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Clasico: le Standard et Anderlecht s'affrontent dimanche dans un match "à ne pas perdre"

Dans le cœur des supporters, un Standard-Anderlecht ou un Anderlecht-Standard, est toujours un moment spécial. Malgré les restrictions sanitaires qui empêchent les supporters d’être au plus près de leur équipe, le Clasico aura bien lieu dimanche dans une atmosphère particulière à bien des égards.

L’enjeu pour les deux équipes est primordial à ce stade de la compétition. Avec neuf équipes qui se tiennent en 4 points pour accéder à la troisième et quatrième place, synonyme de Playoffs I, le moindre faux pas est interdit.

A ce petit jeu-là, léger avantage à Anderlecht qui compte deux points de plus que le Standard et occupe la 6e place du classement. Les Liégeois, sont 10es avec 40 points. Des positions qui seront amenées à changer au fil des résultats des autres rencontres de Pro League de ce week-end.

Au-delà de l’enjeu du classement, ce Clasico sera particulier à cause de la forme (ou plutôt la méforme) des deux clubs ces dernières années. Les deux clubs que l’on avait l’habitude de voir lutter pour les premières places sont en train d’habituer leurs supporters à des résultats en dent de scie et des contre-performances indignes de leur statut.

Pour préfacer cette rencontre si particulière, nous avons demandé leur avis aux consultants RTL sport.

Anderlecht: "La sauce ne prend pas parce qu’il y a beaucoup de jeunes qui sont utilisés ensemble"

Pour Philippe Vande Walle, le déclin progressif que connait Anderlecht "a commencé au moment de la reprise du club". L’ancien gardien ne met pas en cause la volonté du Président Coucke, il est même persuadé que les intentions de l’ex-président d’Ostende étaient bonnes "sinon il n’aurait pas repris un club comme Anderlecht."

Dans ses valises, Marc Coucke avait un projet ambitieux porté par un homme presque déifié au Parc Astrid: Vincent Kompany.

"Vincent [Kompany] a voulu mettre en place un système basé sur la jeunesse qu’il a connu à Manchester City mais ça prend du temps." explique Georges Grün. Pour l’ancien capitaine d’Anderlecht, si son ancien club peine à obtenir des résultats réguliers c’est çà cause du manque d’expérience de l'équipe. "La sauce ne prend pas parce qu’il y a beaucoup de jeunes qui sont utilisés ensemble et ça n’est pas facile pour eux d’assimiler assez d’expérience pour pouvoir prester régulièrement de la même façon. Ça explique certainement que les résultats soient en dent de scie."

L'équipe change tout le temps (...) Le public et les supporters ne savent plus s’identifier aux joueurs

Philippe Vande Walle rejoint l’avis de Georges Grün sur la nécessité de laisser du temps au projet anderlechtois et réclame une communication claire de la part du club. "Je crois dans le projet de Vincent Kompany mais il faut que la communication soit très claire et dire qu’on ne remet pas en question sa façon de faire", dit-il avant d’ajouter que "c’est normal que ça prenne du temps. Tout ça c’est un processus qui doit faire son apprentissage mais si on ne laisse pas le temps et que la communication n’est pas bonne, on s’expose à des critiques."

Pour l’ancien Diable Rouge, le nombre de jeunes dans l’équipe, en plus du manque d’expérience, participe au détachement des supporters de leur équipe. "Comment tu veux t’attacher à une équipe qui change tout le temps ? C’est difficile parce qu’il y a énormément de jeunes qui forcément ne sont pas là depuis très longtemps mais donc le public et les supporters ne savent plus s’identifier aux joueurs."

Standard: "Je ne sais pas ce qu’il se passe en interne mais tout ce qu’on peut voir c’est une instabilité"

En bord de Meuse, le club liégeois connait lui aussi une période mouvementée. Des difficultés qui, contrairement à Anderlecht, ne remontent pas au rachat par Bruno Venanzi, pense Philippe Vande Walle, mais datent déjà de l’ancienne direction. "Ca date de l'époque DuchâteletJe pense que le président Duchatelet est arrivé avec de très bonnes intentions, au même prix que Coucke. Duchâtelet n’a pas été l’aimé du Standard non plus. Je me rappelle qu’il a dû foutre le camp chez lui deux-trois fois parce qu’on le poursuivait."

Lorsqu’on lui demande ce qui, selon lui, empêche le Standard de retrouver les sommets de 2008 et 2009 (années des derniers titres de Champions acquis par les Liégeois), l’ancien joueur du FC Bruges évoque "l’instabilité" du club liégeois. "Ça bouge dans tous les sens. Je me rappelle l’arrivée de Daniel Van Buyten. Je trouvais que c’était un plus et qu’il allait apporter des choses. Résultat des courses, après quelques mois, plus de Daniel Van Buyten. Pareil pour Olivier Renard. (…) Je ne sais pas ce qu’il se passe en interne mais tout ce qu’on peut voir c’est une instabilité." Il termine en rappelant que tout n’est pas mauvais en bord de Meuse et rappelle que le club a remporté deux coupes de Belgique sous la présidence Venanzi.

L’absence des supporters lié à la pandémie jouera son rôle dimanche. Surtout à Sclessin et d’autant plus lors d’un Clasico. Cet élément pourrait jouer à l’avantage des hommes de Vincent Kompany, pense Philippe Vande Walle. "Dans une ambiance normale, si le chaudron de Sclessin avait été rempli, ça aurait pu être impressionnant pour les jeunes gars d’Anderlecht mais vu qu’il n’y a personne, j’aurais tendance à croire que ça peut jouer à l’avantage de l’équipe visiteuse."

"C’est un match à ne pas perdre, souligne Georges Grün. Quand on voit la lutte pour la quatrième place il y a beaucoup d’équipe qui peuvent encore briguer le top 4 donc ça devient compliqué. Ce genre de match, parce que c’est un Clasico, fait qu’il y aura certainement plus de tension et qu’en début de match on sentira la fébrilité. Le vainqueur sera celui qui s’affirmera le plus sans cette crainte de l’entrée de match."

En espérant voir dimanche un spectacle à la hauteur du statut des deux équipes et que le meilleur gagne.

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