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Les cuisses en rodage, la tête au Covid : le vélo a repris en France sur la Route d’Occitanie

Le peloton, peu de public et beaucoup de masques : la première course depuis mars et le confinement, la Route d'Occitanie, s'est élancée samedi à quatre semaines du Tour de France avec une abondance de précautions à Saint-Affrique (Aveyron) où la question sanitaire était dans toutes les têtes.

"Si vous voulez rester près des bus, portez le masque et pas sur le menton mais sur le nez. Sinon, ça ne sert à rien". Autour du car de d'Ineos, Sir Dave Brailsford lui-même, manager de l'équipe la plus dominante du cyclisme, fait la police auprès des journalistes tentés de s'aérer le bas du visage dans la touffeur du parking déjà échauffé par le soleil.

Un rappel que si le cyclisme en France a repris ses droits, la poursuite de la saison dépendra du respect des protocoles sanitaires mis en place. Le public, limité en nombre près de la ligne de départ au-dessus de la Sorgue, est tenu lui aussi de porter un masque. Quant à l'accès à la zone où sont garés les cars des équipes, ce n'est plus qu'un souvenir du monde d'avant.

"On subit mais on comprend", résume Daniel Contejean, 75 ans, venu de Millau à 30 minutes de route qui ne désespère pas d'apercevoir Thibaut Pinot. "Il va bien falloir qu'il vienne chercher son vélo", se rassure-t-il en pointant du doigt sa monture à une dizaine de mètres.

"Je souhaite vraiment que ce soit ponctuel parce que le vélo est le sport populaire par excellence, s'épanche Romain Bardet. J'espère que ces gestes barrière ne vont pas éloigner nos fans trop longtemps du bord des routes. Il faut qu'on garde cette convivialité, cet enthousiasme entre coureurs et suiveurs."

L'ambiance familière du cyclisme que la voix immuable de Daniel Mangeas, speaker du Tour pendant plus de quarante ans, vient rappeler dans les enceintes du village départ réduit.

- "on peut y arriver" -

"Si tout le monde fait ce qu'il faut --et ce n'est pas compliqué-- on peut y arriver", veut croire Dave Brailsford en reconnaissant que même en faisant le "maximum", "il y a quand même des risques".

Même optimisme affiché chez Marc Madiot, le patron de l'équipe française Groupama-FDJ : "Ce qu'on fait dans le vélo peut difficilement être étendu à toute la société mais c'est un schéma extrêmement sécurisé".

"Les coureurs ont des contraintes, pas anodines, mais ils savent pourquoi ils le font, ils savent que ça passe par là", plante le président du syndicat de coureurs UNCP, Pascal Chanteur, dont l'organisation a été associée par l'Union cycliste internationale (UCI) à l'élaboration du protocole sanitaire. Un document qui prévoit notamment des tests à intervalle régulier et la mise en place d'une "bulle course" pendant les compétitions.

Et donne lieu à des contraintes plus nombreuses pour les villes du parcours. Pas assez pour rebuter Philippe Vidal, maire de Cazouls-lès-Béziers, 5.000 habitants et première commune à accueillir l'arrivée d'une course depuis mars.

"Je n'ai pas hésité une seule seconde", assure-t-il à l'AFP. Même si la crise sanitaire l'a obligé à "commander 10.000 masques, louer plus de barrières et mobiliser plus d'agents communaux" pour organiser l'événement.

"Quand arrive un moment comme ça, on se doit d'être au rendez-vous, estime-t-il. Et d'une certaine manière, on est récompensé puisqu'on a un plateau de rêve cette année." Avec Egan Bernal, Chris Froome, Thibaut Pinot, Romain Bardet et Miguel Angel Lopez, le prochain vainqueur du Tour se trouve peut-être sur la Route d'Occitanie jusqu'à mardi.

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