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La princesse Esmeralda et Adélaïde Charlier évoquent leur livre: "Quel monde pour demain?"

Son altesse royale la princesse Esmeralda de Belgique et la jeune Adelaïde Charlier, co-créatrice des marches des jeunes pour le climat à Bruxelles étaient les deux invités du "RTLINFO et vous" ce mercredi midi. Elles ont collaboré ensemble à la rédaction d'un livre "Quel monde pour demain, dialogue entre générations", dans lequel elles dialoguent et confrontent leurs idées sur l'environnement mais aussi leurs doutes, et leurs espoirs ainsi que leurs visions du monde. Olivier Schoonejans: Commençons par cette question liée à l'actualité. Joe Biden annonce qu'il veut réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50% pour 2030. L'Union européenne fait de même. Le Japon aussi. C'est une bonne chose?
SAR la princesse Esmeralda de Belgique: Bien sûr, mais maintenant il faut voir si on va aller au-delà des bonnes paroles et que cela va engendrer des actions concrètes.
Adelaïde Charlier: N'oublions pas de souligner que les objectifs qui sont mis en place sont aujourd'hui insuffisants. C'est à dire que les objectifs nous amènent à un réchauffement planétaire d'au-delà de 3 degrés, alors qu'il y a 5 ans, ces mêmes pays nous ont promis de limiter le réchauffement planétaire, bien en dessous de 2 degrés donc on n'y est pas encore. Olivier Schoonejans: Déjà à la conférence de Paris sur le climat qui avait d'énormes ambitions, vous étiez mitigée, princesse Esmeralda?
SAR la princesse Esmeralda de Belgique: Ce n'est pas que je n'y croyais pas trop, qu'autant de pays aient signé un accord, mais c'est cette espèce d'autocongratulation et tout le monde qui se félicitait alors qu'il y avait tellement de choses qui manquaient dans cet accord, par rapport notamment à tous ces pays du sud qui souffrent tellement du changement climatique. Il manquait une allusion aussi aux peuples autochtones, les indigènes qui sont en première ligne. Il manquait aussi et surtout une mention aux pollueurs. On a absolument pas parlé des énergies fossiles dans l'accord de Paris.
Olivier Schoonejans: 70% des émissions sont dues à quelques grandes entreprises très très polluantes. Comment les contraindre? C'est le pot de terre contre le pot de fer?
Adelaïde Charlier: Il faut pouvoir les contraindre et les différents états doivent agir face à cela, face à ces différentes entreprises qui en fait sont les plus grands pollueurs et qui ne font pas eux-mêmes face aux conséquences. C'est aussi une question d'injustice sociale face aux dérèglements climatiques. Ces aspects-là doivent être inclus dans des accords comme ceux de Paris. Ce petit pourcentage qu'on met en avant, concerne un petit pourcentage d'humains qui créent des énormes conséquences pour un autre pourcentage de la population. C'est injuste.
Olivier Schoonejans: Je n'ai pas réussi à le déceler dans ce livre, mais finalement, qu'est-ce qui est le plus efficace? Proposer de changer par touches petit à petit, ou donner un grand coup de pied dans la fourmilière et dire: ce modèle on n'en veut plus?
SAR la princesse Esmeralda de Belgique: Le modèle actuel nous a menés au bord du précipice comme le dit si bien Adélaïde. Un petit pourcentage de gens qui vivent bien, mais la majorité du monde qui vit mal. Les inégalités se creusent mais on ne peut pas changer du jour au lendemain et évidemment, on ne va pas abandonner le capitalisme qui nous a mené là. Mais on ne peut pas l'abandonner mais il faut des mesures radicales, c'est certain.
Olivier Schoonejans: Sandrine Dixon Declève, qui coécrit ce livre avec vous dit "Il n'y a pas un jour où je n'oscille pas entre espoir et désolation". Et vous?
Adelaïde Charlier:  Ce mot "espoir", implique qu'on attend une action des autres. C'est très passif ce mot espoir. J'espère que la population n'attend pas des espoirs de la jeune génération, mais va plutôt se dire qu'on va y arriver ensemble. Tout le monde doit travailler. De mon côté, il y a une énorme tristesse quand je vois les inégalités mais en même temps il y a une énergie folle qui se met en marche et me donne l'envie de continuer.
Olivier Schoonejans: Adelaïde Charlier vous avez la sensation d'avoir sacrifié votre jeunesse pour la défense de l'environnement? De sacrifier les plus belles années de votre vie?
Adelaïde Charlier: Non, j'ai l'impression justement d'utiliser cette énergie de ma jeunesse pour ce combat (...) et je pense qu'on doit tous le faire en tant que société. C'est une responsabilité qu'on doit prendre pour notre société. 
Olivier Schoonejans: Vous êtes 4 femmes à écrire ce livre. Cela compte pour vous?
SAR la princesse Esmeralda de Belgique:  Oui, les femmes sont trop souvent mises de côté, notamment dans les négociations climatiques. J'habite en Angleterre et l'équipe dirigeante de la COP 26 est majoritairement masculine. 
"Quel monde pour demain? Dialogue entre générations" Un ouvrage écrit avec Anuna De Wever et Sandrine Dixon Declève, mis en forme par Florence Marot, aux éditions Luc Pire… 

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