici la liste des mesures de protection renforcées pour les métiers de contact:

1. Deux éléments devront être affichés à l’entrée du commerce: les coordonnées du responsable Covid-19 ainsi que le nombre de personnes autorisées dans la salle (un          client par 10 m², maximum de 2 personnes pour les surfaces comprises entre 10 et 20 m²).
2. Pas de salle d'attente. Les clients patienteront à l'extérieur de l'établissement.
3. Il faudra impérativement prendre rendez-vous et laisser ses coordonnées. Les rendez-vous devront être espacés de dix minutes, pour permettre le nettoyage et la              désinfection des lieux.
4. Les soins en duo seront interdits.
5. Prendre leur température avant de débuter leur service.
6. Ils ne pourront pas proposer de nourriture ou de magazines à leurs clients.
7. Le client devra quant à lui porter un masque chirurgical plutôt qu'un masque en tissu, réputé plus perméable.
8. Les portes et les fenêtres de l'établissement devront rester ouvertes à tout moment.
9. Les enfants de moins de 13 ans pourront être accompagnés d’un adulte, mais devront porter un masque dès l’âge de 6 ans.

Parmi ces mesures, c'est surtout la ventilation des locaux qui pose problème. "Au-delà du fait que les clients vont avoir très froid, on a besoin de chaleur pour faire un brushing, c’est indispensable", souligne Brigitte, une coiffeuse, au micro de Michael Menten.  

Deux mesures soumises à l’avis des experts inquiètent également les professionnels du secteur. Il s'agit de l'obligation de porter un masque FFP2 pour les travailleurs et de réaliser pour chacun un test Covid chaque semaine. Un dépistage jugé irréalisable dans la pratique. 

Des coûts sans certitude 

Le constat est le même du côté de la fédération Febelhair, qui représente les coiffeurs. "Qu'en sera-t-il si les coiffeurs effectuent ces investissements et qu'ils ne sont finalement pas autorisés à reprendre leurs activités le 13 février ?", s'interroge le président Charles-Antoine Huybrechts, qui craint de donner de faux espoirs aux coiffeurs.

Les métiers de contact tels que les coiffeurs et les salons de beauté font partie des plus durement touchés par les mesures prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie de coronavirus. Selon le baromètre 2020 de Partena, publié vendredi, les coiffeurs ont presté 43% d'heures en moins en 2020 par rapport à 2019 et le secteur a perdu 17% d'employés.

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