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Prise d'otages terminée dans une synagogue au Texas, le ravisseur tué

Quatre otages retenus dans une synagogue du Texas aux Etats-Unis ont été libérés sains et saufs dans la nuit de samedi à dimanche et leur ravisseur, qui demandait la libération d'une Pakistanaise condamnée pour terrorisme, est mort pendant l'assaut donné par la police.

La prise d'otages dans la synagogue de Colleyville qui a duré dix heures a profondément affecté la communauté juive aux Etats-Unis et suscité également l'inquiétude du gouvernement israélien.

"L'équipe de libération d'otages a pris d'assaut la synagogue" samedi soir et "le suspect est mort", a déclaré le chef de la police locale Michael Miller au cours d'une conférence de presse.

Tous les otages --quatre adultes-- ont été libérés sains et saufs, avait auparavant annoncé le gouverneur du Texas Greg Abbott.

Un agent spécial du FBI, la police fédérale américaine, à Dallas, Matt DeSarno, a déclaré que les otages - parmi lesquels un rabbin local respecté, Charlie Cytron-Walker - n'avaient pas besoin de soins médicaux et seraient bientôt réunis avec leurs familles.

"Il ne leur a pas fait de mal", a-t-il dit.

Le FBI a ouvert une enquête sur le ravisseur, qui a été identifié, a indiqué l'agent Matt DeSarno, sans toutefois révéler le nom du suspect décédé.

Réagissant aux informations de certains médias selon lequel il était britannique, le ministère britannique des Affaires étrangères a répondu: "Nous avons connaissance de la mort d'un homme britannique au Texas et nous sommes en contact avec les autorités locales".

Selon des journalistes présents sur place, une forte explosion et des coups de feu ont retenti dans la synagogue juste avant l'annonce de M. Abbott.

Quelques heures plus tôt, alors que d'âpres négociations avaient lieu entre la police et le ravisseur, un premier otage avait été libéré indemne.

La prise d'otages est survenue dans la synagogue de la congrégation Beth Israël à Colleyville, ville d'environ 23.000 habitants à une quarantaine de km de Dallas.

La police a évacué le secteur, mais a annoncé vers 08h00 GMT sur Twitter que les habitants pouvaient revenir chez eux.

- "Sans espoir" -

La voix d'un homme par moments agité pouvait être entendue sur la retransmission de l'office religieux en direct sur Facebook, consultée par l'AFP avant son interruption.

"Il y a quelque chose qui ne va pas avec l'Amérique", avait notamment lancé cet homme.

"Je vais mourir", avait-il aussi dit, demandant à plusieurs reprises à un interlocuteur non identifié que "sa soeur" lui soit passée au téléphone.

Le suspect, selon ABC News, réclamait la libération d'Aafia Siddiqui, une scientifique pakistanaise condamnée en 2010 par un tribunal fédéral de New York à 86 ans de prison pour avoir tenté de tirer sur des militaires américains alors qu'elle était détenue en Afghanistan.

Aafia Siddiqui est actuellement détenue dans un hôpital-prison à Fort Worth, près de Dallas. Des mouvements jihadistes avaient par le passé réclamé sa libération.

Aafia Siddiqui "n'est absolument pas impliquée" dans la prise d'otages, a cependant assuré dans une déclaration à la chaîne CNN son avocate. Elle a confirmé que l'homme n'était pas le frère de Mme Siddiqui, tout en assurant que sa cliente condamnait ces actions.

Des experts ont pour leur part souligné que le mot employé par l'homme en arabe était figuratif et signifiait "sœur" dans la foi islamique.

Cet incident a profondément affecté la communauté juive aux Etats-Unis.

Ellen Smith, une fidèle de la synagogue, a décrit auprès de CNN une situation "choquante et horrifiante". Elle a cependant dit ne pas être surprise que cette agression ait visé la communauté juive.

"Les cas d'antisémitisme ont augmenté ces derniers temps", a-t-elle dit. "On se sent presque sans espoir".

Le président Joe Biden s'est engagé à "faire face à l'antisémitisme et à la montée de l'extrémisme dans le pays", saluant le travail des forces de sécurité.

"Cet événement est un rappel brutal que l'antisémitisme est toujours vivace et que nous devons continuer à le combattre dans le monde entier", a tweeté le Premier ministre israélien Naftali Bennett.

"Nul ne devrait avoir peur de se rassembler dans son lieu de prières", a affirmé le Conseil des relations avec la communauté juive, un organisme basé à San Francisco.

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