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Harcèlement scolaire présumé dans une école à Mons: la maman d'un garçon de 7 ans tire la sonnette d'alarme, la direction s'exprime

Un nouveau cas de harcèlement scolaire présumé est rapporté dans une école fondamentale de Mons. C'est la maman d'un petit garçon de 7 ans qui dénonce les faits. Son fils Aleksi en serait victime depuis des mois. Une plainte a été déposée. Mais, pour l'instant, l'école dit ne pas avoir de "preuves" pour prendre des sanctions.

Nous avons rencontré Aleksi et sa maman dans un endroit neutre pour ne pas perturber davantage l'enfant. Encore marqué par les blessures, il s'est confié au bout de quelques minutes. "Ils m'ont déjà frappé, ils m'ont déjà insulté. Ils m'ont déjà donné des coups dans l'oeil, ils m'ont tenu le t-shirt", dit-il.

Des faits de violence physique et verbal qui auraient commencé en janvier 2021. 

"Notre fils, à la fin de l'école, quand on boucle sa ceinture, se met à pleurer et à dire, aujourd'hui, tel enfant m'a fait ça... J'ai mal", raconte la maman.

Aleksi aurait subi d'autres agressions en mars 2021, en avril 2021, et après une période d'accalmie, en avril 2022. Le petit garçon aurait été à nouveau victime de violences il y a deux jours dans la cour de récréation. A chaque fois, sa maman prend des clichés de ses blessures. Aujourd'hui, Aleksi ne se sent plus en sécurité dans son école. "Pas du tout, j'ai peur", ajoute-t-il. 

Je suis au bout du rouleau

"Je suis au bout du rouleau en voyant mon fils en souffrance, qui ne veut à présent plus aller à l'école. Il n'a pourtant pas de difficultés scolaires, il est joyeux, aime son école, ses professeurs,... Mon coeur de maman saigne", conclut sa mère.

Lidy dénonce un manque de réaction de l'école. La directrice a une toute autre version. Elle revient notamment sur l'événement qui s'est produit il y a deux jours. "Ce qu'il s'est passé mardi n'était pas du harcèlement, ni de l'agression. C'était un enfant qui bougeait à côté d'un autre pour lui montrer une prise ou lui faire part d'un mouvement qu'il connaît. L'autre enfant a été déstabilisé, est tombé au sol, et s'est mordu la lèvre", assure Vanessa Gérard, directrice de l'implantation fondamentale Pierre Coran.

C'est le grand malentendu entre l'école et la famille

Pour l'instant, aucun élève n'a été sanctionné. "Je n'ai pas assez d'éléments de réponse qui pourrait me faire dire que c'est bien ce qu'il se passe à l'école", ajoute la directrice. "Mon rôle est de bien vérifier toutes les informations et renseignements que je peux avoir."

Une incompréhension et une divergence de point de vue liées au fait que l'école comme d'autres établissements n'est pas suffisamment équipée pour faire face au harcèlement scolaire, selon un spécialiste. "C'est le grand malentendu entre l'école et la famille. La maman est confrontée à la souffrance émotionnelle de son enfant, qui n'est pas contestable. L'école essaie de réagir en faisant la preuve de faits qui seraient avérés. La seule choses qui est avérée, c'est la souffrance émotionnelle de l'enfant et il faut que l'école soit équipée pour répondre à cette souffrance", souligne Bruno Humbeeck, psychopédagogue spécialiste du harcèlement en milieu scolaire.

La maman d'Aleksi a constitué un dossier d'une cinquantaine de pages et a déposé plainte auprès de la direction générale de l'enseignement obligatoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle compte également déposer plainte auprès de la police lundi. Aleksi est d'ores et déjà inscrit dans une autre école pour la rentrée prochaine.

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