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Expulsion de l'imam Hassan Iquioussen: la justice française se prononce d'ici vendredi

aisi en "référé", c'est-à-dire en urgence, sur une suspension de l'expulsion vers le Maroc de l'imam Hassan Iquioussen, le tribunal administratif de Paris rendra sa décision vendredi au plus tard.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé la semaine dernière l'expulsion de ce prédicateur exerçant en France, réputé proche des Frères musulmans et accusé par les autorités françaises d'appels à la haine et à la violence visant notamment la communauté juive.

A l'audience jeudi, l'avocate de M. Iquioussen Me Lucie Simon a demandé au tribunal de "protéger les libertés fondamentales" en suspendant l'arrêté d'expulsion.

"Je vous demande de vous méfier de phrases coupées et sorties de leur contexte", a argumenté l'avocate rejetant tout autant "la gravité" que "l'actualité" des propos visés par le ministère de l'Intérieur, dont les plus récents remontent à 2019 et les plus anciens aux années 1990.

"Il n'y a aucune urgence à expulser Hassan Iquioussen", a déclaré Me Simon. "Vous n'êtes pas la caution judiciaire des effets d'annonce du gouvernement", a ajouté l'avocate de l'imam, évoquant les annonces de Gérald Darmanin mercredi sur son futur projet de loi sur l'immigration.

La Ligue des droits de l'Homme (LDH) est intervenue volontairement au soutien de la requête de Me Simon à l'audience.

"Ces propos anciens n'ont jamais donné lieu à un refus de titre de séjour ou à une condamnation pénale", a relevé Me Marion Ogier pour l'association, défendant "le droit au respect à la vie privée et familiale".

Dans un communiqué diffusé plus tôt dans la journée, la LDH, tout en désapprouvant les propos de l'imam, fait valoir que M. Iquioussen est né en France, "y a toujours vécu et y a fondé sa famille".

De son côté, la représentante du ministère de l'Intérieur a estimé que les propos de M. Iquioussen "constituent le terreau d'actions terroristes". "C'est la même rhétorique que (Mohammed) Merah", a-t-elle ajouté, faisant allusion à l'auteur des attentats de Toulouse et Montauban de 2012.

"La récurrence (des propos) plaide pour la continuité de la menace", a estimé la représentante du ministère de l'Intérieur pour justifier la demande d'expulsion vers le Maroc.

Plus tôt dans la journée, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a rejeté une demande de suspension de l'expulsion de M. Iquioussen.

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