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"J'ai hâte de relever ce défi": la première interview d'Adrien Dolimont, le successeur de Jean-Luc Crucke

M. Dolimont a été le plus jeune échevin de Wallonie en 2006 à l'âge de 18 ans, il est actuellement échevin des Finances à Ham-sur-Heure-Nalinnes et président de CPAS. Il est par ailleurs ingénieur polytechnicien, auteur d'une thèse de doctorat et actif dans le secteur de la consultance.

Le futur ministre conservera les compétences de M. Crucke et son cabinet. L'un des conseillers, Raphaël Dubois, premier échevin MR de Waremme, en charge de chercher des moyens financiers sur les marchés internationaux, en prendra la direction.

Adrien Dolimont était l'invité du RTL INFO 13 heures pour sa première interview en tant que ministre. Il a accepté tout de suite ou presque le poste qui lui a été confié. "J'ai évidemment réfléchi et senti le poids des responsabilités et l'honneur qu'on me faisait de me faire une telle proposition. Et c'est une proposition qu'on ne peut pas refuser", a-t-il expliqué. 

Il en a également dit plus sur ses ambitions en acceptant de devenir ministre. "J'ai l'ambition de servir. J'ai pu servir au niveau local, si maintenant je peux servir au niveau de la Wallonie, c'est un honneur pour moi".

Il devient donc ministre du Budget, des Finances et des aéroports notamment. Il s'agit donc de compétences assez techniques, ce qui constitue un défi pour un jeune ministre. "C'est un challenge qui m'attire énormément. On voit que les enjeux dans les mois à venir sont assez importants donc j'ai hâte de relever ce défi", a-t-il encore ajouté

"Le plus jeune ministre francophone"

Le choix d'Adrien Dolimont est celui de la "jeunesse et de l'expertise", a expliqué mardi le président du MR, Georges-Louis Bouchez, à l'occasion de la présentation du futur ministre wallon du Budget, des Finances, des Aéroports et Infrastructures sportives. A ses yeux, il était important de renforcer la province de Hainaut, dont est originaire le nouveau ministre, en faisant émerger de nouvelles têtes.

"C'est une équipe jeune, dynamique et extrêmement qualifiée", a souligné M. Bouchez. "Un parti doit se renouveler régulièrement et j’ai souhaité avec la désignation d’Adrien Dolimont faire une place de choix à un homme jeune, talentueux, rigoureux et travailleur. Avoir un profil entrepreneurial est pour nous très important. Je suis sûr qu il relèvera avec enthousiasme la tâche capitale qui lui est confiée : participer activement à la remise sur pieds de la Wallonie. Je suis fier d’avoir dans nos rangs le plus jeune ministre francophone ! Il a toute ma confiance." "On veut aussi montrer que la situation budgétaire de la Wallonie est une priorité pour nous. Il nous faut des techniciens prêts à mettre les mains dans le cambouis. La question des finances publiques sera fondamentale pour les francophones puissent avoir leur destin en mains dans notre pays", a-t-il ajouté.

"Un honneur pour moi"

M. Dolimont s'est montré peu bavard devant la presse. Il va se plonger dans les dossiers qui l'attendent. "Tous les dossiers sont prioritaires. Il faut continuer à travailler au redressement de la Wallonie, comme cela a commencé il y a quelques années", a-t-dit. "C’est un honneur pour moi d’être désigné à cette fonction. Je tâcherais d’être à la hauteur de la tâche qui m’attend et j’ai hâte de me plonger dans la matière. J’ai été habitué à toujours travailler dans le calme, sereinement, à prendre le temps de m’imprégner de différentes matières. Aujourd’hui, beaucoup me posent des questions précises sur les matières qui vont être les miennes. Ce serait de l’arrogance de vous répondre maintenant sur des dossiers que je n’ai pas encore pu ouvrir. Laissez-moi quelques semaines et je vous répondrai. Je vais travailler rapidement et gérer chaque échéance. Vu mon profil académique, je suis plutôt à l’aise avec les chiffres. Etant entrepreneur, je dois relever des défis économiques et financiers quotidiens, qui vient enrichir mon expérience comme échevin des finances", a-t-il déclaré.

Le nouveau ministre prêtera serment devant le parlement wallon jeudi.

Invité ce matin de Bel RTL s'était refusé à dévoiler son nom mais avait donné des informations sur son profil. "Ce sera un ministre MR qui a travaillé avant d'arriver là et qui a les compétences. Il sera un ministre de combat pour redresser les finances wallonnes parce qu'aujourd'hui les finances et de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont dans un état extrêmement préoccupant. On va devoir faire des efforts et donc la personne qui sera désignée devra être un grand technicien et quelqu'un qui a beaucoup de courage", a-t-il expliqué.

Les noms d’anciens ministres comme Philippe Goffin et Sabine Laruelle avaient circulé, tout comme ceux des jeunes Hennuyers Maxime Daye et Hervé Cornillie.

Un cadeau empoisonné

Le portefeuille du budget est un cadeau empoisonné pour le nouveau ministre. Une économie de 150 millions d’euros est inscrite au budget 2022. A laquelle il faudra ajouter un nouvel effort de 150 millions l’année suivante. Et ainsi de suite pendant 10 ans. Aucune piste n'a jusqu’ici été dégagée pour faire ces économies.

Il faudra également mener une réforme de la méthode budgétaire : le budget à base zéro. Il s'agit un grand chantier qui vise à repartir de zéro et éplucher chaque dépense.

Enfin, il y a la dette abyssale, de la région : en 2021, la dette est passée à deux fois ce que la Wallonie engrange comme recettes sur une année. Et cette dette va continuer à se creuser. 50 milliards de dettes en 2030, selon les projections de la Cour des Comptes, sans un virage sérieux de nos politiques et des recettes.

Ces derniers mois, les aides Covid et les inondations ont plombé une situation déjà inquiétante auparavant. Et à partir de 2024, les aides transférées de la riche Région flamande vers la plus pauvre Wallonie vont se réduire peu à peu.

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