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Capitale verte européenne, Grenoble veut "aller plus vite"

Grenoble est officiellement devenue samedi capitale verte européenne, un titre salué comme "un encouragement à aller plus vite" par son maire écologiste Eric Piolle, lors d'une cérémonie en marge de laquelle plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour une écologie "sociale et populaire".

"Ce titre est plus qu'une formidable reconnaissance du chemin parcouru. C'est un encouragement à aller plus vite, plus haut, plus fort, par delà les différences partisanes et géographiques.", s'est réjoui Eric Piolle lors de la cérémonie inaugurale au muséum.

"Nous voyons tous les jours autour de nous les conséquences de ce climat qui devient fou. C'est un monde qui disparaît et un monde nouveau que nous devons aider à faire naître. Ici, dans les Alpes, le climat devient fou plus vite qu'ailleurs. C'est notre horizon, la vérité, notre réalité. C'est notre boussole pour changer la vie et garantir à chacun le nécessaire pour vivre dignement ", a-t-il ajouté.

Grenoble succède en 2022 à la ville finlandaise de Lahti comme lauréate de ce titre qui récompense des mesures "exemplaires" en matière d'environnement et de développement durable. La capitale de l'Isère est la 13e ville d'Europe à recevoir cette distinction et la 2e en France après Nantes en 2013.

"C'est une reconnaissance du passé de Grenoble, mais aussi de l'engagement de la ville vers un avenir plus ambitieux encore. Sa vision pour combattre le changement climatique m'impressionne", a souligné le commissaire européen à l'environnement Virginijus Sinkevicius.

"Vous avez été le carrefour des Alpes. Désormais, vous serez aussi un carrefour vert. Montrez le chemin à l'Europe", a-t-il poursuivi.

La cérémonie avait débuté par la prise de parole forte de quatre jeunes militants du mouvement Friday for Future. L'Allemande Luisa Neubauer a enjoint l'Europe à "payer sa dette climatique" et a fustigé la "trahison" de la France, "pays de l'accord de Paris" accusé de financer un pipeline en Afrique - en Ouganda - par l'intermédiaire de de Total.

"Nous sommes en pleine élection présidentielle et je ne compte plus le nombre de débats où le mot écologie n'a pas été prononcé une seule fois", a déploré l'activiste Camille Étienne.

-"Greenwashing"-

De son côté, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a rappelé que la justice française avait été saisie "pour savoir si Total respecte ou non les droits environnementaux et des personnes". "La France ne soutient pas financièrement ce projet et s'est engagée à sortir des financements des énergies fossiles à la COP 26", a-t-elle assuré.

Le titre "est une fierté pour la nation, le signe que la transition écologique essaime en France en 2022, plus que jamais" et "cette récompense grenobloise, au commencement de notre présidence de l'Union européenne, est un symbole d'autant plus important pour notre pays", a-t-elle ajouté.

Parallèlement à la cérémonie d'ouverture, 1.100 personnes selon la police et 1.500 selon les organisateurs, ont manifesté samedi après-midi dans les rues de Grenoble, pour réclamer "une écologie sociale et populaire", à l'appel de plusieurs organisations locales dont la Confédération paysanne.

"Et un et deux et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité" ou encore "la cop numéro 12 toujours personne qui bouge, 13,14,15,...21,22, 23, on continue de compter et finalement: la cop numéro 52, on va crever sous peu", chantaient les manifestants, défilant sous des pancartes: "pas d'écologie sans révolution" ou "Grenoble capitale verte = Greenwashing".

"On est plus sur une manifestation qu'une marche climat classique" et "il y avait quand même un intérêt à regrouper les choses", a déclaré Justine Solier, porte-parole des coorganisateurs de la marche à laquelle se sont greffés des membres du NPA (Nouveau parti anticapitaliste).

Les participants à la marche étaient invités à peindre en vert des portraits d'Emmanuel Macron et 150 masques le représentant avec le nez de Pinocchio ont été distribués.

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