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Covid: il faut délester rapidement les prisons face à une "ambiance dégradée", estime la contrôleure générale

La contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) a écrit jeudi au ministère de la Justice pour l'alerter sur "la nécessité de recourir rapidement" à "des mécanismes de régulation carcérale" pour soulager détenus et surveillants, affectés par la durée des restrictions liées au Covid-19.

Dans ce courrier rendu public, Dominique Simonnot alerte sur le cocktail explosif que constituent "une ahurissante surpopulation carcérale" et "la reprise épidémique exceptionnelle".

Pour faire face à "la promiscuité insensée de la plupart des maisons d'arrêt", elle juge nécessaire "de recourir rapidement à des mesures équivalentes à celles qui avaient été prises en mars 2020, permettant de libérer les personnes détenues proches de leur fin de peine et de différer les incarcérations qui peuvent l'être".

Les établissements pénitentiaires font face à une flambée de contaminations de Covid liée à l'essor du variant Omicron, très contagieux. Selon le dernier point communiqué par la Chancellerie, au 4 janvier 863 cas avaient été détectés parmi les quelque 70.000 détenus, et 1.029 parmi le personnel (sur environ 40.000).

Pour la contrôleure, la lutte contre cette vague épidémique ne peut reposer uniquement sur les mesures restrictives (interdiction des contacts avec les visiteurs, restriction de la liberté de mouvement des détenus et des activités hors de la cellule), qui "en temps ordinaire, relèvent de sanctions disciplinaires".

Qualifiant la situation de "très inquiétante", elle évoque l'"épuisement physique et moral" de la population détenue, pour qui la situation n'est jamais revenue à la normale depuis le début de la pandémie, même en période de reflux de l'épidémie.

"Les conséquences de cette ambiance dégradée retombent également sur le personnel pénitentiaire. D'ailleurs, les directeurs de prison ont fait part au CGPLP tant de leur colère que de leur désarroi", ajoute la contrôleure.

Dans sa lettre, ainsi que dans un autre courrier adressé au ministère de la Santé, elle demande par ailleurs aux autorités sanitaires d'"assurer une meilleure couverture vaccinale dans les établissements pénitentiaires".

Début décembre 2021, 57,6% de la population détenue avait reçu au moins une dose de vaccin contre le Covid, contre 77,6% dans la population générale au même moment, précise-t-elle.

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