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Les travailleurs des garages D’Ieteren en grève depuis une semaine : certains acquis sociaux au coeur du conflit

La colère gronde au sein des garages D’Ieteren à Bruxelles, les quelque 395 travailleurs ayant débrayé depuis le 1er septembre. En cause, de possibles changements de leurs acquis sociaux. La négociation stagne entre le syndicat ouvrier FGTB et la direction du groupe. Une prochaine réunion est fixée ce mardi à 8h30.

Des piquets de grèves ont été placés la semaine passée devant les garages D'Ieteren à Zaventem, Drogenbos, Anderlecht et Ixelles. Et cette semaine, les grévistes ont changé d’endroit. Ils bloquent désormais l’accès du centre de distribution de pièces détachés à Kortenberg. Le syndicat FGTB assure que les travailleurs sont mobilisés et n’abandonneront pas.

Les raisons de la grève

Pour comprendre les motivations des grévistes, il faut se replonger dans les stratégies d’entreprises D’Ieteren Centers S.A au cours de ces dernières années. Jean-Paul Sellekaerts, secrétaire permanent FGTB - Metallos Bruxelles nous les explique : “En 2020, les garages de D’ieteren Centers deviennent une entité autonome lors d’une restructuration de l’activité. 211 emplois sont perdus mais les travailleurs obtiennent la promesse que leurs acquis sociaux ne seront pas remis en cause. Certains de ces acquis sont apparus lors de la crise économique de 2008 en lieu et place d’augmentations salariales. Mais cette année, un nouveau plan de D’Ieteren menacerait directement certains d’entre eux. Le temps de travail serait rallongé et les congés d’ancienneté seraient menacés, « alors que nos ouvriers n’ont déjà que 20 jours de congé annuel”, précise le responsable de la FGTB - Metallos. Il ajoute qu’un éventuel changement des acquis sociaux ne devait pas être mis sur la table des négociations avant 2025.

Seulement la crise du covid 19 a accéléré les choses. Les syndicalistes sont bien conscients que le secteur de l’automobile est en pleine mutation et nécessitera des adaptations mais encore faut-il que ce soit avec la manière.

L’automobile, un secteur en mutation

Il y a une diminution constante des véhicules importés et exportés en Belgique. En tout cas, c’est ce qui ressort des rapports statistiques du site de la Fédération Belge et Luxembourgeoise de l’automobile et du cycle. Tendance qu’analyse Jean-Marc Ponteville, contact presse et chargé de relations publiques D’Ieteren : “Le Covid bien sûr a affecté le marché automobile mais cette tendance à la baisse date de plusieurs années et se justifie par l’électrisation et la digitalisation des véhicules qui nécessitent une adaptation du secteur rapide et sur la durée. Les voitures électriques nécessiteront moins d’entretiens et donc affecteront l’activité des services d’après-vente. Les entreprises automobiles chercheront à l’avenir plus des profils d’emplois experts en I.T (technologies) que des mécaniciens. ”

Dans un article du site internet de la chaîne télévision locale BX1, la FGTB avait pointé que le groupe D’Ieteren avait réalisé un premier semestre 2021 record avec une bénéfice consolidé avant impôt de 288,8 millions d’euros, soit une hausse de 183% par rapport à la même période en 2020. Cependant, Jean-Marc Ponteville tient à préciser que ce bénéfice est dû à une autre filiale du groupe, experte en remplacement de parebrise : Belron, connu notamment pour sa marque Carglass. Selon lui, les garages et concessionnaires D’Ieteren centers à Bruxelles subiraient des pertes structurelles importantes depuis de nombreuses années, et risqueraient de disparaitre si rien n’est fait.

“Pour le bien de tous, il est souhaitable aussi bien les syndicats que D’Ieteren Centers trouvent un accord en adéquation avec l’évolution du marché afin de garantir une certaine rentabilité et un emploi de qualité à long terme” conclut-il.

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