Accueil Actu

Berywam, le groupe français qui démocratise le beatbox

"Quatre potes" français devenus champions du monde de beatbox et suivis aujourd'hui par près de 10 millions de followers sur TikTok: le groupe Berywam a largement dépassé les frontières de l'Hexagone, se démarquant par une approche "personnalisée" de ce style né aux Etats-Unis.

"Le beatbox c'est l'art de reproduire de la musique, imiter des instruments, simplement avec son appareil phonatoire: de la gorge jusqu'au nez, en passant par la langue et les lèvres", explique à l'AFP Wawad, à la veille d'un concert à Toulouse.

Percussions, basses, cuivres ou mélodies... A lui seul, ce Toulousain de 31 ans devient en quelques secondes un véritable orchestre.

Le résultat est encore plus impressionnant quand Beatness, Rythmind et Beasty se joignent à lui, chacun avec sa spécialité.

Mais derrière ce "groupe de potes" irradiant de bonne humeur et jamais à court de blagues, ce sont "des années et des années" de travail, confie Wawad, casquette vissée sur la tête.

Individuellement, chacun a commencé à faire du beatbox sans le savoir dès l'enfance, en jouant à reproduire des sons.

L'aventure professionnelle pour Berywam commence en 2015, quand après avoir participé au championnat de France en solo, les quatre beatboxers décident de former un groupe.

"L'année d'après on remportait le championnat français", rappelle fièrement Beatness, le benjamin, âgé de 28 ans.

Deux ans plus tard, en 2018 à Berlin, Berywam décroche la première place en équipe au championnat du monde de beatbox, qui a lieu tous les trois ans.

- "Folle ascension" -

De l'Europe à l'Asie, en passant par les Etats-Unis ou le monde arabe... charmés par ces "Frenchies" qui détonnent, les plateaux télévisés du monde entier se les arrachent.

Mais c'est la participation à l'émission de téléréalité America's got Talent qui a le plus marqué les quatre beatboxers.

Car le "+human beatbox+ est né aux Etats-Unis, dans le Bronx, dans les années 1980 avec le mouvement hip hop", rappelle Wawad.

"Jouer en tant que Français sur les terres d'origine du beatbox, c'est une expérience inoubliable... Symboliquement, c'était très fort", affirme Beasty, 32 ans.

Le secret de cette "folle ascension"? "Le travail!", répond sans hésiter Rythmind. "Mais aussi ce qui fait notre originalité, notre +plus+: notre musicalité, ou le mélange de beatbox et d'a cappella", précise le beatboxer de 34 ans.

"Aujourd'hui, notre but c'est d'ouvrir l'univers du beatbox à des gens qui ne connaissaient pas forcément ça, de le faire aimer à tout le monde", rêve le trentenaire.

Et paradoxalement, la pandémie de Covid-19 les a aidés dans cette démarche.

Privés de concerts, les quatre amis ont profité des confinements successifs pour investir massivement les réseaux sociaux, touchant ainsi, bien au-delà de leurs espérances, des millions de jeunes sur tous les continents.

- Daft Punk ou machine à café -

Shakira, Daft Punk, Daddy Yankee, Stromae ou encore la célèbre mélodie de la Panthère rose... Sur les réseaux sociaux, les Berywam postent régulièrement de courtes vidéos, reprenant sans aucun instrument de musique les plus grands hits de ces dernières décennies.

Mais ils s'amusent aussi à imiter une multitude de bruits du quotidien (fermeture éclair, brosse à dent électrique, machine à café...), entraînant les fans dans leurs fous rires.

Aujourd'hui, ils frôlent les 10 millions de followers TikTok, trois millions sur Youtube et deux millions sur Instagram.

Sortir du hip hop et faire de l'électro, du blues, de la musique classique... "On va partout, surtout là où on nous attend le moins. C'est ça le but. C'est ça qu'on kiffe", résume Beasty.

Ainsi, au-delà des reprises --terrain de jeu privilégié du beatbox en général--, Berywam entend se démarquer grâce à ses propres compositions, rassemblées dans un premier album à paraître prochainement.

En attendant, ces amis proches de Big Flo et Oli et qui ont fait les premières des frères toulousains dans les plus grandes salles de concert, savourent enfin une tournée, maintes fois reportée à cause du Covid.

"Et on terminera en février par l'Olympia" à Paris, lance Beasty dans un grand sourire.

À lire aussi

Sélectionné pour vous