Accueil Actu

"Ils détruisent tout, faune et flore": Herve craint l'arrachage de vieux arbres qu'il a plantés il y a 45 ans à Horion-Hozemont

Herve Renkin, 54 ans, habite à Horion-Hozemont (Grâce-Hollogne), située à une dizaine de kilomètres de l’aéroport de Liège. Il est indigné. Selon lui, il est prévu d’arracher les arbres qu’il a plantés il y a 45 ans avec les autres habitants de la commune, et ce afin d’y placer une conduite de gaz. Herve ne sait pas s’il s’agit là d’une intervention liée à l’aéroport, mais il fait tout de même lien: pour lui, "c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase". Ce riverain se plaint depuis longtemps des nuisances occasionnées par le développement constant de l'aéroport dans sa région...

Incertitude autour de l’abattage des arbres d’Horion-Hozemont

Quand Herve était jeune, il existait une association, "La Source", qui organisait "plein d’actions positives pour le village". Il a participé à beaucoup d’entre elles, comme le débroussaillage de sentiers, la cueillette des fruits des arbres du village, et la plantation de ces fameux arbres. Il est particulièrement touché par leur éventuel abattage car il se rappelle être allé les planter en famille quand il était enfant.

L’aéroport de Liège se situe effectivement dans la commune de Grâce-Hollogne, qui regroupe plusieurs anciennes communes, dont celle d’Horion-Hozemont. Le responsable de la communication de l’aéroport de Liège nous a affirmé cependant qu'il n’était pas impliqué dans la conduite de gaz responsable de l’abattage des arbres, mais qu’elle était liée à la centrale des Awirs, située à Flémalle, la commune adjacente. On lit d'ailleurs sur le panneau (voir ci-dessous) que le permis a été introduit par Fluxys (infrastructure de transport de gaz en Belgique).

Jean-Rémy Mortiaux, qui travaille à l’urbanisme à la commune de Flémalle, contredit Herve lui-aussi: a priori, aucun arbre ne devrait être abattu lors de travaux liés à cette conduite de gaz. Reste ce panneau pourtant explicite :

Les alentours de l’aéroport, "on dirait Tchernobyl"...

Selon Herve, la régione proche des ces arbres menacés est déjà plus que dévastée. Les routes sont dégradées à cause du passage incessant des camions de ciment, "les villages de Fontaine et de Cahottes ont été rasés au profit de l’aéroport, on ne reconnaît même plus le paysage. On dirait Tchernobyl. Ils détruisent tout, faune et flore, et dénaturent tout". 

L'échevin Mortiaux confirme qu’en 2012, il y a eu une modification des plans du secteur aéroportuaire, et la zone économique de Cahottes est étendue, pour permettre à l’aéroport de Liège de s’étendre. Les dernières personnes qui vivent encore là ont été expropriées.

Nuisances sonores

Herve se plaint aussi de la pollution, qu’elle soit liée au kérosène des avions, ou bien sonore. Il admet extrapoler, mais il se pose des questions quant aux intentions des politiques de la région : "veulent-ils exterminer la population vivant là?"

Herve a fait construire sa maison dans les années 2000, et lors de l’évaluation de la pollution sonore par la société Sowaer (Société Wallonne des Aéroports), elle n’était pas située dans une zone où le bruit représentait une vraie nuisance pour lui, et n’a donc pas été isolée aux frais de la société. Cependant, l’aéroport de Liège est en train de se développer de plus en plus, et les avions se multiplient. "Ils volent maintenant de jour comme de nuit. Je pense que si une enquête était de nouveau effectuée, ils devraient faire isoler ma maison aussi".

Bénédicte, qui travaille chez Sowaer, explique qu’il existe un outil qui analyse l’état de la pollution sonore des alentours de l’aéroport. Depuis 2004, tous les trois ans, une analyse est effectuée. Cette année, pour la première fois, les zones vont être légèrement modifiées. Peut-être la maison d’Herve changera-t-elle de zone, et aura-t-il droit à de nouveaux avantages. Les décisions ne sont pas encore rendues publiques. Bénédicte rappelle que "il existe un numéro gratuit pour tous ceux qui ont des problèmes liés à l’aéroport. Nous sommes l’intermédiaire entre les citoyens et les autorités dans ce domaine". 

À lire aussi

Sélectionné pour vous