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Des dizaines de milliers de personnes à Bruxelles pour le climat: "Je m'inquiète pour mes petits-enfants" (vidéo)

25.000 personnes d'après la police, au moins 50.000 selon les organisateurs, ont manifesté pour le climat ce dimanche à Bruxelles, après un an et demi d'arrêt à cause de la crise sanitaire. Mais qui sont ces militants pour le climat? Les profils sont variés: des enfants, des jeunes, des moins jeunes, et même, les grands parents pour le climat. Une ambiance très familiale. Portraits.

Le cortège a démarré peu après 14h00 depuis la gare du Nord. Le boulevard du Jardin Botanique puis la petite ceinture ont vite été noirs de monde dès la mise en mouvement de tous les manifestants présents. La foule a ensuite rejoint le parc du Cinquantenaire, point d'arrivée de la marche, sur les coups de 16h00. Portraits de quelques manifestants présents.

"Un changement systémique"

"Je suis là parce que je suis grand-parent pour le climat, ça veut dire que je m'inquiète vraiment pour mes petits-enfants. J'ai eu à coeur de m'engager dans cette association pour changer les choses et sensibiliser les gens de notre âge et aussi les plus jeunes à cette question du climat parce que je souhaiterais vraiment que mes petits-enfants vivent dans une terre qui soit accueillante pour eux, et aussi pour mes enfants évidemment. Cette inquiétude s'est traduit chez moi par une volonté de s'engager dans ce combat", explique-t-elle à notre équipe sur place au milieu de la foule.

Pour elle, le changement doit se produire maintenant, et de manière radicale : "Il faut absolument qu'on réalise que de continuer dans la croissance et le capitalisme pur et dur ne peut que nous emmener droit dans le mur. C'est un changement systémique qu'il faut, vraiment. Et je pense que beaucoup de gens y sont prêts. C'est ça qui est intéressant aussi dans ce genre de manifestation, c'est de voir que les gens sont prêts et qu'ils attendent", analyse-t-elle.

"Il y a des slogans qui disent 'plus de blablabla maintenant on veut des actions', donc oui, maintenant il faut qu'il y ait des actes concrets de la part des hommes politiques mais aussi du monde économique qui est derrière bien des décisions d'ordre politique", a-t-elle terminé avant de reprendre la marche. 


Militante pour le climat, fait partie de l'association des grands-parents pour le climat © RTL INFO 

Une cause qui mêle petits et grands

Pour ce père de famille, venu accompagné de sa femme et de ses 4 enfants, "c'est nécessaire d'enfin demander d'agir plutôt que de parler encore". "On en a marre. On voit tout le temps que ça avance, que le climat change... Le changement climatique c'est pas dans 20 ans, c'est maintenant", urge-t-il.

"C'est eux (ndlr, les enfants) qui nous demandent de venir avec eux, on leur doit ça, il faut le faire", a-t-il conclut. 


Une famille militante pour le climat venue à la marche sur demande des enfants © RTL INFO 

Une génération qui se mobilise

Parmi les personnes présentes dans le cortège, de nombreux étudiants de l'ULB sont venus en groupe pour se mobiliser. Cet étudiant notamment, explique les raisons de cette manifestation: "On marche pour que la crise environnementale soit mise concrètement sur l'agenda politique et qu'il y ait des réactions fortes qui soient mises en place. C'est une génération qu'on représente et on pense sincèrement qu'il est possible d'agir maintenant. Les scientifiques tirent la sonnette d'alarme mais donnent aussi de l'espoir, du coup on attend des réactions politiques à la hauteur de la crise qui nous guette." 

Pour lui, une réponse concrète et rapide de la part des hommes politiques est possible dès maintenant : "La crise du covid a notamment montré qu'il est possible d'agir rapidement en matière d'action publique à large échelle et la crise climatique qui nous guette demande ce genre d'actions rapides. On vient montrer qu'on est prêt à les recevoir et qu'on attend que ça se passe. On représente ce que nous sommes, c'est-à-dire des jeunes, qui sommes effrayés, parfois en colère, mais qui avons envie de réactions et de réactions rapides".


Un jeune de l'ULB venu manifester avec d'autres étudiants de l'ULB © RTL INFO  

Après un an et demi de quasi-absence dans les rues en raison du contexte sanitaire, ONG, syndicats, mutualités, organisations de jeunesse et mouvements citoyens, rassemblés sous le nom de Coalition climat, ont manifesté dans les rues bruxelloises. A leur niveau, les militants espèrent faire pression sur les dirigeants de la planète qui se retrouveront en Ecosse dans 3 semaines pour une réunion sur le climat, la COP26. 


 
 
 
 
 © Julie Mouvet RTL INFO

Le climat doit être la colonne vertébrale de la reconstruction post-Covid

"C'était important de se retrouver aujourd'hui parce qu'un mouvement citoyen ça vit par des moments comme celui-ci, avec l'enthousiasme de se retrouver, mais surtout parce qu'il faut dire que le climat doit être aujourd'hui la colonne vertébrale de la reconstruction post-Covid", a déclaré dimanche Nicolas Van Nuffel, président de la Coalition climat.

"Le mouvement climat a occupé la rue durant toute l'année 2019. Est arrivée ensuite la crise sanitaire, qu'il fallait gérer bien entendu, mais maintenant, après un an et demi, il est temps de remettre la pression pour obtenir des mesures pour le climat. Le confinement ne nous a pas empêchés d'agir - et nous n'y serions pas arrivés si on n'avait pas eu la rue derrière nous avant cela - mais il faut qu'on remette le climat au cœur de la tension politique après cette crise Covid et juste avant la COP26 à Glasgow", a déclaré Nicolas Van Nuffel. Depuis les dernières marches pour le climat en 2019, une condamnation est aussi tombée dans le procès de l'"affaire climat".

Le tribunal de première instance de Bruxelles a condamné l'État fédéral belge et ses trois Régions pour leur politique climatique négligente. "Le tribunal les condamne pour leur inaction, mais ne dit pas ce qu'il faut faire", a expliqué Nicolas Van Nuffel.

"Là aussi, il est temps d'avoir un vrai plan national pour le climat et c'est ce que nous réclamons. Pour le moment, on a des mesures fédérales, régionales? Chacun agit dans son coin. La Coalition climat a déposé plus de cent propositions sur la table du politique en mars dernier. On ne prétend pas que ça suffit, mais ça peut être une base pour la discussion", a-t-il affirmé.

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