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Pouvoir d'achat des Belges: "Les mesures urgentes pour protéger les gens, on les a prises", affirme Alexander De Croo

Le Premier ministre, Alexander De Croo, ne s'est pas avancé jeudi à la Chambre sur la suite des travaux du gouvernement sur le pouvoir d'achat après la remise d'un rapport rédigé par un groupe d'experts. Il en tire toutefois plusieurs constats, notamment le fait que les mesures urgentes pour protéger les ménages ont été prises et que, globalement, en Belgique, le pouvoir d'achat est bien protégé, et qu'il a même été stabilisé au contraire de la plupart des pays européens.

Le rapport final est attendu pour la fin du mois. D'ici là et en parallèle, le gouvernement poursuivra ses travaux sur les orientations qui sont ouvertes. "Les experts doivent objectiver les pistes, c'est aux politiques de prendre les décisions et d'établir les priorités. Mais les mesures à prendre d'urgence pour protéger les gens, on les a prises", a souligné M. De Croo. Un volet du rapport s'attache aux réformes à mener sur le marché du travail au nom du principe que l'emploi protège le pouvoir d'achat. "On doit aborder le pouvoir d'achat en lien avec la pénurie d'emploi", a souligné le chef du gouvernement en appelant à abandonner l'idéologie quand il s'agit de résoudre ce problème. "Ce rapport nous incite à poursuivre notre politique", a-t-il ajouté. Le débat à la Chambre se tenait à quelques jours d'une manifestation nationale pour le pouvoir d'achat organisée par les syndicats. Dans la majorité, les socialistes ont répété leur impatience à prendre de nouvelles mesures. Le PS attend la convocation d'une réunion du gouvernement consacrée à ce thème. "Lundi, les travailleurs sont dans la rue à l'appel des syndicats. Quand allez-vous convoquer un conseil des ministres sur le pouvoir d'achat et l'urgence sociale?" a demandé Patrick Prévot. L'absence de réponse du Premier ministre l'a déçu.

Le MR a rejoint le plaidoyer du Premier ministre sur l'emploi. Quelques-unes des pistes des experts l'agréent, dont la suggestion de réfléchir à harmoniser la chronologie de l'indexation automatique des salaires afin que tous les travailleurs en profitent au même moment. Pour les libéraux, il est également évident que la réforme sous la législature de la loi de 1996 sur la marge salariale, objet de la revendication des syndicats mais également des socialistes et des écologistes, n'est pas remise en question. "Pouvons-nous considérer que le débat est clos?" a demandé Christophe Bombled. Le rapport s'attache également à la transition écologique de l'économie. Les écologistes y voient "des pistes particulièrement intéressantes", selon Gilles Vanden Burre qui a appelé à "sceller des accords".

L'opposition s'est quant à elle inquiétée devant le temps mis par le gouvernement à s'accorder sur des mesures et ce qui lui apparaît comme une absence de perspective alors que l'inflation se poursuit. "Vous avez parlé durant six minutes et vous n'avez rien dit", a fait remarquer François De Smet (DéFI) qui réclame des réformes structurelles. "Les grandes promesses des partis de votre majorité fusent, mais elles ne débouchent sur rien", a enchaîné Catherine Fonck (Les Engagés). La N-VA a constaté que le rapport des experts n'avait apparemment pas permis de rapprocher les points de vue au sein de la Vivaldi. Pour les nationalistes flamands, le gouvernement est face à une impasse car, financièrement, il n'a plus de marge de manœuvre. Le PTB a quant à lui mis en garde le gouvernement contre les dizaines de milliers de manifestants qui défileront le 20 juin.

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