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La majorité des Belges épargne plus facilement aujourd'hui qu'avant la crise

Il y a un an, le premier confinement démarrait dans notre pays. Après une année inédite, comment a évolué notre pouvoir d'achat? L'association des consommateurs Test-Achats a consacré une grande enquête sur le sujet. Sa porte-parole Julie Frère est venue la décrire dans le RTL INFO Bienvenue ce lundi.

"C'est le troisième grand baromètre que Test-Achats réalise et il est vraiment fondé sur les dépenses des ménages belges. On parle de six grands domaines: logement, mobilité, soins de santé, alimentation, éducation, culture et loisirs. Et on vérifie si c'est facile ou non pour les ménages belges de faire face à ces dépenses. Et c'est vrai qu'un peu étonnamment, on contrairement à ce qu'on pouvait s'attendre, notre indice a augmenté cette année donc on peut constater que les Belges ont eu plus de facilité à faire face aux dépenses en 2020 qu'en 2019. Notre indice est passé de 53,8 à 56,1."

Mais il y a une nuance importante. "Je vous parle d'un indice qui est global et ça cache évidemment de grandes disparités. On sait que les mesures qui ont été prises ont impacté très différemment une personne qui a pu garder son travail et donc ses revenus par rapport à une personne qui a perdu des revenus. Notre sondage a montré que 71% des Belges n'ont pas subi de perte de revenus. Mais dans les 29% qui restent, il y a 7% des Belges qui ont perdu plus d'un quart de leurs revenus. Donc évidemment ça les impacte beaucoup. Pour eux, l'indice est à 45,8. Pour ceux qui n'ont rien perdu, on est à 59,9."

Les parents isolés avec mineurs sont vraiment les plus fragiles.

La crise a encore plus creusé le fossé entre les Belges. "C'est vraiment une crise qui a renforcé les inégalités et on le voit aussi quand on regarde la facilité à économiser, à épargner. Cette année, il y a 23% des répondants qui n'ont pas subi de perte de revenus qui ont jugé que c'était facile voire très facile d'économiser. C'était 17% l'année passée. Par contre si on regarde les personnes qui ont subi une perte de revenus, pour 85% c'était difficile voire impossible de mettre de l'argent de côté."

Parmi ceux qui ont du mal à épargner, "il y a évidemment ceux qui ont subi une perte de revenus importante, mais il y a aussi la composition du ménage qui va jouer. Ce qu'on voit d'année en année, c'est que les parents isolés avec mineurs sont vraiment les plus fragiles, et également les familles où l'un des deux parents est sans emploi. Pour ces deux catégories, on a un indice qui est vraiment plus bas que pour la moyenne."

On a moins dépensé, c'est sûr.

A l'inverse, ceux qui ont conservé leur travail et qui ont continué à être payés normalement ont eux carrément mis de côté. "On a vu qu'il y avait plus de facilité à épargner mais aussi des profils qui chaque année font face aux dépenses avec le plus de facilité. Ce sont les retraités évidemment. Leurs revenus n'ont pas été impactés par la crise et ils ont eu moins de dépenses donc là on a un indice qui est à 60,6."

Grâce à toute une série de dépenses qu'il n'y a pas eu cette année. Moins de restaurants, moins de vacances, ... mais parfois ces économies ont été dépensées ailleurs. "On a moins dépensé, c'est sûr. On a constitué un bas de laine pour pour ceux pour qui c'était possible. Evidemment, on est beaucoup moins allé au restaurant, on est beaucoup moins allé dans les cafés. Et donc ça a un petit peu impacté les dépenses auxquelles on a fait face cette année.

Mais ce qu'on voit c'est quand même d'année en année des dépenses difficiles qui restent : l'entretien et la réparation de la maison. Là on voit que c'est 20% des répondants qui déclarent que c'est difficile. Tout ce qui concerne la voiture, parce qu'on s'est moins déplacé mais on s'est plus déplacé en voiture et on a moins pris les transports en commun. Donc c'est vrai qu'il y a eu un chiffre vers la voiture. Vers le vélo aussi mais donc la voiture est restée importante. Et il y a des soins de santé qui restent très difficilement abordables d'année en année. Les lunettes, les prothèses auditives, les soins dentaires. Ce qui a changé cette année, c' est qu'il y a une petite augmentation de la difficulté à faire face aux soins de santé mentale. C'est évidemment un point d'attention. Et cette année on a beaucoup plus cuisiné. Donc l'alimentation est devenue une dépense plus importante mais aussi plus difficile pour toute une série de ménages."

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