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Sa vie privée, son caractère, ses exploits: la double championne olympique Nafissatou Thiam se confie (vidéo)

Elle a été une des personnalités de l’année 2021. En remportant une deuxième médaille d’or aux Jeux Olympiques de Tokyo, Nafissatou Thiam entre un peu plus dans la légende du sport. Mais derrière ses exploits sportifs se cache une jeune de femme de 27 ans. La Rhisnoise nous a accordé un entretien durant lequel elle évoque plusieurs aspects de sa vie, comme sa notoriété.

Sa deuxième médaille d’or olympique l'a fait entrer dans l’histoire du sport mondial. "Je pense que quelque part, on ne s'en rend pas compte. Faire back to back médaille d'or, c'est incroyable", confie Jean-Michel Saive, président du comité olympique interfédéral belge. Depuis 10 ans, elle collectionne les titres. "J'ai vu l'évolution d'une gamine, d'une adolescente, d'une fille qui est allée à l'université et qui maintenant est devenue une femme", explique Roger Lespagnard, entraineur de Nafissatou Thiam.

Sur la piste, son caractère impressionne. "La persévérance qu'elle a, elle fait tout pour son sport et elle est très disciplinée", déclare Nina Derwael, championne olympique de gymnastique. Dans les coulisses, c'est une personnalité discrète et fidèle en amitié, comme l'assure Cynthia Bolingo, athlète. "C'est vraiment une personne attentionnée et très à l'écoute de ses proches et des personnes qui sont vraiment importantes à ses yeux."

Place aux larmes

Nafissatou Thiam décroche à Tokyo son deuxième titre olympique. Pour y arriver, la Rhisnoise est allée au bout de ses ressources mentales. La championne Thiam s’efface devant les larmes de Nafi, comme à Tokyo le 5 août 2021. "Je suis juste fière d'avoir été capable de… d'aller à travers tout ça, d'être championne olympique à nouveau. Ce n'était pas facile, donc je suis fière de moi", confiait-elle très émue. "Je ne sais pas si ça m'a fait du bien mais en tout cas, c'était un peu inévitable, je n'aurais pas pu le retenir, explique aujourd'hui la double championne olympique en heptathlon. En tant qu'athlète, c'est quelque chose qu'on essaie tous de garder en soi parce qu'il y a cette image qu'on doit avoir. C'est un peu tabou de montrer ses faiblesses dans le sport de haut niveau parce qu'on a des concurrents. Aussi pour les sponsors, c'est important d'avoir cette image forte. Un athlète, c'est censé être un peu indestructible, avoir un mental d'acier. Alors qu'en tant qu'athlète, on sait tous que ce n'est pas du tout comme ça en vrai."

Ses exploits inspirent le respect et en font un exemple. Une image dont Nafi a conscience. "Ce qui me fait plaisir, c'est que des gens puissent s'identifier à moi, puissent se reconnaître en moi et se dire: si elle peut le faire, je peux le faire aussi. Si je peux inspirer des jeunes qui s'identifient à moi, qui se retrouvent dans ce que je fais ou dans ce que je suis, j'ai tout gagné."

L'ambassadrice de la Belgique

En Flandre comme en Wallonie, Thiam fait l’unanimité. Ce rôle d’ambassadrice est assumé. Pour elle, la Belgique est toute sa vie. "Être porte-drapeau à Tokyo, c'était pour moi un immense honneur d'être celle qu'on choisit. L'air de rien, dans le sport de haut niveau, dans le championnat, c'est important. Quand on regarde un athlète, on regarde d'où il vient. On regarde son sport etc. mais une des premières choses qu'on voit d'un athlète, c'est son maillot, son pays, quel pays il représente. Je pense donc que c'est très important pour les athlètes."

Derrière sa carrière sportive, Nafissatou est discrète concernant sa vie privée. À l’heure des réseaux sociaux, elle maitrise sa communication pour préserver son jardin secret. "C'est vrai qu'à travers les années, je montre de moins en moins parce que je me suis rendu compte que ce que je devais partager, ce n'était pas par rapport à ce que les gens avaient envie de voir mais par rapport à ce que j'avais envie de partager."

Et quand tout s'arrêtera ?

Si notre pays rêve d’une troisième médaille aux jeux de Paris en 2024, la championne, âgée de 27 ans, veut surtout pouvoir choisir le moment d’arrêter sa carrière. "Personnellement, le jour où j'ai envie d'arrêter, j'espère que j'aurai le courage de dire que ça s'arrête là et que je n'ai plus envie. Je pense que c'est très compliqué de continuer quand tu n'as plus envie parce que c'est tellement difficile. Tu ne peux pas être à moitié dedans, il faut être à 100%." Ce moment, la Belgique veut le retarder le plus longtemps possible.

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