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Pas indexées ni régulées, faciles d'accès: comment expliquer l'emballement sur les CRYPTOMONNAIES?

Bruno Wattenbergh, expert en économie, nous parle de cryptomonnaies ce jeudi 19 mai sur les ondes de Bel RTL.

Le terme "cryptomonnaie" désigne une monnaie virtuelle. C’est-à-dire que ces monnaies n’ont pas d’existence physique. Elles ne sont pas régulées par une banque centrale. Personne ne peut donc leur dicter une quelconque régulation ni les contrôler. Enfin, elles ne sont pas indexées, elles n’ont pas un cours par rapport à une devise légale ou une matière comme l’or par exemple. À noter que c’est une monnaie virtuelle qui est gérée par un système appelé "blockchain", ou pair à pair.

Même si l’on connait surtout le Bitcoin, il existerait plus de 5.334 monnaies virtuelles. Ensemble, elles représentaient plus de 2.000 milliards d’euros. Cela représente le Produit Intérieur Brut de l’Italie. Aujourd’hui, avec leur forte baisse, leur valeur totale est revenue aux environs de 1.700 milliards d’€. 

Le Bitcoin et l’Ethereum représentent près de deux tiers de la valeur totale du marché.

Pourquoi cette explosion du nombre de monnaies virtuelles ?

Ces cryptomonnaies présentent une facilité d'accès. Dans un continent comme l’Afrique, où les gens ont souvent un ordinateur mais pas de compte en banque, c’est une facilité de paiement, notamment vers l’étranger, et un refuge pour se protéger de l’inflation. Avec les injections massives d’argent dans l’économie et la société, un nombre important d’investisseurs y voient aussi et surtout des perspectives d’investissements rapides et rentables...mais risquées. Pour le reste, il est vrai que c’est aussi du pain bénit pour l’économie souterraine et criminelle.

Les cryptomonnaies seraient donc des valeurs totalement surévaluées ?

Normalement, une devise, une action d’entreprise, une obligation reposent sur ce qu’on appelle des sous-jacents, des éléments tangibles qui permettent d’en déterminer une valeur proche de la réalité. Dans les cryptomonnaies, il n’y a rien. A part ce que les investisseurs imaginent ou espèrent que la cryptomonnaie va bien pouvoir valoir dans le futur. On peut donc parler, à l’heure actuelle de spéculation. C'est pourtant clairement un outil de paiement qui a sa place sur le marché.

D'ailleurs, les Etats eux-mêmes préparent leurs propres monnaies virtuelles. C’est notamment le cas de la Chine qui critique le Bitcoin, mais annonce le lancement de sa propre monnaie virtuelle.

Les monnaies virtuelles se sont effondrées cette semaine suite à une conjonction d’événements: des Tweets d’Elon Musk critiquant le bitcoin après l’avoir encensé, les Chinois qui ont pris des mesures restrictives, les avertissements de la Banque Centrale Européenne, des interdictions par plusieurs réseaux bancaires et des fraudes importantes. Et puis quand des valeurs ont monté aussi vite, il y a un risque de correction, surtout si elles ne reposent sur aucun actif sous-jacent. 

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