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Nouveaux seuils de l'OMS en matière de pollution: "un signal d'alarme pour Bruxelles"

(Belga) L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé mercredi réduire les seuils d'alerte à partir desquels la pollution de l'air est dangereuse pour la santé. Les associations "Les chercheurs d'air" et Client Earth, qui militent pour un air plus sain, pressent le gouvernement bruxellois de prendre des mesures pour aligner la qualité de l'air dans la capitale aux nouvelles directives de l'OMS.

A la lumière des récentes données scientifiques, l'OMS a abaissé mercredi la quasi-totalité des seuils de référence sur la qualité de l'air, en vigueur depuis 2005. Ces nouvelles directives portent sur les particules en suspension (PM), l'ozone (O?), le dioxyde d'azote (NO?), le dioxyde de soufre (SO?) et le monoxyde de carbone (CO), des polluants atmosphériques nocifs pour la santé, dont certains contribuent également au réchauffement climatique. Parmi eux, l'OMS a divisé par deux le seuil maximal pour les particules fines (PM2,5), et par quatre celui pour le dioxyde d'azote (NO2), souvent lié aux moteurs diesel et aux centrales thermiques. "Pour Bruxelles, il s'agit d'un signal d'alarme", pointent Les Chercheurs d'air. "Ces nouvelles directives montrent que la pollution atmosphérique, même à des niveaux inférieurs à ce que l'on pensait auparavant, met gravement en danger la santé des gens", abonde Ugo Taddei, juriste chez Client Earth.  Dans sa déclaration de politique régionale, le gouvernement bruxellois s'est engagé à aligner le niveau de qualité de l'air en ville aux valeurs recommandées par l'OMS. Cependant, "avec cette dernière annonce, l'écart actuel entre les limites légales de l'OMS et les limites légales utilisées à Bruxelles ne fait que s'accroître", pointent les deux associations dans un communiqué. "Pour les PM2,5 par exemple, Bruxelles tolère des niveaux de pollution cinq fois plus élevés que les nouvelles recommandations de l'OMS. Pour le NO2, les limites légales selon Bruxelles sont désormais quatre fois plus élevées que les nouvelles limites recommandées par l'OMS".  Contacté par l'agence Belga, le ministre bruxellois en charge de l'Environnement, Alain Maron, se dit conscient de l'urgence d'agir pour réduire la pollution. "A Bruxelles comme en Belgique, nous sommes en de très nombreux endroits au-dessus de ces seuils", concède-t-il. "Les nouvelles normes de l'OMS sont des objectifs ambitieux qui nécessitent des politiques transformationnelles, que nous mettons en place (le plan Good Moove, le renforcement de la zone de basse émission, la fin du diesel en 2030 et de l'essence en 2035, etc.). Réduire le nombre de voitures et sortir du thermique permettra, selon les études d'impact réalisées, d'éviter 110 décès prématurés par an dus à la pollution de l'air. Ceci sans compter les effets positifs sur les maladies cardiaques ou pulmonaires", explique-t-il. Les Chercheurs d'air et Client Earth plaident, elles, pour accélérer la mise en place de nouvelles rues scolaires et le renforcement de la zone de basses émissions. En Belgique, la pollution de l'air est à l'origine de plus de 9.000 décès prématurés par an. A Bruxelles, on estime que plus de 500 personnes meurent prématurément chaque année à cause du NO2. (Belga)

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