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Édito: Erreur 404, Belgium Not Found

C’est terminé pour nos Diables Rouges. Il n’y aura pas de suite dans cette Coupe du Monde au Qatar, qui s’achève en phase de poules. Désolé les gars, c’est une erreur système.

Il est dur le réveil, vous ne trouvez pas ? Un peu comme quand tu sais que tu as trop bu, mais que dans ta tête, tu étais persuadé que boire 21 bières à 45 ans, c’était encore tenable. Mais non, forcément, quand tu te lèves, tu découvres que la rotation de la terre n’est finalement pas un mythe, contrairement à ce que tu avais balancé sur Twitter, la veille, au bout de ta 17ème pinte.

C’est très simple, depuis hier soir, je suis partagé entre la tristesse et la nostalgie. Je ne vais pas vous mentir, sur chaque action manquée, j’avais envie de fracasser la télé. Et puis je me suis rappelé que Krëfel n’allait pas me la rembourser, parce que marquer encore 16 buts en 3 minutes, même si j’adore la sciences-fiction, ça paraissait compliqué. J’ai ensuite eu envie de pousser tous ces joueurs de 35 ans, mais ressenti 75 ans, vers la sortie. J’avais envie d’aller à l’Union belge pour faire une révolution. J'ai sorti des insultes qui pourraient pousser mes propres parents à me déshériter si j'avais été à leurs côtés pour ce match. J'avais même envie de déchirer mon maillot par moment, mais comme il est déjà plus joli que l'actuel, j'ai préféré le garder. 

Mais finalement, je suis rentré chez moi et j’ai fixé mon plafond blanc pendant deux heures avant de m’endormir. Et même si je n’avais pas de projecteur, j’ai revu les images de cette génération dans sa meilleure version. Au Qatar, on aurait dit une équipe rachetée par Elon Musk, qui aurait décidé d’implanter une puce dans le cerveau de joueurs âgés pour leur faire croire qu’ils étaient des joueurs régénérés, à la FIFA ou PES.

Mais non, Dries Mertens est bien devenu lent, Axel Witsel n’a plus qu’une caméra de recul et la défense à trois est encore plus stressée qu’un chien chez un vétérinaire. Même Kevin De Bruyne avait oublier ses lentilles à la maison, faisant oublier qu'il était à jamais le meilleur roux de l'histoire du football belge. Eden Hazard était aussi en jambe que moi quand on me dit que je dois me lever à 6h du matin. Passer de 2018 à 2022, c’est dur, il faut se mouiller la nuque avant de se replonger dans le grand bain, parce que l’hydrocution n’était pas si loin. Après, j’aime toujours relativiser. Si j’avais sorti cet édito hier, j’aurais sans doute regretté, parce que j’aurais abattu tous ceux que j’ai tant aimé.

Même si j’adore chambrer nos joueurs (on ne rigole jamais mieux de soi-même qu’avec ceux qui nous connaissent), je n’ai pas envie de leur faire du mal. Déjà parce que même à 35 ans, Jan Vertonghen me ferait toujours aussi mal s’il me mettait une droite, et qu’aller expliquer à Kevin De Bruyne, Eden Hazard, Romelu Lukaku ou Thibaut Courtois comment jouer au foot quand mon seul palmarès, c’est d’avoir gagné 35 parties dans Worms, je trouverais quand même ça très audacieux. Il ne faut pas descendre tout ce que l'on a aimé, au risque de le regretter. Si l'on faisait ça, au bout du compte, il ne resterait plus grand monde autour de nous.

Mais je vois plusieurs bonnes nouvelles dans cette sortie précoce. Déjà, ça nous évite d'être champions du monde avec un maillot digne d'un festival de tuning sous stéroïdes. Je pense que, foutu pour foutu, même Adidas y est allé en roue libre. C'était immonde, un aperçu de ce que l'on a pu voir sur le terrain, sauf hier. Être éliminés avant la France, ça nous évite aussi de perdre contre eux. On a pris deux claques, une par joue, maintenant ça suffit. Cela évite aussi de surcharger l'hôpital des grands brûlés, parce que sans écrans géants devant des Diables en furie, personne ne sera brûlé au troisième degré par des vins chauds balancés en l'air. 

Une autre bonne nouvelle ? Vous allez économiser de l'énergie. Pas de match des Diables Rouges, c'est 90 minutes d'électricité épargnées, et ça, par les temps qui courent, on ne dit pas non. Et puis les plus engagés pourront dire, dans 10 ans, que la Belgique a symboliquement boycotté le tournoi en ne jouant que la moitié de la compétition. Personne ne vous croira, mais vous pourrez toujours tenter de le dire. Vous voyez qu'il y a du positif !

Aujourd'hui, la Belgique est dehors. On va tous prendre un bon bol d'air, retrouver notre souffle et dire merci à ces cracks absolus qui vont quitter la sélection après de bons et loyaux services. C'était beau, même si ce n'était pas parfait. Et si la critique facile est tentante, moi, je préfère le verre à moitié plein, surtout après ceux que j'ai vidé hier pour oublier l'élimination. La Belgique est surréaliste, on l'a encore prouvé. On a sans doute perdu une bonne partie des héros de notre football, mais ce qu'ils ont fait en 10 ans laissera une trace indélébile dans le cœur de millions de supporters. Et ça, ne comptez pas sur moi pour l'oublier.

On se reverra à l'Euro 2024, avec un maillot canon (par pitié) et une génération en voie de progression. Ceux qui étaient au Qatar en stage d'observation auront du boulot et devront montrer qu'ils sont affamés, comme on peut l'imaginer. Et vous savez quoi ? J'ai déjà hâte d'y être ! 

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