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Si le télétravail se généralise, que vont devenir les établissements Horeca au pied des entreprises? L'analyse de Bruno Wattenbergh

Dans sa chronique au sujet de l'’économie et de la consommation, Bruno Wattenbergh a évoqué les conséquences économiques du télétravail. Que va-t-il advenir des snacks, restaurants, cantines d’entreprises mais aussi des distributeurs à l’intérieur des entreprises dans les prochains mois, les prochaines années?

Le télétravail va avoir des conséquences directes sur l’économie locale autour des zones de bureaux. Les entreprises s’orientent aujourd’hui vers 40% de télétravail en moyenne, pas deux jours par semaine, car cela n’aurait aucun sens, mais deux jours en moyenne par semaine, c’est 40% du temps de travail. Et ce sera à peu près 40% de chiffre d’affaires en moins pour les snacks, les petits restaurants, les cafés, mais aussi, les librairies.

Pourquoi deux jours de télétravail par semaine n’aurait aucun sens ? Parce que c’est beaucoup trop rigide. En fonction du travail, mais aussi de la vie de famille, il faut laisser la liberté d’organiser le télétravail de la manière la plus flexible possible. Imaginer des parents qui ont une garde partagée, la semaine de garde des enfants, ils préféreront sans doute télétravailler.

Que vont devenir tous les établissements Horeca qui se trouvent au pied des immeubles de bureaux?

Soyons clairs: une partie d’entre eux va disparaître, tout simplement parce que ce sont des activités avec de petites marges, mais aussi souvent des loyers non négligeables. Si cette économie locale va sans doute activer des licenciements et que les indépendants vont diminuer leurs revenus, ils risquent bien de buter sur la rigidité de leur bail commercial. Si le propriétaire ne réagit pas rapidement en adaptant ce loyer, cela augmentera le nombre de faillites.

Le locataire peut demander une baisse de son loyer. Oui, mais en l’absence d’accord, chacune des parties peut demander au juge de paix la révision du loyer si elle peut prouver que suite à des circonstances nouvelles, la valeur locative du bien a augmenté ou diminué de 15%  par rapport au loyer stipulé dans le bail.

Le secteur Horeca et les libraires ne seront pas les seuls à souffrir de ce télétravail

Un autre secteur qui souffre est celui des restaurants d’entreprise, ce qu’on appelle la restauration collective. Surtout ceux qui opèrent dans des bureaux, moins ceux qui sont dans des industries. Résultat, les trois grands acteurs de la restauration collective en Belgique, Sodexo, Compass et Aramark ont annoncé des plans de licenciement collectif via des procédures Renault qui concernent plus d’un millier d’emplois.

Quel est l’avenir de ces entreprises ?

Dans l’adaptation. Les entreprises qui survivent sont celles qui s’adaptent. Plusieurs scenarios sont actuellement développés. Par exemple, utiliser cuisine et personnel pour proposer des plats préparés au personnel des entreprises, mais aussi pourquoi pas dans des magasins. Ou encore faire de la livraison, les cuisines d’entreprises devenant ce qu’on appelle des « dark kitchen ».

Enfin, un secteur dont nous n’avons pas encore parlé et qui est aussi une victime directe du COVID, c’est celui des distributeurs automatiques de boissons ou de friandises. Un secteur qui s’adaptait à la nourriture de qualité. Le chiffre d’affaires du secteur s’est aussi effondré.

Et on parle en Belgique de plus de 25.000 automates installés dans de 9.000 entreprises. Un secteur qui pesait l’an dernier 390 personnes.

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