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Antoine, Maxime et Gregory veulent rendre le tennis et le padel plus écologiques: voici leur solution pour prolonger la durée de vie des balles

Antoine, Maxime et Gregory jouent au tennis depuis plus de 20 ans. Accros à la petite balle jaune, ces trois amis se sont lancé le défi de multiplier sa durée de vie pour rendre leur sport favori plus écologique et plus économique.

L'idée leur est venue en 2019 avant de disputer un énième match. "Une partie commence toujours de la même manière avec comme question: est-ce que quelqu’un a des bonnes balles ? Souvent, on teste la balle, on la fait rebondir pour voir si elles ne sont pas toutes molles. Et la réponse classique c’est: 'Ah, j’ai joué 2-3 fois avec et elles sont déjà mortes'. On s'est alors posé une autre question: pourquoi doit-on changer si souvent de balles alors que d’apparence, elles ont l’air totalement jouables? La raison est qu'elles ne rebondissent plus assez", raconte Gregory.

Ce questionnement a été le point de départ de leur nouvelle aventure dans le tennis. Les trois compères ont investigué sur la durée de vie des balles et ils ont voulu trouver un moyen de la repousser le plus loin possible.

"On s’est rendu compte que le tennis et le padel sont, combinés, le 4e sport le plus polluant au monde. L’image du tennis et du padel est très positive, mais ce sport est très polluant à cause de la surconsommation de balles. Une balle est 4 fois plus nocive qu’une bouteille en plastique. Elle met 2500 ans à se dégrader. C’est très mauvais pour l’environnement. Il y a très peu de balles recyclées dans le monde (moins d'1%) alors qu’il y en a plus de 500 millions qui sont produites chaque année (environ 3 millions uniquement en Belgique)", ajoute Gregory.

Un système de pompe à air

La surconsommation de balles est due à la perte de pression. Le trio d'ingénieurs belges, fan de Rafael Nadal, a donc cherché une solution pour jouer plus longtemps avec les mêmes balles. Comment? En créant un nouvelle génération de tube de 3-4 balles qui contient un innovant repressuriseur. "Dans ce tube hermétique, on y glisse les balles auxquelles on redonne un coup de pression grâce à un système de pompe à air", précise Gregory Merguerian.

"Le tube a pour effet de contrer la perte de pression qui se produit entre les parties et qui est la principale raison pour laquelle les balles perdent de la pression. Par conséquent, les joueurs joueront avec de meilleures balles, beaucoup plus longtemps. On pourra jouer jusqu'à 3 fois plus longtemps avec les mêmes balles." Ce tube constitue par ailleurs un achat unique et n'a pas besoin d'être rechargé.

Avec toutes ces idées en tête, Antoine, Maxime et Gregory ont créé la start-up Bounce, qui s'est jusqu'à présent développée comme ses créateurs l'espéraient.


De gauche à droite: Maxime Sohet, Gregory Merguerian et Antoine Wouters.

Pour créer leur "Bounce Tube", ils ont pu faire appel à l'entreprise Quimesis, une société d’ingénierie basée à Wavre, grâce à des chèques-entreprises proposés par la Région wallonne.

"On a pu développer un prototype grâce aux experts de cette entreprise et à un de ces chèques de 18.000 euros, qui permet de lancer un projet et de montrer quelque chose à des investisseurs et ne pas démarrer de zéro", explique Gregory.

Les joueurs de tennis qui voudraient s’offrir ce tube à prix réduit (40 euros) peuvent le faire durant tout le mois de juin via une première campagne de crowdfunding. "Le 10 juin, on avait dépassé les 60.000 euros. On était ainsi déjà à plus de 1000 tubes précommandés avec des investisseurs belges et français. Mais ça vient aussi de partout dans le monde (Etats-Unis, Canada, Pays-Bas, Espagne, pays nordiques,…). Ils acceptent d’être livrés plus tard dans l’année, mais ils adhèrent à un projet. En contrepartie, on leur donne une belle réduction (50%) car ils sont nos premiers ambassadeurs", souligne Gregory.

Dans leur projet, il y a le tube, mais aussi la cuve Bounce en développement, qui pourra accueillir 400 balles, et pourra être mise à disposition des clubs et des écoles. Elle permettra de repressuriser les balles et les déshumidifier.

En attendant, les fondateurs de Bounce veulent en priorité commercialiser leur tube pressurisé, mais ils aimeraient également à l'avenir avoir un impact sur le cycle de vie d’une balle, de sa production, jusqu’à son recyclage et ainsi favoriser une économie circulaire.


 
 
 
 ©Bounce

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