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La famille royale britannique n'est "pas raciste", se défend le prince William

Appelé un jour à être roi, le prince William a défendu jeudi la famille royale britannique contre les accusations de racisme portées par son frère Harry et sa femme Meghan à la télévision américaine, qui ont plongé la monarchie dans une profonde crise.

Deuxième dans l'ordre de succession à la couronne, le frère aîné d'Harry est le premier membre de la famille royale à s'exprimer en public depuis l'interview explosive accordée par le couple exilé en Californie, relançant un vif débat sur le racisme et le colonialisme au Royaume-Uni.

"Nous ne sommes pas du tout une famille raciste", a répondu le duc de Cambridge à un journaliste qui l'interpellait durant la visite d'une école de l'est de Londres, dans une riposte rare lors d'un engagement public.

Il a précisé qu'il n'avait pas parlé à Harry depuis la diffusion dimanche de l'interview visionnée par près de 50 millions de personnes dans le monde, selon la chaîne CBS, mais qu'il comptait le faire. Certains commentateurs y voient la confirmation de liens déjà distendus entre les deux frères.

Interrogés par la star Oprah Winfrey, Harry, 36 ans, et son épouse Meghan, une ex-actrice métisse américaine de 39 ans, ont évoqué une pression médiatique intenable, le racisme et l'absence de soutien de la famille royale pour justifier leur retrait de la monarchie.

Surtout, laissant Oprah Winfrey bouche bée, Harry et Meghan ont rapporté qu'un membre non nommé de la famille royale s'était inquiété de la couleur de peau qu'aurait leur fils Archie, aujourd'hui âgé de 22 mois, avant sa naissance.

Ils avaient tenu à préciser ultérieurement qu'il ne s'agissait pas de la reine Elizabeth II, 94 ans, ni de son mari le prince Philip, 99 ans, actuellement hospitalité, sans réussir à apaiser les vives spéculations sur l'auteur de ces déclarations.

- "Fier de la diversité" -

Amenée à réparer les pots cassés, Elizabeth II avait réagi mardi soir via un communiqué du palais de Buckingham, se disant "attristée d'apprendre à quel point ces dernières années ont été difficiles" pour le couple.

La souveraine a affirmé prendre "très au sérieux" les accusations de racisme lancées par Meghan et Harry. Mais elle s'est engagée à les traiter "en privé" et a souligné que les "souvenirs peuvent varier", semblant montrer qu'elle ne prend pas ces déclarations pour argent comptant.

Malgré cette volonté de discrétion, les accusations portées par le duc et la duchesse de Sussex ont fortement ébranlé la monarchie britannique, confrontée à sa pire crise depuis la mort de Lady Diana en 1997.

Elles sont venues alimenter le débat sur le racisme au Royaume-Uni, déjà contraint à l'introspection depuis les manifestations du mouvement Black Lives Matter.

Elles sont d'autant plus susceptibles d'être dommageables pour la couronne qu'Elizabeth II, dont le Premier ministre Boris Johnson a souligné le "rôle unificateur", règne aussi sur le Commonwealth, association de 54 pays héritée de l'empire colonial britannique dont la plupart des 2,4 milliards d'habitants ne sont pas blancs.

Contrairement à son fils aîné, le prince héritier Charles avait préféré garder le silence lorsqu'il avait été interrogé mardi lors d'une visite d'un centre de vaccination.

Dans le Daily Mail, Kenneth Olisa, le premier Lord-Lieutenant du Grand Londres noir d'Elizabeth II, qui la représente dans la capitale, a assuré que celle-ci était au service de "tous ses sujets, quelle que soit leur couleur de peau".

Dans des confessions débridées, le prince Harry, sixième dans l'ordre de succession au trône, s'était dit éloigné de son père Charles et de son frère William, décrits comme prisonniers de la monarchie. Meghan avait elle affirmé n'avoir reçu aucun soutien lorsqu'elle était en proie à des pensées suicidaires, sous la pression des médias.

Le duc de Susses a aussi accusé de "sectarisme" la presse, en particulier les tabloïds, provoquant une levée de boucliers de la Society of Editors qui représente les journalistes.

Son directeura démissionné après avoir assuré que la presse n'était ni sectaire ni raciste, à quoi plus de 250 journalistes ont rétorqué dans une lettre ouverte que le secteur était "dans le déni".

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