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"Le premier jour, ils m'ont coupé l'eau et l'électricité": la Belgique condamne les colonies israéliennes en Cisjordanie

"Le premier jour, ils m'ont coupé l'eau et l'électricité. Le deuxième jour, ils sont rentrés dans ma maison et m'ont obligé à partir". Cet habitant du village de Mazra'ah Al Qibliyah, en Cisjordanie occupée, a témoigné devant la ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib de son départ forcé de son domicile par des colonies israéliennes.

La cheffe de la diplomatie belge a entamé jeudi le deuxième jour de sa visite de travail en Israël et en Cisjordanie par la visite de ce village. Après avoir rencontré la partie israélienne mercredi, la journée de jeudi est consacrée aux Palestiniens.  

Une colonie israélienne s'est installée sur la colline située en face du village et diffuse de la musique à fort volume. Des villageois palestiniens tout proche ont été contraints de quitter leur habitation, par la force, a témoigné l'un d'entre eux.  

"La Belgique condamne les colonies et a décidé de sanctions contre les colons violents", a rappelé la cheffe de la diplomatie belge. "Ces colonies sont illégales au regard du droit international." Hadja Lahbib a parlé de quelque 180 "avant-postes" israéliens situés en zone B, soit en zone palestinienne selon les accords d'Oslo de 1993. Depuis les attaques du groupe terroriste palestinien Hamas le 7 octobre 2023, 23 nouveaux avant-postes ont été construits. Il y a 4 à 5 agressions par jour contre des Palestiniens, a-t-elle ajouté.  

 

Face à cette situation, la Belgique ne reste pas les bras croisés. Elle finance la West Bank Protection Consortium, qui vient en aide aux Palestiniens.  

La semaine dernière, les ministres des Affaires étrangères de l'UE sont parvenus à un accord sur l'adoption de sanctions contre les colons israéliens violents, sous l'impulsion de la Belgique. Le pays assure la présidence tournante du Conseil de l'UE. Outre une interdiction d'entrée sur le territoire européen, ces sanctions portent surtout sur un gel de leurs avoirs.  

La question de l'importation de produits issus des colonies continue de faire débat en Belgique. Selon la diplomatie belge, le pays se trouve "au-dessus de la moyenne" dans la politique de différenciation de ces produits. La Belgique continue de respecter trois axes : le contrôle renforcé de l'importation, l'insertion d'une clause territoriale à l'ensemble des traités négociés avec Israël et l'information aux entreprises belges.  

Pour une interdiction pure et simple, la Belgique continue de plaider pour un accord dans le cadre européen et dans le respect des règles de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce). "Que la Belgique le fasse seule équivaut à uniquement attaquer l'arrivée de ces produits. L'arrivée se tournera vers d'autres ports", avait indiqué Hadja Lahbib en commission de la Chambre juste avant son départ vers le Proche-Orient. Selon des sources diplomatiques, les volumes issus des colonies qui arrivent en Belgique sont faibles. L'accord de gouvernement prévoit toutefois la possibilité de faire "de nouveaux pas" dans cette politique de différenciation.  

La journée se poursuit par des entretiens bilatéraux avec le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Maliki, puis le Premier ministre sortant Mohammad Chtayyeh. Une rencontre avec le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas est prévue en début de soirée.

 

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Commentaires

3 commentaires

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  • Ce n'est pas en prenant parti pour un camp ou l'autre que la Belgique pourra jouer un rôle de négociation dans ce conflit. A la limite, si nos dirigeants veulent influer d'une façon ou d'une autre, ils devraient se souvenir que nous ne sommes qu'un tout petit pays à l'échelle mondiale et que, justement, cela constitue sa force. La solution : introduire une voix raisonnable qui satisfasse aux deux partis.

    Jean-Luc Rolland
     Répondre
  • cela fait des décennies qu' Israël se comporte en "état crapuleux" envers les populations palestiniennes, bafouant tous leurs droits les plus élémentaires. Ces spoliations, expulsions, vols de terre et autres actes barbares du même genre se font depuis 1948, quand les israéliens se sont installés, par la force des armes, dans cette région. Le Hamas n'est que le résultat, le produit de la haine qu'engendre les innombrables actions crapuleuses de cet état "pirate"..!

    Gérard G
     Répondre
  • On parle de ça OK. Et que dire de la population russe du Donbass où Kiev à coupé l'eau potable et l'électricité pendant des années depuis 2014 ? Les gens vivaient dans les caves sans soins médicaux (images et vidéos à l'appui de l'époque) et personne en UE n'a levé le petit doigt.

    7f5ba373a47e49be90bbe4344b0a4319
     Répondre