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Cancer du colon: quand et pourquoi le dépister?

Alain Hendlisz, chef de clinique d'oncologie digestive à l'Institut Jules Bordet (Bruxelles), était l'invité du RTLinfo Bienvenue ce jeudi 11 mars. Il était présent en plateau pour parler du cancer colorectal.

C'est un des cancers les plus répandus: le cancer colorectal. C'est aussi un sujet qui met mal à l'aise.

"Bien sûr, cela touche une partie intime de l'organisme. Et puis, la connotation du cancer éveille aussi pas mal d'inquiétudes".

Cet aspect psychologique, un frein pour le dépistage?

"C'est un frein à tous les dépistages, bien sûr".

Dans le cas du cancer colorectal, y a-t-il des signes qui indiquent que l'on doit se faire dépister?

"Oui, il y a des signes comme la perte de sang dans les selles, une modification de l'appétit, des troubles du rythme des selles, etc. Mais globalement, c'est un cancer assez silencieux et on conseille de le dépister avant qu'il y ait des signes, c'est-à-dire dès l'âge de 50 ans. Cela se fait par des tests de recherche de sang dans les selles, en principe tous les deux ans. Si le test est positif, la personne est convoquée, et on va vers une colonoscopie pour démontrer. Et en général, ce que l'on dépiste, ce n'est pas un cancer, mais une lésion pré-cancéreuse. En gros, la recherche de sang dans les selles vise surtout à dépister des gens et les traiter avant même qu'ils développent une maladie".

Y a-t-il des personnes plus à risque de développer ce genre de cancer?

"A part les maladies génétiques qui sont extrêmement rares pour le cancer colorectal, on a quelques facteurs de risque assez connus: le risque familial. Donc, si un parent proche (papa, maman, frère, soeur) a eu soit un cancer, soit un polype au niveau de l'intestin, c'est un facteur de risque. Si soi-même, on a eu un polype ou un cancer, c'est aussi un facteur de risque. Cette catégorie de patients devrait être prise en charge de manière plus attentive encore".

L'alimentation joue-t-elle un rôle dans l'apparition de ce cancer?

"Oui, c'est ce que l'on pense. Même si ce n'est pas démontré de manière claire. Une alimentation trop riche, un surpoids, une sédentarité trop importante, une alimentation trop riche en viande rouge. Tout cela est mauvais pour les intestins, mais ce n'est pas tout à fait clair qu'en changeant son comportement, on peut changer son risque".

A l'inverse, y a-t-il des aliments qui peuvent aider voire diminuer les risques?

"Non, malheureusement. Je pense qu'il vaut mieux manger sainement et bouger. Mais il n'y a pas de médicament ou d'aliment miracle. En termes de traitement, il y eu d'énormes avancées".

Un dernier conseil?

"Parlez-en à votre médecin généraliste et faites le dépistage. Et surtout, ne restez pas la tête dans le sable s'il y a des symptômes".

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