Accueil Actu

"D'un coup, des moments de montée en puissance très rapide": notre équipe a passé la nuit aux urgences du CHR de la Citadelle à Liège

C’est un secteur éprouvé par des années de crise. En France, les services d'urgence sont surchargés. Ils doivent, pour beaucoup, limiter leurs activités. Nous avons voulu connaître la situation dans notre pays. Une équipe de RTL INFO a donc passé une nuit aux urgences de l’hôpital de la Citadelle à Liège.

La soirée ne fait que commencer et déjà un premier patient. Yves partageait un barbecue avec son fils. "Je me suis levé de ma chaise… Et là, c’était fini", dit-il à la médecin urgentiste. "Vous avez perdu connaissance ?", lui répond cette dernière.

Dans sa chute, Yves s'est ouvert l'arcade. Elisabeth Van Brussel soupçonne un infarctus. "Ça vous est déjà arrivé ça", poursuit la médecin urgentiste. "Oui, ça m’est déjà arrivé une fois", avoue l’homme qui a été admis d’urgence à l’hôpital de la Citadelle à Liège. "D’avoir un blocage ou bien d’avoir la douleur, vous voulez dire ?", s’interroge Elisabeth Van Brussel. "Les deux…"

Ici, chaque nuit, 5 médecins et 7 infirmières sont à pied d’œuvre. "C’est peut-être ça parfois la difficulté, c'est vraiment d'avoir des moments de calme et puis, tout d'un coup, des moments de montée en puissance très rapide, avec pas toujours un personnel pour pouvoir accueillir tout le monde en même temps et devoir prioriser", confie Elisabeth Van Brussel.

Les patients viennent souvent d'eux-mêmes, pour des raisons bénignes, ce qui complique parfois le travail quotidien d'un vrai service d'urgence. "Ils décident de se présenter aux urgences alors, qu’en soi, d’un point de vue purement médical, ça n’a aucun intérêt de se présenter d’emblée à telle heure, en plein rush", explique Dounia Bouziane, médecin urgentiste au CHR de la Citadelle de Liège.

Résultat ? Le service s'engorge très rapidement et doit composer avec des patients de plus en plus exigeants. "Les gens sont beaucoup plus nerveux parce qu'il y a beaucoup d'attente. Ils viennent tout le temps nous demander le délai et ils ne comprennent pas qu’ils ne sont pas tout seul aussi. Donc c'est parfois pas évident à gérer", détaille Pauline Wilkin, agent d’accueil dans cet établissement hospitalier.

Le personnel médical passe jusqu'à 50 heures par semaine dans ce service d’urgence. Depuis la pandémie, la charge de travail épuise les équipes. Conséquence ? Les horaires sont ajourés. Guillaume doit régulièrement combler des plannings défectueux. "Ça ne m'ennuie jamais de revenir, mais c'est la vie privée à côté et qui est parfois difficile à goupiller. C’est difficile de prévoir des choses sur le côté", confie l’infirmier urgentiste.

Un épuisement qui freine les étudiants à s'engager dans le métier. Le nombre d'élèves en formation d'infirmier diminue chaque année.

À la une

Sélectionné pour vous